Dans plusieurs conseils des ministres, le président de la publique a donné des instructions pour le respect des délais dans la réalisation des projets. Et récemment à nouveau, commentant les résultats de la 4eme édition de la Foire commerciale intra-africaine IATF , il a insisté que les contrats conclus par l’Algérie, pour la crédibilité du pays devaient être concrétisés dans les délais impartis. Qu’en sera-t-il de ces directives louables face à l’hydre bureaucratique qui veut régenter la société qui bloque depuis des décennies , n’étant pas propre à la période actuelle, l’investissement productif et l’épanouissement des énergies créatrices et ce dans tous les domaines dont l’hémorragie de l’exode des cerveaux.
- La régulation de l’économie nationale ne doit pas être confondue avec l’installation de structures bureaucratiques pour la délivrance d’autorisations qui par définition est source de favoritisme et de corruption ni avec le monopole néfaste. Cette vision du passé provoque à la fois une mauvaise gestion avec le gaspillage des ressources financières, (dépenses non proportionnelles aux résultats) et des pénuries régulières, en étouffant les entreprises pour leur fonctionnement (85% des matières premières et équipements des entreprises publiques et privées provenant de l’extérieur et des hausses de prix qui ces dernières années ont connu une hausse entre 100 à 300% pour les produits non subventionnés comme les pièces détachées. Certes, le marché pour certains produits peut être approvisionné, mais l’important n’est pas la disponibilité mais sa corrélation avec le pouvoir d’achat de la majorité des citoyens (voir notre interview à l’hebdomadaire internationale . Cette situation est comparable à celle d’un ménage qui réduit sa consommation mais, connaît de nombreuses maladies. Que certains responsables, loin des bureaux climatisés aillent faire le marché faire le marché tant pour les produits périssables que les produits durables. Qu’ils aillent sous l’anonymat demander la délivrance d’un livret foncier et c’est le calvaire pour le citoyen. Qu’ils demandent à la majorité des opérateurs soucieux de faire un projet créateur de valeur ajoutée et c’est les interminables négociations pour obtenir le terrain viabilisé et le financement. Il faut éviter des promesses utopiques car la population se souvient de tout et la non-concrétisation des promesses accélère la méfiance Etat/citoyens car avec les réseaux sociaux Internet le monde est devenu une maison de verre. Plusieurs Conseils des ministres avec des directives ont été consacrés à une meilleure maîtrise des dépenses et de suivi des projets alors les assainissement répétés des entreprises publiques ont couté à fin 2020 selon un rapport officiel diffusé par l’APS 250 milliards de dollars durant les trente dernières années) et les différentes réévaluations durant les dix dernières années toujours à fin 202O (entre 60/70 milliards de dollars et cette pratique a continué entre 2021 et 2024 dont plus de 80% sont revenues à la case de départ qui constituent un véritable gouffre financier un gouffre financier. Qu’en est-il de l’application sur le terrain ne devant pas confondre dépôt de projets avec réalisation effective et lettres d’intention avec un contrat définitif , les expériences, malgré des déclaration euphoriques de certains responsables chargés de ‘l’investissement, ayant montré que plus de 8O% des projets annoncés n’ont pas été concrétisés ? Il faut un langage de vérité et être réaliste pour des solutions opérationnelles. Le taux de croissance en Algérie est tiré essentiellement par la dépense publique via la rente des hydrocarbures, certes appréciables , comparé au rapport sur les « Perspectives de l’économie mondiale », publié à la mi octobre 2025 à l’occasion de la tenue des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, prévoit une hausse du taux de 3,2 % en 2025 et de 3,1 % en 2026 , pour l’Algérie selon le le gouvernement le taux serait de 4,4% pour 2025 et prévision 2026, un taux de 4,5%, alors que pour le FMI le taux pour 2O25 serait de 3,3% et une hausse pour 2026 de 3,7%. Cependant, selon les données internationales, il faut pour l’Algérie un de croissance de 7/8% par an sur plusieurs années pour absorber un flux additionnel de demande d ‘emplois de 35O.OOO/400.000 qui s ‘ajoute au taux de chômage actuel, avec des données contradictoires au sein même des institutions gouvernantes , ayant poussé le président de la république , en ce mois d’octobre 2025 à demander une révision des missions des organes chargés de l’information statistique, certains donnant 10/11% alors que pour le ministère du travail pour fin 2024, il y a 2,2 millions d’ inscrits à l’allocation chômage sur une population active d’environ 13,5 millions donnant un taux de plus de 16%, et plus de 25% la tranche 20/30 ans le chômage touchant de plus en plus les diplômés, reflet du faible niveau de l’activité économique et son inadéquation avec l’appareil productif
2. Certains experts organiques ont induit en erreur les plus hautes autorités du pays en annonçant à la télévision officielle des exportations hors hydrocarbures, à ne pas confondre avec la par de la section hors hydrocarbures dans le MIB (dominance des services, le secteur représentant moins de 5/6% du PIB) de 10 milliards de dollars ,et 3O milliards de dollars 2029/203O alors que les dernières données officielles tant de la banque d’Algérie des statistiques douanières que de l’ONS , organes officiels des pouvoirs publics annonce une baisse de 4O% entre 2022 et fin 2024, plus de 67% étant des dérivés d’hydrocarbures, près de 6,9 milliards de dollars fin 2O22, 5, 1 en 2023, 4,4 en 2024. En contradiction avec les données de l’ONS, le seul habilité à donner les véritables données, je cite l ‘institution gouvernementale : « durant le prévenir trimestre 2025 les exportations hors hydrocarbures ont connu une baisse en raison notamment de la chute des prix à l’exportation un montant de 88O millions de dollars une baisse de 5,8% par rapport à la même période de 2O24,» donnant une tendance même rythme d’environ 3,5 milliards de dollars fin 2025 , alors que le ministère du commerce qui annonçait il y a une année 10 milliards d’exportation hors hydrocarbures entre 2O25/ 2026, annonce le 15 octobre 2025 une augmentation de 23% durant le premier semestre 2025 par rapport au premier semestre 2O24, ce qui donnerait en tendance fin 2O25 par rapport au montant de 2024,un montant de 5,4 milliards de dollars, cet écart qu’il faut expliquer de près de 16% montre l’effritement du système d’information. Et quel que soit le montants des exportation hors hydrocarbures, il faut outre des entreprise compétitives en terme de de coût -qualité pour faire face à une concurrence internationale acerbe, surtout en Afrique, , dresser la balance devises, soustraire le montant des subventions comme le prix du gaz moins de 2O% du prix international, et le montant des matières premières importées en devises. Car il faut tneir compte que le seuil de rentabilité sans compter le temps entre l’idée du projet et sa mise en exploitation ,du fait des contraintes d’environnement en Algérie, c’est ¾ ans pour les PMI PME et 7 à 8 ans pour les projets hautement capitalistiques comme le fer de Gara Djebilet ou le phosphate de Tebessa.. Autre annonce en 2022, le tronçon du gazoduc Nigeria Europe Algérie est en voie de réalisation et brusquement on nous annonce en février 2024, qu’il est toujours à l’étude (source APS) et qu’il conviendra de résoudre le problème du gazoduc à l’intérieur du Niger 841 km et du passage avec ce pays et que sans cet accord le projet est irréalisable . Certains ayant induit en erreur le président de la République ont avancé le doublement des exportations de gaz (100 milliards de mètres cubes gazeux) pour 2026 , la consommation intérieure approche les exportations actuelles, où sur une production de 120 milliards de mètres cubes gazeux, environ 20% doivent être réinjectés dans les puits pour éviter leur épuisement, les exportations actuelles représentent environ 55%de la production totale –pétrole et gaz et 45% la forte consommation intérieure renvoyant d’ailleurs à l’épineux problème des subventions non ciblées et donc pour exporter 1OO milliards de mètres cubes gazeux, il faut une production de 24O milliards de mètres cubes gazeux au vu de la structure actuelle.
3. Tout projet doit montrer clairement la hiérarchie des objectifs, les résultats escomptés par secteur, ainsi que la portée, les indicateurs de performance, les indicateurs des objectifs et des échéanciers précis et enfin l’hypothèse de risques. Or, le contrôle de la qualité de gestion doit avoir pour finalité l’appréciation des conditions d’utilisation et de gestion des fonds gérés par les services de l’Etat ainsi que les établissements et organismes publics et l’évaluation des projets, programmes et politiques publiques. Souvent on constate l’absence de maîtrise dans la gestion des projets qui font l’objet de surcoûts et de réévaluations permanentes, d’où la faiblesse de l’impact de ces projets en termes de rentabilité et de retour sur investissements. Les déficiences observées dans le processus budgétaire et les goulets d’étranglement institutionnels ont entraîné systématiquement une mauvaise exécution des programmes d’investissement. Toutes ces insuffisances ont abouti à une mauvaise programmation, à la surestimation des dépenses et à de longs retards dans la réalisation. Parmi les carences importantes observées dans ce registre, le décalage entre la planification budgétaire et les priorités sectorielles, l’absence d’interventions efficaces dues à un morcellement du budget résultant de la séparation entre le budget d’investissement et celui de fonctionnement et les écarts considérables entre les budgets d’investissement approuvés et les budgets exécutés. Ce qui témoigne de la faiblesse de la capacité d’exécution des organismes concernés. Les nombreuses faiblesses trouvent leur origine dans la faiblesse de la préparation technique du personnel d’exécution et la qualité des projets qui sont généralement faibles et inégales et le chevauchement des responsabilités entre les diverses autorités et parties prenantes. Pour s’adapter à la nouvelle configuration des relations internationales, l’action gouvernementale doit définir clairement les objectifs stratégiques. Il s’agit de se poser les bonnes questions : comment se pose le problème ? Quelles sont les contraintes externes (engagements internationaux de l’Algérie) ? Quelles sont les contraintes socio-économiques, financières et techniques internes ? Quels sont les choix techniquement possibles et les ensembles de choix cohérents, et quelles sont les conséquences probables de ces choix ? Quelles méthodes de travail choisir qui permettent de déterminer les paramètres (moyen et long terme) et les variables (court terme) dont dépend un système complexe ? Après avoir décomposé la difficulté en éléments simples, il convient de se poser des questions et apporter des réponses opérationnelles, loin des théories abstraites, réalisations physiques et plan de financement sur chacun des éléments : Quoi ? Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? Comment faire ?La nouvelle politique devra tenir compte de la forte pression démographique( 5O millions d’habitants horizon 203O) et des nouvelles mutations mondiales qui seront dominées par ce que Jacques Attali nomme les «industries de la vie» : la santé, l’alimentation, l’écologie, l’hygiène, l’éducation, la recherche, l’innovation, la sécurité, le commerce, l’information, la culture ; et bien d’autres, ces segments étant capables d’augmenter leur productivité, et donc d’améliorer sans cesse leur capacité de satisfaire la demande sociale nouvelle, fonction de nouveaux comportements. Il s’agit d’éviter la vision bureaucratique, de croire que l’élaboration de lois sont la seule solution alors que la solution durable est de s’attaquer aux blocages du fonctionnement de la société avec des actions concrètes sur le terrain. Et dans ce cadre la bureaucratie fera tout pour faire avorter le projet de la généralisation de la numérisation lié à une nouvelle gouvernance plus transparente, car il réduit son influence.
4. L’Algérie possède transitoirement des marges de manœuvre maïs devant aller vers une libéralisation maîtrisée devant forcément attirer les investissements directs étrangers pour combler son déficit de financement et s’insérer au sein de l’économie mondiale . Tout en soulignant que la Banque d’Algérie dans son dernier rapport d’octobre 2025 note l’écart croissant entre les recettes budgétaires et les dépenses selon les lois de finances 2024 et 2O26 respectivement de 63 et 74 milliards de dollars avec pour incidence l’épuisement du fonds de régulation des recettes avec un accroissement de la dette publique brute qui risque de dépasser pour l’année 2026 les 60% du PIB contre 45% pour 2024, l’Algérie a une dette extérieure inférieure à 2% du produit intérieure brut , des réserves de change appréciable 67 milliards de dollars fin 2024 mais certainement en baisse pour 2O25/2O26. En effet, les recettes de Sonatrach, principal pourvoyeur de devises, a été de 60 milliards de dollars en 2022,50 en 2023, 45 en 2024 et certainement inférieur à 40 milliards de dollars pour 2025 du fait, et cela est mis en relief dans le rapport de la Banque d’Algérie , que le cours moyen du pétrole était de plus de 75 dollars en 2O24 et que la moyenne pour 2O25 est d’environ 65%66 dollars, Le cours le 15 octobre 2025 14H GMT est de 62,57 dollars le Brent, 58,99 le Wit mais en termes de pouvoir d’achat euros , plus de 50% des échanges de l’Algérie se faisant avec l’UE, 553,53 euros le Brent et 5O,75 dollars le Wit les cours étant , portés par des anticipations de baisses des taux américains, mais freinés par les prévisions d’un marché sur-approvisionné et une demande affaiblie par la guerre commerciale Face à une stagnation de la production en volume physique le gouvernement algérien a décidé de consacrer durant les cinq prochaines années plus de 60 milliards d dans le domaine des hydrocarbures dont 80 % aux activités d’exploration et de production pétrolières et gazières, tandis que le reste financera des projets de raffinage et de pétrochimie . Pour accroître la production en date du 12 octobre 2O25 a été signé ,le contrat dans le domaine des hydrocarbures sous forme de partage de production entre le groupe Sonatrach et la société saoudienne Midad Energy – Afrique du Nord, pour un investissement global estimé à 5,4 milliards de dollars. Aussi toute stratégie pour l’Algérie, pays à fortes potentialités et acteur de stabilité des espaces euro méditerranéens et africains , afin d’éviter des actions conjoncturelles de peu d’effets à moyen et long terme, favorisant les actions spéculatives notamment marchandes et l’extension de la sphère informelle canalisant plus de la 35% de la masse monétaire en circulation avec un écart croissant entre le cours du dinar officiel et celui du marché parallèle, dépassant les 7O% encourageant la fuite des capitaux et la thésaurisation en dollar /euro pour se prémunir contre la détérioration du pouvoir d’achat l’allocation devises ayant servi de tampon transitoire, le cours étant le 15 octobre 2025, à la vente 269 dinars un euro et 231 dinars un dollar, devant différencier selon le langage militaire tactiques et stratégie, il est souhaitable, comme je l’ai recommandé à maintes reprises aux pouvoirs publics, afin d’éviter des actions conjoncturelles de peur d’impacts à moyen terme, de créer en urgence un ministère d’Etat ou un haut-commissariat chargé de la planification stratégique, devant tenir compte tant de la réalité de la société , fonction d’un système d’information fiable en temps réel que des nouvelles mutations mondiales . En résumé, il s’agit de ne pas confondre le tout Etat, solution de facilité des bureaucrates en panne d’imagination, avec l’importance de l’Etat régulateur stratégique en économie de marché fondée sur la concurrence et la production, , mais qui suppose une nouvelle approche de la gouvernance et un degré de compétences élevés pour réguler, en ce monde en perpétuel mouvement et dont les effets des tensions géostratégiques actuelles augurent de profonds bouleversements entre 2025 et 2030.
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul






