Face aux enjeux géostratégiques 2022/2030 et les tensions en Ukraine : Quelle stratégie pour promouvoir le dialogue sécuritaire en Europe, en Méditerranée et en Afrique ?

0
412

Les tensions actuelles en Ukraine et dans d’autres contrées du monde, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, auront un impact important sur les futures relations internationales et notamment sur le dialogue sécuritaire face aux enjeux géostratégiques en Afrique du Nord et en Méditerranée.

Professeur des universités, expert international en management stratégique docteur d’Etat 1974- Abderrahmane MEBTOUL

1.-Le renforcement du dialogue méditerranéen en matière de défense et de sécurité

Qu’il s’agisse en effet de crises régionales, de scissions d’Etats, de prolifération d’armes de destruction massives ou de conflits internes (ethniques, religieux, culturels ou autres), l’Otan est perçu par les Européens comme une organisation incapable de réagir à ces nouveaux types de menaces. C’est pourquoi revient à la surface le vieux rêve d’Europe de la défense que caressent un certain nombre de pays du vieux continent. Aussi les Européens se mettent à la recherche d’une alternative à l’Otan et à l’Union de l’Europe Occidentale (UEO) laquelle, pour d’autres raisons, ne pouvait prétendre combler le vide de sécurité en question. Or, l’UEO est non seulement absente du théâtre européen, mais aussi, elle connaît un phénomène «d’ otanisation» qui rend difficile son autonomie et son usage donc en tant qu’instrument au service d’une politique européenne de sécurité et de défense autonome. C’est dans ce cadre, que des tentatives sont faites pour redynamiser le dialogue euro-méditerranéen avec deux initiatives : d’une part, la politique européenne de voisinage ; d’autre part, le partenariat stratégique entre l’Union européenne d’un côté et la Méditerranée et le Moyen-Orient de l’autre. D’ailleurs, la stratégie de l’Union pour la Méditerranée, avait le même objectif stratégique bien que se différenciant sur les tactiques, de relance du partenariat méditerranéen, sous tendant une prospérité partagée Europe-Afrique via la Méditerranée pour freiner l’émigration massive, notamment de l’Afrique subsaharienne avec comme tampon pilier le Maghreb. D’une manière générale, sur le plan militaire et géostratégique c’est à travers les activités du groupe dit des «5+5» que peut être appréciée aujourd’hui la réalité d’une telle évolution. C’est que la lecture que font les Européens des menaces et défis auxquels le monde et notre région sont confrontés repose essentiellement sur la nécessité de développer ensemble une stratégie de riposte collective et efficace concernant, notamment le terrorisme international, le trafic des êtres humains et la criminalité organisée à travers la drogue et le blanchissement d’argent.

Par ailleurs, selon la commission de Bruxelles et le Parlement européen entre l’Europe et la zone méditerranée, il s’agit de faire bloc, de rapprocher les Européens et leurs voisins immédiats où en matière de défense et de sécurité, des consultations relatives à la mise en place d’un dialogue entre le Maghreb et l’Union européenne ont eu lieu sous forme de consultation informelle et de réunions formelles. Mais il serait souhaitable des clarifications portant sur deux questions jugées fondamentales. D’une part, la valeur ajoutée de cette offre de dialogue par rapport au dialogue méditerranéen de l’Otan, d’autre part, la coopération en matière de lutte contre le terrorisme entre le Maghreb et l’UE dans le cadre de la PESD.

2. L’Algérie facteur de stabilité de la région méditerranéenne et africaine

Depuis des siècles, l’Algérie et plus globalement le Maghreb est liée avec l’Europe beaucoup plus étroitement qu’avec ses voisins du sud. Les relations entre les deux rives du Sahara et les dynamiques de la conflictualité saharienne actuelle interpellent l’Europe qui doit être attentive aux stratégies des pays du Maghreb en direction de leur Sud et sur les relations de toutes natures entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Et notamment, la pénétration de l’islamisme radical à ne pas confondre avec l’Islam religion de tolérance à l’instar du judaïsme ou du christianisme avec des menaces réelles tant au Maghreb, qu’en Europe. Et sans oublier qu’existent des influences religieuses autour de la conception de l’Islam qui influence largement les dirigeants politiques au niveau du Sahel. Nous avons assisté dans la région à de profondes mutations de la géopolitique saharienne après l’effondrement du régime libyen, avec des conséquences pour la région. De plus en plus nombreux, des migrants subsahariens s’installent désormais dans les pays du Maghreb avec l’intensification de la contrebande. Bien avant et surtout depuis la chute du régime de Kadhafi le Sahel est l’un de ces espaces échappant à toute autorité centrale, où se sont installés groupes armés et contrebandiers. Kadhafi disparu, des centaines de milliers, dont 15 000 missiles sol-air étaient dans les entrepôts de l’armée libyenne, puis ont équipé les rebelles au fur et à mesure de leur avancée dont une partie a été accaparée par différents groupes qui opèrent au Sahel. Dès lors, la sécurité de l’Algérie est posée à ses frontières. La frontière Algérie Mali est de 1376 km, la frontière entre l’Algérie et la Libye de 982 km, la frontière Algérie-Niger de 956 km, la frontière Algérie-Tunisie est de 965 km soit au total 4279 km à surveiller. Le problème est plus grave pour les frontières conjointes avec le Mali et la Libye. Il ne faut pas oublier que les djihadistes étaient venus depuis cette région lors de l’attaque terroriste de Tiguentourine. Pour l’Algérie, Mme Amanda Dory, l’ex-secrétaire-adjointe chargée des Affaires africaines auprès du département américain de la Défense, intervenant devant la sous-commission des affaires de l’Afrique du nord et Moyen-Orient relevant de la commission des Affaires étrangères du Sénat, qui a consacré une audition sur la situation politique, économique et sécuritaire en Afrique je la cite : «De par sa situation géographique stratégique au Maghreb et sa longue histoire de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent sur son territoire, l’Algérie constitue un pilier pour, non seulement, lutter contre AQMI et ses groupes affiliés, mais aussi pour ramener la stabilité dans la région, l’Algérie est «un partenaire de sécurité crucial» pour les Etats-Unis dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes dans la région». Il s’agit dorénavant de mettre l’accent sur l’obligation de mettre en application une stratégie interrégionale qui associe l’ensemble des pays de la zone en plus des partenaires européens et internationaux, du fait que la région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d’armes ou la drogue, menaçant la sécurité régionale surtout récemment avec la venue de djihadistes d’Irak et de Syrie. D’où l’urgence d’une coopération internationale dans la lutte contre la criminalité transnationale, nécessitant une amélioration des bases de données afin de lutter efficacement contre le crime transfrontalier et le terrorisme. Il s’agit donc de lever les contraintes du fait que la corruptibilité générale des institutions, pèsent lourdement sur les systèmes chargés de l’application des lois et la justice pénale en général qui ont des difficultés à s’adapter aux nouveaux défis posés par la sophistication des réseaux du crime organisé. La collaboration inter-juridictionnelle est ralentie par l’hétérogénéité des systèmes juridiques, notamment en Afrique du Nord et en Afrique noire. De plus, la porosité des frontières aussi bien que la coordination entre un grand nombre d’agences chargées de la sécurité aux frontières posent de grands problèmes. À terme, la stratégie vise à attirer graduellement les utilisateurs du système informel vers le réseau formel et ainsi isoler les éléments criminels pour mieux les cibler tout en diminuant les dommages collatéraux pour les utilisateurs légitimes. Sur le court terme les tensions dans la région, notamment pour la protection de ses frontières, la situation en Libye, au Mali et accessoirement les actions terroristes à sa frontière en Tunisie ont imposé à l’Algérie des dépenses supplémentaires s’expliquant en partie par l’insécurité régionale. Il en ressort que l’Algérie est une puissance militaire régionale et un pays incontournable dans la problématique de la sécurité au niveau du Sahel et d’une manière générale, un acteur important dans le contexte de la sécurité internationale en raison de son emplacement stratégique comme point de transit d’Afrique du Nord vers l’Europe.

3.Face aux tensions en Ukraine l’Algérie a une position neutre

Avec les tensions géostratégiques, l’Europe est dépendante de plus de 26% pour le pétrole et plus de 47% de la consommation de gaz premier exportateur mondial de gaz naturel ont fait flamber le prix du pétrole qui a été coté le 04 mars 2022, 11h GMT, à 111,31 $ pour le Brent et 108,94 $ pour le Wit et le cours européen de référence du gaz naturel, le TTF néerlandais, a été le 3 mars 2022 à 194,715 € le mégawattheure (MWh), un sommet historique, soit environ 200 $ le baril sur la base d’un pouvoir calorifique. Sonatrach peut-elle fournir davantage de gaz à ses partenaires européens (voir nos interview Paris au Monde.fr et à jeune Afrique) ? La déclaration récente du P-DG de Sonatrach a été mal interprétée contenant des nuances que la presse internationale n’a pas mis en relief, je le cite. «Les appoints en gaz naturel et/ou en GNL vers l’Europe sont tributaires de la disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national, de plus en plus importante, et de ses engagements contractuels envers ses partenaires étrangers.» L’Algérie qui, selon la commission européenne a toujours respecté ses engagements étant un partenaire fiable, est connue pour produire du gaz moins cher que le gaz russe et plus facile à transporter, mais, cela nécessite des investissements importants dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant- avec les firmes étrangères, afin de développer les infrastructures nécessaires pour le transporter à grande échelle. En s’en tenant aux données officielles, ses réserves de pétrole sont estimées selon, la déclaration officielle du ministre de l’Energie (source APS décembre 2020) à environ 10 milliards de barils et les réserves de gaz à environ 2500 milliards de mètres cubes pour le gaz traditionnel. Les exportations, à ne pas confondre avec la production (et tenant compte d’un pourcentage d’injection de gaz dans les puits pour maintenir leurs activités, la différence étant la consommation intérieure) à ne pas confondre avec la production pour 2020/2021 ont fluctué entre 450 000/500 000 barils/j contre plus de 1 million de barils d’exportation vers les années 2007/2008, et 40 milliards de mètres cubes gazeux d’exportation en 2020 et 42/43 en 2021 (33% GNL et 67% par canalisation). La première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l’Italie (35%), l’Espagne (31%), la Turquie (8,4%) et la France (7,8%). Mais existent des limites économiques, l’Algérie étant confrontée à deux contraintes majeures, la forte consommation intérieure et la concurrence de nombreux acteurs. Pour les canalisations nous avons le TRANSMED, la plus grande canalisation d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux via la Tunisie, le MEDGAZ directement vers l’Espagne à partir de Beni Saf au départ d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui, après extension depuis février 2022 a une capacité qui a été portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l’Algérie a décidé d’abandonner, le contrat s’étant achevé le 31 octobre 2022, d’une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. En ce mois de mars 2022, le constat est que les exportations sont toujours dominées par les hydrocarbures y compris les dérivées, pour le bilan 2021, 34,5 milliards de dollars dont 2,5 de dérivées comptabilisées dans la rubrique des 4 milliards de dollars hors hydrocarbures par le ministère du Commerce soit environ 98% des exportations totales et en mars 2022, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach irriguant l’ensemble du corps économique et social : taux de croissance, taux d’emploi, niveau de l’inflation, réserves de change en basse 194 milliards de dollars au 01 janvier 2014 et ayant terminé au 31/12/2021 à environ 44 milliards de dollars. Aussi, dans cette conjoncture, elle ne peut augmenter substantiellement les volumes, peut être entre 3⁄4 milliards de mètres cubes gazeux à travers le Transmed via l’Italie où «Algérie exporte 22 milliards de mètres cubes vers l’Italie sur une capacité du gazoduc de 33,5 milliards, restant 11 milliards de mètres cubes supplémentaires qui peuvent être acheminés sans de gros investissements. Mais, il faut être réaliste, Sonatrach est confronté plusieurs contraintes : des contrats de gaz fixes à moyen et long terme dont la révision des clauses demandent du temps ; le désinvestissement dans le secteur rendant urgent la promulgation des décrets de la nouvelle loi des hydrocarbures pour attirer les investissements étrangers, tenant compte de la forte concurrence étrangère ; la forte consommation intérieure qui risque horizon 2025/2030 de dépasser les exportations actuelles, dossier lié à la politique des subventions sans ciblage, dossier sensible qui demande un système d’information en temps réel et la maîtrise de la sphère informelle qui contrôle, selon les propos du président de la République entre 6000/10.000 milliards de dollars, soit entre 33 et 47% du PIB. Aussi concernant l’actuel conflit en Ukraine, la position de l’Algérie est une position de neutralité entretenant des relations diplomatiques cordiales tant avec les USA et l’Union européenne qu’avec la Russie et la Chine, expliquant d’ailleurs sa position à l’ONU le 02 mars 2022 concernant le conflit en Ukraine appelant à la retenue et au dialogue, au respect du droit international, la même position de bon nombre de pays africains et de la Chine. Sonatrach est guidé essentiellement par une position purement commerciale pour satisfaire le marché intérieur et honorer ses engagements internationaux. Rappelons l’abandon du projet de Galsi de l’Algérie vers l’Italie de l’Algérie d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux, Gazprom ayant fait capoter le projet ayant fait pression sur les élus de la Sardaigne car dans la pratique des affaires n’existent pas de sentiments . La Russie et l’Algérie ont signé un accord de partenariat stratégique en 2001 pour une coopération dans divers secteurs dont l’énergie. Sonatrach travaillent en étroite collaboration avec des compagnies américaines, européennes, russes, et chinoises à l’approvisionnement du marché gazier en pleine expansion. Existent un partenariat avec Gazprom au niveau du périmètre d’El Assel situé dans la région du bassin de Berkine à 250 km au sud-est de Hassi Messaoud et qui a fait l’objet d’un contrat de recherche et d’exploitation en partenariat entre Sonatrach (51% de parts) et Gazprom EP International B.V. (49% de parts) où le 02 février 2022, Sonatrach a annoncé la réalisation, avec son partenaire Gazprom EP International B.V., dans le cadre du contrat de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures pour le développement optimal des ressources en gaz découvertes au niveau des champs de Rhourde Sayeh et Rhourde Sayeh Nord (périmètre d’El Assel), l’entrée en production de ce projet étant prévue courant 2025.

4.Urgence d’ «une refonte des relations internationales

La crise actuelle en Ukraine devrait conduire à de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques, mais également sécuritaires, objet de cette présente contribution. En effet, privilégiant en premier lieu ses intérêts stratégiques propres, partie prenante du dialogue méditerranéen (DM), l’Algérie agit en fonction d’un certain nombre de principes et à partir d’une volonté avérée de contribuer à la promotion de la sécurité et de stabilité dans la région. La fin de la guerre froide marquée par l’effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001 représente un tournant capital dans l’histoire contemporaine. Le premier évènement marque la fin d’un monde né un demi-siècle plutôt et la dislocation d’une architecture internationale qui s’est traduite des décennies durant par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons. Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats. Or, les défis collectifs nouveaux, sont une autre source de menace : ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l’environnement. Ils sont d’ordre local, régional et global. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique, qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s’autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour l’Algérie ? Interpellée et sollicitée, l’Algérie s’interroge légitimement sur le rôle, la place ou l’intérêt que telle option ou tel cadre lui réserve ou lui offre, qu’il s’agisse du dialogue méditerranéen de l’Otan, du partenariat euro-méditerranéen, que du traité stratégique qui la lie à la Russie, où les nouveaux défis dépassent en importance et en ampleur les défis que cet espace a eu à relever jusqu’à présent. Dans la pratique tant des relations internationales politiques/militaires que des relations économiques n’existant pas de sentiments, mais que des intérêts, l’adaptation étant la clef de la survie et le pragmatisme un outil éminemment moderne de gestion des relations avec autrui, l’Algérie dont son devenir est dans la région méditerranéenne et africaine doit faire que celui que commandent la raison et ses intérêts. La lutte contre le terrorisme implique de mettre fin à cette inégalité tant planétaire qu’au sein des Etats où une minorité s’accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la Cité. Car, le tout sécuritaire pour le sécuritaire a des limites. Cela implique de s’attaquer à l’essence (un co-développement) et non aux apparences comme le montre une étude du Forum économique mondial. Le fossé entre les riches et les pauvres devient de plus en plus grand et tandis que l’écart de revenus renforce les inégalités en matière de richesse, l’éducation, la santé et la mobilité sociale sont toutes menacées. L’étude met en garde contre les conséquences pernicieuses du chômage : une génération qui commence sa carrière dans un désespoir complet sera plus enclin aux politiques populistes alors que l’ampleur de la récession mondiale et le rythme du rétablissement ont laissé des cicatrices profondes, spécialement parmi la jeunesse avec un consensus croissant, selon lequel la région (Mena, Proche-Orient et Afrique du Nord) est à l’orée d’une période d’incertitude croissance, aux racines ancrées dans la polarisation de la société. En conclusion, espérons le dialogue, au lieu des conflits, dans toutes les contrées du monde, en Amérique, en Asie, en Europe et en Afrique afin de promouvoir l’esprit de paix, d’amitié et d’ouverture d’esprit, nécessitant en ce XXIe siècle la promotion de la culture fondement du dialogue des civilisations, source d’enrichissement mutuel, où chaque Nation devra concilier la modernité et ses traditions. C’est que l’ère des confrontations n’a eu cours que parce que les extrémistes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d’exclusion. Connaître l’autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître. L’Algérie a toujours été au carrefour des échanges en Méditerranée. De Saint Augustin à l’Émir Abdelkader, les apports de l’Algérie à la spiritualité, à la tolérance et à la culture universelle ne peuvent que nous prédisposer à être attentifs aux fractures contemporaines. Face à un monde en perpétuel mouvement, tant en matière de politique étrangère, économique que de défense, actions liées, avec les derniers événements se posent l’urgence d’une coordination, internationale et régionale afin d’agir efficacement sur les événements majeurs et faire du bassin méditerranéen et de l’Afrique, espace naturel de l’Algérie, un lac de paix et de prospérité partagée.

A. M.

(ademmebtoul@gmail.com)