Les élections présidentielles en Algérie auront lieu le 07 septembre 2024 et sauf toute surprise c’est le président Abdelmadjid Tebboune qui sera réélu et face à une situation complexe tant interne qu’externe face aux tensions géostratégiques aux frontières de l’Algérie le défi numéro 1 est la relance l’économie nationale.
Tout processus de développement a pour finalité l’amélioration de la situation sociale de la majorité des citoyens : brandir le PIB, un balance commerciale excédentaire, le niveau de réserves de change a une signification limitée , si on assiste à la détérioration du niveau de vie des populations frappées par l’inflation et le chômage ,comme existent un lien dialectique entre sécurité et développement . Ainsi un taux de croissance relativement élevé en T1 par rapport à un taux de croissance faible en T0 donne cumulé, un taux faible et un taux d’inflation et de chômage faible en T1 par rapport à un taux élevé en T0 donne cumulé un taux élevé d’où l’importance de raisonner sur une longue période entre 5/10 ans. L’on devra ainsi éviter la manipulation des données devant les insérer au sein d’un cadre théorique cohérent, Morgenstern le fondateur de la statistique opérationnelle moderne ayant écrit à la fin de sa vie un ouvrage « comment mentir par la manipulation des statistiques ». Pour éviter toutes mauvaises interprétations, toutes les données de cette présente contribution proviennent du gouvernement algérien et des institutions internationales
Quelques indicateurs économiques : des indicateurs financiers positifs mais un important déficit budgétaire 2023/2024
. Selon les derniers rapports pour l’année 2023 de la Banque d’Algérie et de la Banque mondiale les indicateurs macro financiers sont relativement positifs mais fortement dépendants de la rente des hydrocarbures et devant entre 2025/2030 les synchroniser la sphère financière et la sphère réelle afin de diminuer le taux le chômage et le taux d’inflation. .. Pour la BM, après huit années consécutives de déficit continu de 2014 à 2021, le solde de la balance des paiements a enregistré un deuxième excédent consécutif en 2023. Cet excédent s’est toutefois fortement contracté par rapport à celui enregistré en 2022, passant de 18,4 à 6,3 milliards de dollars. Pour la BM , la balance commerciale est repassée dans le vert en 2022 avec un excédent de 9,9 milliards de dollars, puis de 3 milliards de dollars en 2023 et la balance des paiements de l’Algérie devrait évoluer en terrain négatif les trois prochaines années, avec des déficits de 1,5 milliard de dollars, 3,8 milliards et 5,3 milliards de dollars respectivement en 2024, 2025 et 2026. Le déficit commercial de l’Algérie devrait suivre la même courbe avec des déficits de –0,7 milliard en 2024, –3 milliards de dollars en 2025 et –4,5 milliards de dollars en 2026. Cependant la balance commerciale ne reflète pas la situation réelle d’un pays , devant analyser la balance des paiements qui inclut le mouvement des capitaux et surtout des services où les importations sont passées de 10 milliards de dollars en 2019/2020 à environ 6 milliards de dollars entre 2022/2023 Ces données expliquent l’important niveau du déficit budgétaire, qui non maîtrisée et destiné aux segments improductifs, c’est une loi universelle, source d’inflation, en précisant que le prix de référence du baril de pétrole brut ayant été fixé à 60 dollars et le prix du marché du baril de pétrole brut de 70 dollars, étant un simple artifice comptable où selon la loi de finances complémentaire 2023, les recettes ont été de 8926 milliards de dinars contre 7091,9 milliards initialement, les dépenses budgétaires passant de 13786,8 milliards de dinars à 14706,8 milliards de dinars donnant un déficit budgétaire de 5780 milliards de dinars au cours de 134 dinars un dollar d’environ 43,13 milliards de dollars. Pour la loi de finances 2024, il est prévu , une hausse historique des dépenses à 15.275,28 milliards de dinars, soit au cours de 134 dinars, 113,99 milliards de dollars un dollar, alors que les recettes devraient s’établir à 9.105,3 milliards de dinars soit 67,95 milliards de dollars soit un déficit 6170 milliards de dinars, 46,04 milliards de dollars. Reste la dette publique qui est estimée, selon le FMI, en 2022, à 63% du PIB, 65,3% en 2023, et pour le gouvernement algérien 47% en 2023 (source DG du Trésor) car ayant réévalué le PIB en 2023 de près de 33% en ayant inclus la sphère informelle, donnant donc un ratio plus faible. Mais quel que soit le taux, cela reflète une situation maîtrisable par rapport à bon nombre de pays développés. Les réserves de change ont augmenté de 8 milliards de dollars, atteignant à la fin de l’année 68,9 milliards de dollars en 2023 contre 60,9 milliards de dollars à fin 2022. Pour la dette extérieure, il n’y a pas eu de changement notable. Se situant à 3,1 milliards de dollars à fin 2023, contre 3,03 milliards une année auparavant, la dette représente toujours moins de 1% du PIB du pays. respectivement, analyse corroborée par la banque mondiale pour qui l’Algérie voit ses réserves de change augmenter de 7 milliards de dollars à 68,9 milliards, un niveau qui garantit 16,1 mois d’importations. Pour la banque d’Algérie l’inflation s’est atténuée en 2023, enregistrant un taux de 7,4% à la fin de l’année 2023, contre 9,29% à fin 2022. Qu’en sera-t-il pour 2024 où depuis le premier semestre 2024 , on assiste à des tensions sur bon nombre de produits tant agricoles que durables ? Et dans ce contexte pour les perspectives, il s’agit de replacer l’Algérie en Afrique. Sur un PIB mondial en 2022 101300 milliards de dollars , le total des 10 premiers pays arrivant en tête les USA, la Chine, le Japon, l’Europe des 27 , nous avons 67384 milliards de dollars soit près de 66,51% du PIB mondial. Pour l’Afrique, le PIB pour une population d’environ 1,4 milliard d’habitants, existant des Afriques et non une Afrique avec d’importantes disparités, en 2023 est estimé à 2700 environ 2,7% du PIB mondial , l’équivalent de celui de la France qui a une population de 68 millions d’habitants. En 2022, nous avons par ordre décroissant 1.- Nigeria 473 milliards de dollars -2.-Egypte 471- – 3.-Afrique du Sud 422 -– 4.-Algérie 190 -5.- – Maroc 150 – 6.-Angola 135- 7.- Kenya- 126- 8.- Ethiopie 117- 9.-Tanzanie .-85- 10 Ghana – 74 – 11.- Côte d’Ivoire 70 – 12 RDC 64 soit un total pour ces douze pays 2377 soit 95% sur les 2500 de PIB , 2,5% du PIB mondial en 2022 et trois pays Nigeria, Egypte et Afrique du Sud 1366 milliards de dollars soit 54,64% .. Cependant pour 2024 selon le Fonds Monétaire International (FMI) pour les prévisions de 2024, (rapport d’avril 2024) , la première place c’est l’Afrique du Sud avec PIB 373 milliards de dollars suivi de l’Egypte, avec un PIB de 347,60 milliards de dollars, l’Algérie occupant le 3ème rang, avec un PIB de 266,80 milliards de dollars et le Nigeria avec un PIB qui était de 375 milliards de dollars en 2023 devrait tomber à 253 milliards de dollars en 2024, ces quatre pays devraient représenter plus de 40% du PIB de l’Afrique qui compte 55 pays
-Qu’en est -il des prévisions du PIB 2025/2030 ?
Qu’en est -il des prévisions de 400 milliards de dollars du PIB où l’Algérie a les moyens de financement mais cela ne suffit pas , le fondement du développement du XXIème siècle reposant sur la bonne gouvernance et le savoir avec de profondes réformes structurelle, condition sine qua non de l’accélération de la diversification , notamment par un soutien aux investissements productifs concurrentiels. Le un PIB après réévaluation du PIB par le gouvernement algérien en 2023 est de 243 milliards de dollars qui devrait passer en 2024 à 268 milliards de dollars (la troisième puissance africaine) à 293 milliards de dollars en 2025, à 318 milliards de dollars en 2026 et à 370 milliards de dollars en 2028, pouvant atteindre 400 milliards de dollars de PIB entre 2029/2030, Mais cela est conditionné par un taux de croissance de en termes r »el et non nominal plus de 4/5% par an Car en référence à la loi de finances 2023, l’Algérie a besoin d’un baril de pétrole à près de 149,2 dollars pour assurer cet équilibre selon les données du rapport du FMI d’octobre 2022 contre 135 dollars pour l’exercice 2020/2021 et 100/109 pour l’exercice 2019/2020 et beaucoup plus en référence aux lois de finances 2023/2024. Aussi ces objectifs sont tributaires d’une plus grande rigueur budgétaire, éviter de dépenser sans compter, au sein d’une planification stratégique, des entrées en devises fonction de l’évolution des prix des hydrocarbures, des capacités d’attrait de l’investissement étranger, de la réforme du système financier dans sa globalité, banques, fiscalité, douane, domaine, du système socio éducatif depuis le primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle, , du foncier et des institutions avec une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux, pour une participation citoyenne et dont la levée du blocage numéro un de l’économie algérienne, l’hydre bureaucratique qui enfante la sphère informelle. Dans sa note de conjoncture fin décembre 2023, , la banque centrale indique qu’avec une part de 33,35 % du total de la masse monétaire à fin septembre 2022, contre 33,47% à fin 2021, la circulation fiduciaire hors banques, s’est accrue de 10,18% entre les deux périodes, soit 7395 milliards de dinars à fin septembre 2023 contre 6712 milliards de dinars fin décembre 2021, soit au cours de 134 dinars un dollar passant de 50,08 milliards de dollars à 55,15 milliards de dollars. La lutte contre la corruption à ne pas confondre avec acte de gestion afin de ne pas freiner les énergies créatrices des managers, avec la moralité de la gestion de la Cité, doit être la priorité .A ces conditions , l’Algérie peut espérer un taux de croissance selon la majorité des experts internationaux de 8/9% entre 2025/2030 afin d’absorber le flux additionnel de demande d’emplois de 350000/400000 /an qui s’ajoute au de chômage actuel , d’environ 14% . Il s ‘agira de créer un nouveau tissu économique reposant sur les nouvelles technologies ne devant plus assainir des entreprises publiques qui ont coûté au trésor public 250 milliards de dollars selon un rapport du premier ministère durant les trente dernières années à fin 2020( source APS) et les assainissements ont continué entre 2021/2023, 80% de ces entreprises étant revenues à la case de départ , montrant que cela n’est pas une question de capital-argent, et devant retenir les expériences réussies, ne pouvant privatiser partiellement ou totalement que les unités potentiellement rentables ( goodwill positif) .
A suivre