En 2050, près de la moitié de la population mondiale pourrait être en surpoids ou obèse, si rien ne change. C’est l’alerte lancée par une étude publiée dans The Lancet le 3 mars. Les chercheurs ont analysé les données de 204 pays et territoires de 1990 à 2021 et réalisé des prévisions de 2022 à 2050. Ils estiment que l’épidémie pourrait toucher 3,8 milliards d’adultes et un tiers des enfants et adolescents, « une menace sans précédent de maladie et de décès prématurés » partout dans le monde.
Cette épidémie « est une tragédie profonde et un échec sociétal monumental », a estimé l’autrice principale de ce travail, Emmanuela Gakidou, de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), institut ayant coordonné le programme de recherche. Parmi les pays riches, les États-Unis sont les plus concernés par le phénomène, avec environ 42 % des hommes et 46 % des femmes touchés en 2021. Mais l’épidémie est encore plus forte en Océanie, Afrique du Nord et Moyen-Orient. Par exemple, plus de 62 % des hommes adultes à Nauru, aux Îles Cook et aux Samoa américaines souffraient d’obésité en 2021, et plus de 71 % des femmes adultes aux Tonga et à Nauru. Selon les projections des scientifiques, l’Asie et l’Afrique subsaharienne pourraient devenir les régions les plus concernées en raison de leur croissance démographique. « Les taux d’obésité montent en flèche en Afrique subsaharienne, où 522 millions d’adultes et plus de 200 millions de jeunes devraient être en surpoids ou obèses d’ici 2050 », a mis en garde le coauteur de l’étude, Awoke Temesgen, professeur agrégé de clinique à l’IHME. Or, les systèmes de santé de cette région sont déjà surchargés et mal équipés pour faire face à l’explosion des maladies liées à l’obésité (diabète, maladies cardiovasculaires…). « Il est urgent de prendre des mesures pour mettre en œuvre des initiatives préventives », considèrent les chercheurs, qui appellent à un encadrement de la vente des aliments malsains et à la mise en place d’installations sportives et de terrains de jeux dans les écoles.






