Drôle de match que l’équipe nationale s’apprête à disputer le 27 décembre courant au Qatar face à la sélection locale. Nos hôtes ont décidé en effet que la rencontre se joue à huis clos et sans la présence des journalistes.
Du coup, elle ne sera pas retransmise sur le petit écran, ni ailleurs. Redoutant l’espionnage de la part de leurs adversaires, les Qataris ne veulent pas visiblement dévoiler leurs cartes, à quelques jours du début de la Coupe d’Asie des nations (5 janvier – 1er février 2019). D’où cette insolite et pour le moins incongrue décision. Une opposition qui aura donc tout d’un match d’application plus que d’un test sérieux entre deux nations. Jouée dans ces conditions, aura-t-elle une quelconque utilité pour les Verts, sachant aussi que Djamel Belmadi ne pourra pas disposer des joueurs algériens évoluant en Europe, car cette joute, si on peut l’appeler ainsi, est programmée hors des dates Fifa. Aucun club n’autorisera ses joueurs à rejoindre l’équipe nationale en cette période de fin d’année qui est censée être réservée au repos et à la récupération. Il ne pourra même pas compter sur Raïs Mbolhi, Azzedine Doukha et Djamel Benlamri, concernés par deux journées de championnat saoudien le 25 et le 30 décembre. Ce sont finalement les joueurs locaux qui vont se farcir cet ersatz de match amical qui servira plus les Qataris que les Algériens. En acceptant l’invitation, Belmadi voulait-il rendre service à ses amis du Golfe ? En tout cas, il ne peut pas avancer l’argument selon lequel il veut faire une revue d’effectif. Il ne tient pas vraiment la route. Comment peut-il en effet jauger les capacités et le niveau des joueurs sélectionnés dans des conditions aussi drastiques et peu favorables à la performance ? Ce qui pensent que ce sera une aubaine pour les joueurs du cru de marquer des points se leurrent. Ce sera au contraire un cadeau empoisonné pour eux. Comme c’est souvent le cas dans ce genre de rendez-vous. Ce n’est pas pour critiquer le travail accompli par Djamel Belmadi, mais force est de constater que la programmation de cette rencontre en ce moment précis, tombe comme un cheveu sur la soupe. L’on ne voit pas pourquoi les Verts vont se déplacer à Doha pour servir de sparring-partners aux Qataris qui se préparent pour la plus grande compétition asiatique. A l’instar de leurs coéquipiers évoluant en Europe, les joueurs locaux ont également besoin de quelques jours de vacances pour bien préparer la phase retour. Mais on ne leur a jamais demandé leur avis. Encore moins à leurs clubs qui auraient aimé disposer de l’ensemble de leur effectif. Chez nous, la priorité est toujours donnée à l’équipe nationale, parfois à tort il faut le dire. La sélection ne doit pas tomber aussi bas et accepter de jouer n’importe où et n’importe comment. Ce n’est pas seulement une question de prise en charge. C’est aussi une question de prestige.
Ali Nezlioui
