La wilaya déléguée d’El Ménéa, récemment promulguée au rang de wilaya
se distingue comme un pôle agricole d’excellence doté d’un vaste potentiel.
Récemment installé à la tête de l’exécutif, Aïssat Aïssa le nouveau wali nous
a accordé cet entretien dans lequel il a tenu à aborder sa vision ainsi que les mesures qu’il compte mener pour endiguer les différents problèmes de ce vaste territoire.
Le wali a affirmé que l’un des premiers chantiers qu’il a entamé consiste au recensement et à l’énumération des problèmes et zones d’ombre existants sur le territoire de sa wilaya. «Je me suis entretenu avec tout le personnel qui compose mon staff direct ainsi que les directeurs des collectivités locales qui ont été parties prenantes de ces rencontres, le but étant de s’imprégner de la situation réelle», a dit le chef de l’exécutif. Ajoutant «j’ai pris le temps d’écouter mes collaborateurs qui ont abordé les difficultés et les lacunes qui entravent le développement des différents pôles économiques, sociaux et culturels». «L’environnement, la santé et l’agriculture sont les points névralgiques de la politique nationale», a estimé le premier responsable de l’exécutif, notant que «les solutions ne peuvent être envisagées qu’après avoir établi un audit global de la situation». «Le développement local suppose un bon environnement, une santé publique de qualité et la création de plus value ou richesses dont l’agriculture constitue le socle de l’économie montagnarde, outre l’éradication d’entraves bureaucratiques et l’assainissement de l’administration qui sont aussi des clefs qui assurent le bon déroulement d’un projet» a-t-il noté. Le wali s’est dit déterminé à mettre tout le potentiel pour endiguer le problème de l’emploi qui occupe un volet auquel sera donné tout l’intéressement nécessaire, vu le poids qu’il occupe dans le développement, mais aussi, dans la stabilité et la quiétude des autochtones.
Pour se faire, Aïssat envisage de donner la priorité aux habitants d’El Ménéa afin de les sédentariser et de faire d’eux des agents économiques durables, ceci dit, les sociétés pétrolières et les sous-traitants qui opèrent dans le secteur pétrolier et gazier sont appelés a ouvrir droit d’abord aux autochtones et de passer aux extras si les compétences ne sont pas disponibles localement. Concernant le secteur de l’Environnement où des dispositifs sont mis en place afin d’éradiquer l’insalubrité qui a caractérise cette ville. Précisant que «le drain colonial qui traverse la ville sera prit en charge et doit reprendre la tâche pour laquelle il a été conçu». «En matière de santé, la reconversion du centre de désintoxication qui existe dans la localité de Hassi El Gara en centre de dialyse pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale est une solution salvatrice pour ces malades qui parcouraient une longue distance pour bénéficier de leur traitement», a-t-il expliqué. Abordant le volet du secteur primaire «l’agriculture prend la part du lion au vu des potentialités hydriques, foncières et financières de la wilaya, les dispositifs existants (APFA – Loi 83/18 et CIM N° 108) ne semblent pas avancer à la cadence requise, les entraves administratives et la lenteur sont bien réelles, l’interaction entre les intervenants dans les dossiers d’investisseurs sont opaques et pas claires d’où cette épuration envisagée afin d’assainir les situations et de rendre visible les aboutissements des montages» a précisé le chef de exécutif, «On ne peut pas avancer dans cette opacité et espérer aboutir à des résultats positifs…», a-t-il ajouté. «L’uniformisation des données mises à jour pour les BET et les services de la DDSA est indispensable», a-t-il dit. «La direction déléguée à l’administration, l’agriculture ainsi que les institutions qui interviennent dans l’élaboration des attributions sont des paramètres importants et utiles afin d’aboutir aux optiques souhaitées» a-t-il développé. Notant que «les commissions d’attribution ne peuvent avancer et élucider les dossiers si ces paramètres cités plus haut ne sont pas respectés et assainis…».
Aïssat Aïssa a, par ailleurs, noté le problème des éleveurs camelins et des zones pastorales et compte réglé ce point noir qui revient à chaque attribution causant même des rixes non souhaitables, «un Procès-verbal doit être établit régissant les zones des pâturages pour les chameaux et doit être respecté pas les belligérants». a-t-il proposé. L’électrification agricole ne manque pas d’intérêts dans les entreprises du wali qui nous parle de 552 km de réseau moyenne tension vers Timimoun et de 462 km vers Hassi F’hel, ainsi que des ouvertures de pistes avoisinant les 206 km permettant l’installation rapide des investisseurs. Ces opérations sont enregistrées et seront mises en œuvre d’ici à la fin de l’année. Le thème de la tenue des commissions d’attribution de parcelles dédiées à l’agriculture stratégique n’est pas en reste dans la feuille de route du wali qui compte bien assainir et développer le secteur agricole. En conclusion, Aïssat a évoqué l’installation de brigades du logement dûment assermentés dans le but de tenir les commissions relatives aux logements sociaux et au logement précaire. Quant aux dispositifs établis pour faire face à la pandémie du coronavirus «Covid-19», le wali a déjà pris les mesures qui s’imposent conformément aux directives du président de la République et ce en collaboration avec la Société civile, outre avec le lancement des campagnes de désinfection et de sensibilisation engagées sur le territoire de la wilaya. Pour rappel, aucun cas n’est observé à El Ménéa à l’heure actuelle.
Mohamed Redha Djriou