FIJ: Forte diminution d’assassinats de journalistes et employés des médias en 2017

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Une forte diminution d’assassinats de journalistes et employés des médias dans le monde a été constatée en 2017, selon la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui a recensé 81 personnes tuées durant cette année contre 93 l’an dernier.

«Le nombre de morts est inférieur de 12 victimes par rapport aux 93 morts recensés l’an dernier, faisant de 2017 l’une des années les moins meurtrières depuis une décennie», a fait remarquer, dans un communiqué, cette organisation basée à Bruxelles. Cette diminution est «due en partie à la raré- faction des zones dangereuses dans des régions auparavant très instables et à la perte de terrain par les groupes armés, qui a permis de réduire la présence de journalistes sur les lignes de front dans les zones de combat», a expliqué la FIJ. «Nous nous félicitons du fait que cette année ait été la moins meurtrière en une décennie pour les journalistes», a déclaré le secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger, cité dans le communiqué. Cependant, si la FIJ s’est réjouie de la diminution des pertes en vie humaine parmi les journalistes et les professionnels des médias, elle a, néanmoins, mis en garde contre «une certaine complaisance», soulignant qu’un nombre sans précédent de journalistes ont été emprisonnés ou forcés de fuir, que l’autocensure s’est répandue et que l’impunité pour les assassinats, harcèlements, attaques et menaces contre le journalisme indé- pendant atteint des proportions épidémiques. «(…) il n’y a pas de place pour la complaisance. En Syrie, au Mexique et en Inde, les meurtres continuent à des rythmes effrayants, plus de femmes journalistes ont été assassinées, il y a toujours plus de 90% d’impunité pour les assassinats, l’autocensure reste répandue et il n’y a jamais eu autant de journalistes emprisonnés ces dernières années», a ajouté Anthony Bellanger. Le président de la FIJ, Philippe Leruth a salué, de son côté, «la diminution pour la 3e année consécutive des pertes en vies humaines subies par les journalistes et le personnel des médias dans le monde en 2017». «Bien que cela représente une tendance à la baisse, les niveaux de violence dans le journalisme restent trop élevés. Nous trouvons très inquiétant que cette diminution ne puisse être liée à aucune mesure prise par les gouvernements pour lutter contre l’impunité des crimes visant les journalistes», a-t-il souligné. La FIJ a proposé, par ailleurs, une nouvelle convention internationale sur la sécurité et l’indépendance des journalistes et autres professionnels des médias. Cette convention vise à fournir aux journalistes et aux autres collègues un moyen international «plus efficace» pour «contester le manque d’action des gouvernements pour lutter contre l’impunité et traduire en justice les assassins des professionnels des médias». «La crise sécuritaire dans le journalisme ne permet pas le statu quo et il y a un besoin désespéré d’un nouvel instrument qui permettrait enfin la mise en œuvre des nombreuses résolutions existantes portant sur la protection des médias», a estimé le secrétaire général de la FIJ qui a plaidé pour l’adoption de cette convention afin de «soutenir d’autres efforts en cours pour promouvoir davantage la sécurité des journalistes».