Le procureur général du Caire a ordonné vendredi le placement en détention provisoire d’un ancien ambassadeur et de plusieurs opposants qui ont critiqué le président Abdel Fattah al Sissi, rapporte l’agence officielle Mena.
Masoum Marsouk, qui avait récemment appelé à l’organisation d’un référendum sur le pouvoir de Sissi, a été arrêté jeudi en même temps que deux opposants, Raëd Salama et l’universitaire Yahya Kazaz. Les trois hommes, ainsi que quatre autres personnes dont la Mena n’a pas fourni l’identité, sont accusés d’avoir rejoint un groupe terroriste et d’avoir reçu des financements à des fins terroristes, précise l’agence. Ils ont été placés en détention pour 15 jours le temps que l’enquête soit menée. Les autorités égyptiennes ont emprisonné des milliers de personnes depuis qu’Abdel Fattah al Sissi, alors à la tête de l’armée, a renversé le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, avant d’être élu à sa place en 2014. La répression a d’abord visé les Frères musulmans dont était issu le chef de l’Etat déchu ainsi que des groupes islamistes qui ont pris les armes, mais elle s’est par la suite étendue à tous les opposants, militants laïques ou de gauche, jusqu’à faire taire toute voix discordante. La période de détention provisoire de 15 jours peut être renouvelée indéfiniment par les autorités. Les organisations de défense des droits de l’Homme soulignent que ce système permet d’emprisonner sans procès les personnes accusées de terrorisme.