FAO:   Nabil Assaf : le taux de malnutrition en Algérie  a fortement diminué »

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Photo L'Echo d’Algérie@

 Le taux actuel des personnes souffrant de  malnutrition en Algérie a fortement diminué par rapport aux années  1999-2000 en se situant à 4%, a indiqué  hier à Alger le représentant de  l’Organisation des Nations unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),  Nabil Assaf.

« Le pourcentage des personnes souffrant de malnutrition en Algérie a  enregistré une diminution appréciable durant ces deux dernières décennies  en passant de 10 et 11% en 1999-2000 à 4,5% actuellement », a affirmé M.  Assaf lors d’un séminaire organisé conjointement par le ministère de  l’Agriculture, du développement rural et de la Pêche, la représentation de  la FAO en Algérie et l’Ecole supérieure des sciences de l’aliment et des  industries agroalimentaires (ESSAIA) à l’occasion de la Journée mondiale de  l’Alimentation. Se référant au rapport élaboré par la FAO en collaboration avec d’autres  agences onusiennes, qui a fait état de 821 millions de personnes souffrant  de famine et d’insécurité alimentaire dans le monde, M. Assaf a considéré  que la situation en Algérie est plutôt « rassurante » par rapport à la  moyenne mondiale et à celle des autres pays de l’Afrique du Nord. Les conflits, les guerres, le changement climatique et les catastrophes  naturelles sont à l’origine de la famine dans le monde, a déploré le  représentant de la FAO, en mettant l’accent sur la nécessité d’améliorer et  de développer la résilience des pays face aux crises et calamités  naturelles. En ce qui concerne la coopération technique entre l’Algérie et la FAO pour  le développement du secteur agricole et la valorisation des ressources  naturelles, le représentant onusien a fait part de plusieurs projets dont  une convention signée récemment entre la Direction générale des forêts  (DGF) et cette organisation de l’ONU pour développer des micro-entreprises  forestières basées sur certains produits forestiers non ligneux tels le  romarin, la caroube et le pin-pignon.  « Ce programme d’intérêt environnemental et économique va, à la fois,  permettre la contribution du secteur forestier à l’économie nationale,  l’exploitation durable des forêts et l’amélioration des ressources  financières des populations des zones rurales », a-t-il avancé. Il a aussi évoqué un autre programme avec le ministère de l’Agriculture  pour la production de l’huile d’olive biologique.  A ce propos, il a indiqué que le contrat signé entre le ministère, la FAO  et l’institut technique d’arboriculture et de la vigne porte sur des  sessions de formation des agronomes en matière d’oléiculture biologique  laquelle est à forte valeur nutritive. Pour sa part, la directrice de l’ESSAIA, Meriem Hind Ben Mahdi, a souligné  la nécessité de renforcer les liens entre les entreprises économiques, les  agriculteurs et les instituts de recherche pour améliorer la production  tant sur le plan de la qualité que de la quantité. « Cela permettra de développer des produits locaux de qualité tout en  évitant le recours systématique aux importations », a-t-elle soutenu Elle a ainsi cité l’exemple de produits alimentaires développés au sein de  l’école supérieure qu’elle dirige dont le pain et le couscous sans gluten  qui, une fois mis sur le marché, profiteraient largement aux personnes  souffrant de la maladie cœliaque (maladie chronique de l’intestin  déclenchée par la consommation du gluten). « Il suffit juste d’accompagner et d’encourager les étudiants et les  chercheurs universitaires pour améliorer la production locale », a-t-elle  soutenu. Quant au problème de la malnutrition, thème de cette journée, le  professeur Ben Mahdi, qui s’est référée aux données de la FAO, a déploré  l’inégalité « criarde » dans la répartition des richesses dans le monde. « Certes, on parle de 821 millions de personnes souffrant de malnutrition  en raison notamment des conflits et du changement climatique, mais l’on  parle aussi de 661 millions de personnes obèses », a-t-elle observé. Plus grave encore, « une quantité de 1,3 milliard de tonnes d’aliments  sont jetés annuellement, alors que 25% seulement de cette quantité  gaspillée pourrait régler le problème de la famine dans le monde », a  soutenu Mme Ben Mahdi. La directrice de l’ESSAIA a considéré que la lutte contre la malnutrition  consiste d’abord à adopter de « petits actions » au niveau individuel à  travers la rationalisation des achats et la lutte contre le gaspillage:  « Nous achetons souvent plus de nourriture que nous en avons besoin, tandis  que le surplus est souvent jeté dans les poubelles. Qui de nous ne l’a pas  fait? »,  s’est-elle indignée.

H.H