Entrepreneuriat-développement: Le rôle de l’université dans la promotion de la culture d’entreprise

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Le rôle de l’université dans la promotion de la culture entrepreneuriale auprès
des jeunes est l’un des thèmes abordés par des participants a un séminaire national sur l’entrepreneuriat et la dynamique territoriale, abrité par l’université de Tizi-Ouzou.

Des économistes de plusieurs universités algériennes qui ont pris part à cette rencontre, organisée, ce samedi et dimanche par la Faculté des sciences économiques, commerciales et sciences de gestion de l’université Mouloud-Mammeri, ont insisté sur l’importance d’inculquer aux étudiants la culture d’entrepreneuriat afin qu’ils puissent disposer d’outils qui leurs permettront de se lancer dans le monde des affaires. A ce propos Belgoum Abed, de l’université d’Oran, qui a présenté l’expérience en la matière de son établissement de l’enseignement supérieur, a indiqué que «l’esprit entrepreneurial soutenu par la formation universitaire amène les gens à tracer leurs carrières professionnelles grâce à leurs comportements entrepreneurials, loin du modèle de salariat.»

Il a rappelé les différents programmes de formation en entrepreneuriat assurés par son université en LMD et en Master pour la formation, entre autres, de licenciés dans les filières de création et management des projets, management de l’innovation, gestion financière, étude de marché et de master en stratégies concurrentielles, culture entrepreneurial, logistique commercial, gouvernance d’entreprise, business plan et Leadership et compétences entrepreneuriales. Selon une évaluation de la première promotion de diplômés ayant bénéficié de ce type de formation, Belgoum a relevé que 50% sont devenus des salariés (chargés d’études, responsables dans les différents services, administrateurs, enseignants), 10% des chefs d’entreprises, 7.5 % : des doctorants, alors que 5% poursuivent des études à l’étranger.

L’université, a-t-il ajouté, joue un rôle principal dans un réseau qui implique l’étudiant, les organismes d’accompagnement, les banques, grâce au programme et aux activités organisés au profit des candidats. Des participants à la rencontre ont également insisté sur l’importance de la coopération entre les différents partenaires (université, entreprises, banques) pour former de bons entrepreneurs par la généralisation de l’enseignement de l’entrepreneuriat, la multiplication des sessions de formation et l’adaptation des programmes élaborés par le conseil pédagogique national pour tenir compte des spécificités de chaque région. S’agissant de l’état des lieux de l’entrepreneuriat en Algérie, Aboura Ouassila, de l’université de Tizi-Ouzou, a observé que l’entrepreneuriat est inscrit au cœur des réformes économiques et traduit la volonté des pouvoirs publics à relever les défis
du changement en profondeur des paradigmes qui ont présidé au fonctionnement
de l’économie administrée.

Cette démarche s’est traduite sur le terrain, a-t-elle soutenu, par la création à fin 2016
de 1 022 621 petites et moyennes entreprises (PME) dont plus de 56% sont constituées
de personnes morales, parmi lesquelles 390 sont des entreprises publiques économiques (EPE). Le reste est composé de personnes physiques (43.65%), dont près de 21%
des professions libérales et 23% sont des activités artisanales. S’agissant des perspectiv
es, cette enseignante a préconisé d’améliorer la qualité de l’environnement entrepreneurial «ce qui permettrait la mise en place d’un cadre culturel et réglementaire qui encouragerait les individus à développer des idées originales, assurer des études et des formations aux compétences entrepreneuriales, améliorer l’accès aux informations particulièrement pertinentes pour les activités entrepreneuriales et lever les contraintes d’ordre administratif, financier et d’accès au foncier», a-t-elle dit.