Une conférence-exposition sera organisée demain au Palais des expositions (Safex) sous le thème : «Réussir la stratégie nationale de transition énergétique à l’horizon 2030» et sera inaugurée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
Organisée à l’initiative de Sonatrach et du Forum des chefs d’entreprise (FCE) sous l’égide du ministère de l’Energie et celui de l’Environnement et des Energies renouvelables, la première édition de cette conférence tentera de répondre aux questionnements et à bien d’autres tout aussi importants : «Comment concilier dans un premier temps les besoins croissants du marché interne avec les engagements de l’Algérie en matière de production commerciale destinée à l’exportation ? Faut-il continuer à exporter les hydrocarbures à l’état brut ou doit-on encourager le développement d’une industrie de la transformation ? Comment doter l’Algérie d’une industrie nationale de production de biens et de services dans le secteur de l’énergie et comment encourager l’innovation et la formation dans ce domaine ?». Une transition énergétique couplée à la diversification économique doit favoriser l’émergence de nouvelles filières industrielles et ainsi offrir à l’économie un levier de croissance et de création d’emplois, ont expliqué les organisateurs de cette conférence. Il est ainsi indispensable de revoir les offres de formation au niveau de nos universités et de créer des centres d’excellence dédiés aux nouveaux métiers pour répondre aux besoins de ces filières novatrices. Le programme national des énergies nouvelles et renouvelables et d’efficacité énergétique sera lancé dans toutes ses composantes pour contribuer d’une part à accroître la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie et d’autre part à l’industrialisation du pays à travers le développement des capacités technologiques et la fabrication des équipements requis par ce programme, comme cela a été énoncé dans le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a fixé le cap et prévoit, à l’horizon 2030, une puissance totale de 22 000 mégawatts dédiés à la seule consommation locale. Il projette aussi de développer un large éventail de filières technologiques où le photovoltaïque et l’éolien se taillent la part du lion avec respectivement 13 575 mégawats et 5010 mégawats, le reste étant réparti entre l’énergie solaire thermodynamique, la biomasse, la cogénération et la géothermie. Il appartient désormais aux différents acteurs publics et privés de créer une véritable filière, de construire le marché des énergies renouvelables autour des acteurs locaux et étrangers, des technologies, du financement et des marchés cibles. Le gouvernement algérien a décidé le lancement d’un plan de développement des énergies renouvelables de 22 GW à réaliser sur la période 2017-2030/40. A court terme, un appel d’offres sera lancé dans les prochaines semaines pour le développement de 4GW de solaire photovoltaïques sur une période 4-6 ans. Cette première étape représente un total d’investissement de 4 à 5 milliards $. Il est impératif que le secteur privé et le secteur public algériens jouent un rôle actif pour que ce projet ait des retombées économiques et sociales positives sur l’Algérie allant au-delà de la préservation du potentiel d’exportation d’hydrocarbures. D’autre part, le processus de sélection des entreprises qui participeront à ce projet sera basé sur le principe du moins disant en termes du prix du kWh. La transition énergétique est une étape cruciale de la transformation de l’économie algérienne. Le secteur de l’énergie a toujours été le socle de l’économie nationale et l’Algérie restera certes pendant encore plusieurs décennies un acteur majeur sur le marché des hydrocarbures, mais les différents chocs pétroliers ont démontré que ce modèle économique n’est pas viable à long terme et que nous devons dès maintenant réfléchir à l’après-pétrole. De nombreux changements ont bouleversé le marché des hydrocarbures et nous devons en tenir compte. La baisse substantielle et vraisemblablement structurelle du prix du baril de pétrole annonce la fin de l’ère du pétrole cher. Nous ne pouvons ignorer non plus la baisse drastique des exportations d’hydrocarbures et des recettes fiscales pétrolières et l’augmentation de la consommation interne à laquelle il faudra faire face progressivement et qu’il faudra rationnaliser. D’autres nouvelles donnes nous interpellent dont l’émergence d’un marché d’hydrocarbures non conventionnels grâce aux avancées technologiques qui en facilitent l’exploration et l’exploitation. La réflexion sur la transition énergétique porte aussi sur la nécessité d’avoir une industrie non polluante qui respecte l’environnement et qui n’aggrave pas les facteurs qui contribuent au changement climatique. Nous devons ainsi trouver des solutions pour réduire la consommation des secteurs énergivores et en améliorer l’efficacité énergétique et les performances tout en réduisant l’impact sur l’environnement. Les énergies renouvelables s’imposent dans ce contexte comme l’alternative la plus sérieuse, la plus propre et commercialement la plus rentable. Pour le FCE, la recherche d’alternatives aux énergies fossiles doit être considérée comme la priorité nationale, car c’est de la sécurité énergétique de notre pays dont il s’agit.