Chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, Sifi Ghrieb s’est rendu hier dans la wilaya de M’sila pour une visite de travail et d’inspection au cours de laquelle il a procédé à l’inauguration de projets d’envergure qui auront, à coup sûr, un impact positif sur le développement local et l’économie su pays. A cette occasion, le Premier ministre a inauguré une usine de production de rond à béton relevant de l’entreprise publique FONDAL. Ce projet industriel implanté dans la localité de Draâ El-Hadja, dans la commune de M’sila, est un actif récupéré par l’Etat et confié, le 10 août 2024, à l’Entreprise nationale des fonderies algériennes (FONDAL). Spécialisée dans la production de fer et d’acier, cette usine s’étend sur une superficie totale de 23,9 hectares, pour un investissement de près de 226 millions DA. L’usine devrait créer près de 450 emplois directs, avec une capacité de production annuelle estimée à 650.000 tonnes et une valeur ajoutée au Produit intérieur brut (PIB) national de 5,7 milliards DA. Inspectant cette usine qui a fait l’objet de travaux de maintenance, ainsi que les différentes lignes de production, le Premier ministre a donné des instructions pour que ce fleuron industriel prenne la place qui lui sied. Avant l’inauguration, M. Ghrieb avait suivi un exposé sur l’entreprise économique publique FONDAL à laquelle cette usine a été confiée. Le principal secteur d’activité de cette entreprise est la production et la commercialisation de pièces moulées en fonte et en acier. Dans le cadre de la récupération par l’Etat des biens détournés, FONDAL s’est vu doter de nouvelles unités de production, dont celle inaugurée aujourd’hui. Sur place, le Premier ministre a réaffirmé la détermination du gouvernement à poursuivre la relance des projets confisqués dans le cadre de la lutte contre la corruption, en les intégrant dans le processus de développement national. « Le gouvernement est déterminé à poursuivre la relance des projets confisqués dans le cadre de la lutte contre la corruption, car il s’agit de l’argent du peuple et les citoyens doivent pouvoir en profiter », a-t-il souligné, ajoutant que l’Etat ne ménagera aucun effort pour satisfaire les besoins des citoyens. « Aujourd’hui, nous récoltons les fruits des efforts consentis au cours des dernières années conformément aux orientations du président de la République », a poursuivi le Premier ministre, soulignant que l’étape actuelle « marque l’ouverture d’une nouvelle page » dans le processus de développement national, à travers la récupération des projets à l’arrêt et leur réintégration dans le cycle économique, en vue de créer des emplois et de booster l’investissement. De son côté, le directeur général de FONDAL, Zine El Abidine Ouis, a souligné que cette démarche s’inscrit dans le cadre du programme du président de la République visant à soutenir l’économie nationale, affirmant qu’il s’agit d' »un nouveau jalon dans l’édifice du tissu industriel national. Pour sa part, le directeur de l’industrie de la wilaya de M’sila, Abdelaziz Harrouz, a précisé que cette usine a vocation à soutenir l’économie nationale, à couvrir les besoins du marché national en rond à béton et à créer des emplois directs et indirects. Les travaux de maintenance « se sont accélérés au cours des derniers mois à la faveur du suivi périodique effectué, avec le lancement de plusieurs opérations dans le cadre des efforts de relance de cette usine », a ajouté le responsable. Pour ce qui est du tissu industriel dans la wilaya, M. Harrouz a fait savoir que « le secteur de l’industrie a enregistré un rythme de croissance positif ces dernières années, suite au lancement d’une vaste opération d’assainissement du foncier industriel, à travers l’inspection de 1.653 projets d’investissement depuis mars 2022 ». Cela a permis, a-t-il dit, « le lancement de plusieurs projets d’investissement, la récupération du foncier inexploité, l’amélioration du climat d’investissement et des affaires, en sus de l’accompagnement des porteurs de projets ». A la seconde étape de sa visite, le Premier ministre a procédé à l’inauguration d’une usine de garnitures de freins « Euro Trucks Parts », soulignant l’importance de « l’unification des efforts entre les acteurs afin de bâtir un réseau national de sous-traitance solide, et de l’accompagner dans son intégration à la chaîne du tissu industriel », faisant savoir, à ce titre, que « la préparation d’un référentiel national d’intégration des pièces détachées a atteint un taux de 80% et sera finalisé d’ici la fin de l’année ». M. Ghrieb a également mis en avant « l’importance de la conformité des produits aux normes exigées », tout en insistant sur « la nécessité de respecter les différentes conditions techniques », d’autant que certaines pièces « exigent des tests supplémentaires liés aux facteurs climatiques ou à la nature de l’utilisation », ce qui requière, selon lui, « davantage de temps et d’efforts ». S’étendant sur une superficie de 2,4 ha, cette usine devra commencer la production des plaquettes de freins d’une capacité productive s’élevant à 171.000 outillages par mois, d’éléments de freinage et permettre de créer environ 100 emplois directs, moyennant un investissement global avoisinant 550 millions de DA. Désormais, tout porte à croire que l’Algérie est engagée sur la voie d’un nouveau modèle économique en vue de relancer la machine de la production nationale et bâtir une économie qui soit totalement indépendante des hydrocarbures. Il faut rappeler à ce titre que la vision stratégique du Président Tebboune a permis à l’Algérie d’exploiter au mieux ces avantages qui la place au cœur de la dynamique économique au niveau régional. Et pour cause, l’installation par le président de la République du Conseil supérieur de régulation des importations traduit fortement cette volonté d’en finir avec des pratiques malsaines qui ont terni l’image du pays et porter atteinte à l’économie nationale. Pour ce faire, le gouvernement table sur des secteurs stratégiques qui demeurent la locomotive du développement national englobant l’ensemble des secteurs d’activité. Cette nouvelle orientation a été réaffirmée par le chef de l’Etat qui avait mis l’accent sur l’engagement de l’Etat à poursuivre son soutien à ces secteurs. L’Algérie a pu se prémunir contre les répercussions de la chute des cours du pétrole grâce à une politique judicieuse et la réalisation de projets stratégiques et la préservation des réserves nationales, autant de mesures qui ont mis l’Algérie à l’abri d’une récession dévastatrice, alors qu’aujourd’hui, il est plus judicieux de s’orienter vers d’autres secteurs générateurs de richesses et d’emplois pour nos jeunes. Pour de nombreux économistes, l’Algérie n’a d’autre alternative si elle veut trouver un substitut économique à l’énergie tarissable, que de réhabiliter et restructurer ce secteur à travers une vision stratégique moderne qui repose sur la science et les technologies, la revalorisation des expériences, la mécanisation et une bonne gestion du processus de production, de distribution, de stockage et de commercialisation. Cela traduit la volonté de l’Etat d’aller de l’avant sur cette voie pour assurer la relance et la diversification de l’économie nationale. A cet effet, d’aucuns pensent que l’Algérie ne peut réaliser de progrès dans les domaines économique, industriel et commercial sans asseoir une base agricole nationale solide et que la solution économique est actuellement entre les mains des producteurs agricoles. Pour relever le défi, le gouvernement est appelé à intensifier les efforts, avec la nécessité de recourir aux techniques modernes pour améliorer la productivité et remédier au manque de main d’œuvre.
T. Benslimane
