Face aux convoitises des grandes puissances, les différents trafics au niveau de la région sahélienne et leurs impacts sur la sécurité et le  développement: « L’avenir de l’Afrique au sein de l’économie mondiale »

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Cette présente contribution relate mon interventionsur le thème stratégique « l’avenir de l’Afrique  au sein de l’économie mondiale , face aux convoitises des grandes puissances  et les différents  trafics  au niveau de la région sahélienne et leurs impacts sur la sécurité et le  développement » , conférence qui fait suit  suite à mes  différentes conférences largement publiées au niveau  national et international, données  durant les cinq dernières années  à l’Ecole supérieure de Guerre – ESG, à l’institut militaire de prospectives IMPED, à l’Etat- major de la gendarmerie nationale, à la DGSN, au sénat français  et devant les ambassadeurs accrédités à l’Alger au siège de l’Union  européenne,  en trois  parties interdépendances,  premièrement, l’ Afrique au sein de l’économie mondiale, deuxièmement les  différents trafics facteur de déstabilisation de l’Afrique au niveau de la région sahélienne  et troisièmement les dix axes directeurs du développement de l’Afrique 2025/2030/2040 .

Pour éviter toute mauvaise interprétation les données chiffrées économiques doivent être insérées dans le cadre de la dynamique sociale, l’Économique étant avant tout Politique,  tout processus de développement devant avoir pour finalité  l’amélioration de la situation sociale de la majorité des citoyens : brandir  le PIB, un balance commerciale excédentaire, le niveau de réserves  de change es tune condition nécessaire et non suffisante,   si on assiste à la détérioration  du niveau de vie des populations frappées par l’inflation et le chômage  ,comme existent un lien dialectique entre sécurité et développement

1.-La situation de l’économie mondiale et de l’Afrique

Selon le FMI, la croissance mondiale se maintiendra à 3,2 % en 2024 et 2025, le même rythme qu’en 2023. La légère accélération dans les pays avancés (où la croissance devrait passer de 1,6 % en 2023 à 1,7 % en 2024 et à 1,8 % en 2025) sera neutralisée par une légère décélération dans les pays émergents et les pays en développement (4,3 % en 2023 à 4,2 % en 2024 et 2025). La croissance mondiale devrait s’établir à 3,1 % d’ici 5 ans, le niveau le plus faible enregistré depuis plusieurs décennies. L’inflation mondiale devrait régulièrement reculer de 6,8 % en 2023 à 5,9 % en 2024, puis à 4,5 % en 2025. Les pays avancés trouveront leur niveau cible plus rapidement que les pays émergents et les pays en développement. Globalement, l’inflation hors énergie et alimentation devrait ralentir plus progressivement.  L’économie mondiale a fait preuve d’une résilience étonnante, en dépit des relèvements considérables de taux par les banques centrales pour rétablir la stabilité des prix. Selon la Data World Bank  de juillet 2023, nous avons pour le PIB  en milliards de  dollars  le classement suivant  pour les 10 premiers pays  : 1.-USA 25462  milliards de dollars- 2.- Chine 17963–3.- Japon 4261–4.-Allemagne 4072–5.-inde 3385–6.-Royaume Unis 3070-  7 -France 2782- 8.- Russie 2240–9.- 2139 –-10.-Italie 2010- . Sur un PIB   mondial en  2022  101300 milliards de  dollars  , le total des 10 premiers pays 67384 milliards de dollars soit près de 66,51% du PIB mondial Et si l’on ajoute le s15 suivants donc pour 25 pays nous avons 82,57% , plus de 168 pays se partageant 17,43% montrant l’importance de l’inégalité des richesses au niveau mondial, la Chine plus les USA donnent un PIB  de 43425 milliards de dollars soit 42,86% du PIB mondial   encore que la population pour reprendre la même année 2022, des USA  était estimée  en 2022 à 333 millions  et celle  de la Chine à 1,41 milliard .   Cependant l si ‘on prend   le PIB par habitant  nous avons pour les  10 premiers en dollars courants  :  1.Luxembourg  127579 dollars  2.-Norvège 106328- 3-Irlande 103175  4–Suisse 92371-  5-Qatar 84424-  6-Singapour 82807 7–USA 76348- – 8.-Danemark 66516-  9.-Australie 65526-  10 -Pays-Bas 56489-  11.- Suède 55689  12-Canada 55085-  13-Israël  54170-  14-Autriche 52264-15  15- Emiraties 51305- Certains pays sont  loin derrière comme la Finlande 50655- Belgique 50114-  Allemagne 48636- Nouvelle Zélande  4720, le – Royaume Unis 45294- France 42409-  et la Chine 12720 dollars.

Pour l’Afrique, qui couvre 30,353 millions de km 2 avec une population estimée à 1,494 milliard d’habitants au 01 janvier 2024. Et représentera entre 2040/2050 le quart de la population mondiale Comme rappelé précédemment,  Le PIB  de l’Afrique en 2023  est  estimé à 2700  environ 2,7% du PIB mondial , l’équivalent  de celui de la France  qui a une population de 68 millions d’habitants. Les   échanges commerciaux intra-africains ont enregistré une croissance de 18,6% en 2022, à 193,17 milliards de dollars en 2023, selon  la Banque africaine d’import-export (Afreximbank)., le  commerce intra-régional a ainsi représenté 15% du total des échanges commerciaux du continent.  Les   échanges commerciaux intra-africains ont enregistré une croissance de 18,6% en 2022, à 193,17 milliards de dollars en 2023, selon  la Banque africaine d’import-export (Afreximbank)., le  commerce intra-régional a ainsi représenté 15% du total des échanges commerciaux du continent. Le rapport souligne également qu’un important potentiel reste inexploité dans ce domaine dans la plupart des sous-régions du continent.  Les exportations du continent ont totalisé 724,1 milliards de dollars en 2022 (+26,8% par rapport à 2021), alors que ses importations se sont établies à 706 milliards de dollars (+15,5%) . Afreximbank fait cependant remarquer que les exportations africaines se caractérisent par une forte prédominance des matières premières alors que les exportations de produits manufacturés restent concentrées dans un nombre limité de pays et de secteurs. Le poids de l’Afrique dans la production et les échanges de marchandises reste cependant marginal étant à l’origine de seulement 1 % de la production mondiale et de 4 % des échanges de marchandises.et en  plus, 80 % des exportations africaines concernent des matières premières  En reprenant les mêmes comparaisons en référence à l’année 2022 ( source FMI), pour le PIB  courant nous avons :1.-  Nigeria 473 milliards de dollars  -2.-Egypte 471-  3.-Afrique du Sud 422– 4.-Algérie 1905. – Maroc  150 – 6.-Angola 135- 7.-  Kenya- 126-  8.-  Ethiopie 117- 9.-Tanzanie .-85- 10 Ghana – 74  – 11.- Côte d’Ivoire 70 –12 RDC 64   soit un total pour ces douze pays  2377   soit 95% sur les 2500 de PIB , 2,5% du PIB mondial  en 2022   et trois pays Nigeria, Egypte et Afrique du Sud 1366 milliards de dollars soit 54,64% .Comme pour les pays développés le classement change si l’on prend le PIB par tète d’habitant  encore que cet agrégat voile les disparités des revenus par couches sociales dont la concentration au profit souvent d’une minorité. Pour les 10 premiers pays nous avons pour 2022, ces données devant évoluer selon le FMI pour 2024 :  1.-Seychelles  13250 dollars -2.-Maurice 10256  -3.-Gabon 8820 -4.-Bostwana 7738  -5.-Guinée Equatoriale 7182  -6.- Afrique du Sud 6766  -7.-Libye 6716  -8.-Algérie 5320  -9..-Egypte 4295 10 Eswatini  3986 dollars .  Cependant pour 2024  selon  le Fonds Monétaire International (FMI) pour les prévisions de  2024, (rapport d’avril 2024) ,  données actualisées,   la première place c’est  l’Afrique du Sud avec PIB  373   milliards de dollars  suivi de  l’Egypte, avec un PIB  de 347,60 milliards de dollars, l’Algérie  occupant  le 3ème rang, avec un PIB de 266,80 milliards de dollars et le Nigeria  avec un PIB  qui était de  375 milliards de dollars en 2023  devrait tomber à 253 milliards de dollars en 2024, ces quatre pays devraient représenter  plus de 40% du PIB de l’Afrique qui compte 55 pays montrant d’importantes disparités , existant des Afriques et non une Afrique  Certains pays, notamment le Nigeria, le Gabon, le Tchad, la République démocratique du Congo, l’Algérie, la Libye sont spécialisés dans le pétrole, le gaz et les matières premières, qui connaissent une forte demande et un prix élevé sur le marché mondial leur permettant une relative aisance financière, mais artificielle en fonction des cours mondiaux  À l’inverse, des pays comme le Bénin, le Malawi, l’Ile Maurice, le Swaziland, l’Ethiopie, le Togo, le Mali, qui sont pénalisés dans des produits dont les prix sont volatils  ce qui accentuent la misère et les flux migratoires. La structuration par région selon le FMI pour 2024 donnerait pour l’Afrique du Nord du fait que les  conditions météorologiques défavorables et les défis macroéconomiques qui se succèdent maintiendraient la croissance de la région à 3,9 % , avec une légère amélioration à 4,1 % en 2025.  L’Afrique de l’Est continuera de porter l’élan de croissance du continent, avec une croissance prévue de son PIB de 5,1 % en 2024 et de 5,7 % en 2025, soutenue par de solides investissements stratégiques visant à améliorer la connectivité interne et à approfondir le commerce intrarégional ;  la croissance  de l’Afrique centrale   devrait ralentir à 3,5 % en 2024, mais la reprise prévue de la consommation privée et l’augmentation des investissements miniers et des exportations pourraient contribuer à porter la croissance à 4,1 % en 2025 ; la croissance de l’Afrique australe   restera faible, en progression de 2,2 % en 2024 et 2,6 % en 2025  et  celle de l’Afrique de l’Ouest   devrait accélérer pour atteindre 4 % en 2024 et 4,4 % en 2025. Selon le FMI, le   retrait annoncé du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) jette une ombre sur la durabilité des gains dans un contexte d’incertitude croissante.  Nous avons donc  ce constat  un continent riche mais une population majoritairement pauvre avec des rivalités des grandes puissances pour contrôler ses richesses. Car la  carte du monde semble se reconstruire autour des ressources naturelles rares , L’Afrique  compte 24 pour cent des terres arables mondiales,  d’où les rivalités des grandes puissances notamment le trio Europe/Chine /USA, la Russie étant bien dotée relevant d’enjeux géostratégiques travers  son bras armée Wagner. Selon la Commission économique des Nations unies, l’Afrique est riche en ressources naturelles ,représentant à  l’échelle mondiale, 40 % des réserves d’or, 30 % des réserves de minerais dont   30 % des réserves mondiales en pétrole, en gaz ,  54 % des réserves mondiales de platine, 78 % de celles de diamant, 40 % de celles de chrome et 28 % de celles de manganèse  Cela explique  les  différentes rencontres USA/ Afrique, Chine/ Afrique,  Europe/Afrique, Russie /Afrique, ainsi que d’autres pays  comme  les  rencontres Japon/ Afrique, Turquie/ Afrique  récente s’insèrent  dans le cadre d’une lutte pour la reconfiguration géostratégique du monde. Étant illusoire en ce XXIème siècle de raisonner en termes d’États-Nations et toute politique locale doit prendre en compte les nouvelles mutations mondiales. La    Chine est devenue la dernière décennie,  un  partenaire commercial en croissance de l’Afrique. Le commerce bilatéral a totalisé 283 milliards de dollars  en 2022, soit une hausse de 14,8% sur un an , encore que ‘l’Europe  reste dominant la valeur des échanges ayant  augmenté en 2021 pour atteindre 288 milliards d’euros, contre une valeur de 225 milliards d’euros en 2020, où la  montée des prix des matières premières et donc des exportations énergétiques vers l’Europe a permis à l’Afrique d’enregistrer un excédent commercial de 18,1 milliards de dollars en 2022.   Mais plus  de 65 % des marchandises importées dans l’Union depuis l’Afrique étaient des produits de base, tels que des produits alimentaires et des boissons, des matières premières et de l’énergie, et que 68 % des marchandises exportées de l’Union vers l’Afrique en 2021 étaient des produits manufacturés, montrant  que cette structure commerciale reflète le déséquilibre structurel  du continent africain qui reste encore  au bas des chaînes des valeur mondiales. Pour les USA après le sommet USA/Afrique, constatant le retard pris notamment avec la Chine, en 2023, des accords commerciaux records avec l’Afrique, ont été enregistrés d’un montant total de 14,2 milliards de dollars et près de 550 nouveaux accords commerciaux et d’investissement ont été signés, représentant une augmentation de 67 % par rapport à 2022. Mais bon nombre d’autres pays courtisent l’Afrique dont les pays du Golfe, la Turquie où pour ce pays le volume commercial passant de 5,4 milliards de dollars en 2003 à  40,7 en 2023 .Cependant les différents trafics entravent fortement à la fois la sécurité et le développement de l’Afrique notamment au niveau de l’espace sahélien.

A suivre

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