Edouard Philippe au micro de BFMTV :  « L’Algérie est un pays « souverain » et c’est aux Algériens de décider de leur  avenir »

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 L’Algérie est un pays « souverain » et c’est aux  Algériens de décider de leur avenir politique, a déclaré, mercredi soir, le  Premier ministre français, Edouard Philippe, affirmant ne pas être  « indifférent » face à l’actualité nationale en rapport avec la  présidentielle du 18 avril prochain.

« L’Algérie est un pays souverain, c’est donc aux Algériens et aux  Algériens seuls, qu’il revient de prendre les décisions en matière de leur  avenir politique », a souligné le Premier ministre français sur la chaîne  d’information continue BFMTV, assurant « respecter pleinement la  souveraineté du peuple algérien ». Se défendant que la France soit « prudente », à l’égard des manifestations  populaires en Algérie réclamant le changement, il a soutenu que celle-ci  « est la voisine » de l’Algérie dont elle est liée par « un lien historique,  intense, complexe, passionné mais incontestable ».  « Nous n’avons aucune indifférence à l’égard de ce qui se passe en Algérie,  mais nous ne voulons nous livrer à aucune ingérence. Et je pense que c’est  la moindre des choses alors que le processus est en cours », a conclu  Edouard Philippe.  La France est « très attentive » à la situation en Algérie, a affirmé de son  coté, le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères,  Jean-Yves Le Drian, soutenant qu’il appartient au peuple algérien, à lui  seul, de « choisir ses dirigeants et son avenir ».  « La France évidemment, en raison de nos liens historiques est très  attentive au déroulé de cette échéance majeure (élection présidentielle du  18 avril, NDLR) », a-t-il déclaré en réponse à deux questions au  gouvernement à l’Assemblée française sur les marches populaires  enregistrées ces derniers jours à travers différentes régions d’Algérie.  Le chef de la diplomatie française a assuré, à l’occasion, que la France  appliquera trois principes, soulignant que « l’Algérie est un pays  souverain, et c’est au peuple algérien et à lui seul qu’il revient de  choisir ses dirigeants et son avenir ». Il a estimé également que « c’est aussi au peuple algérien de définir ses  aspirations, ce qui implique la transparence et la liberté du processus ». Poursuivant l’énumération des principes que la France appliquera eu égard  à la situation en Algérie, le ministre a rappelé que « l’Algérie est un pays  ami », mettant en exergue « les liens multiples » qui rattachent les deux  pays.  » (…) ce qui se passe en Algérie à des liens directs et un fort  retentissement en France, nous le constatons », a-t-il martelé. Qualifiant l’Algérie de « pays clef en Afrique et en Méditerranée », le  premier responsable de la diplomatie française a affirmé, à cet égard, que  « la stabilité, la sécurité et le développement de l’Algérie sont tout à  fait essentiels ». « C’est dans cet esprit que la France appréhende cette  échéance cruciale en Algérie », a-t-il expliqué. Le Drian a relevé, dans ce contexte, la position stratégique de l’Algérie,  en Méditerranée, mais aussi en raison de sa proximité avec la Libye et le  Sahel, soulignant que ces deux régions « sont majeures » pour la sécurité de  la France. Soulignant l’importance de la communauté algérienne en France, il a  reconnu que « tout ce qui se passe en Algérie à des implications en France »,  relevant néanmoins, que « les flux migratoires avec l’Algérie sont stables,  aujourd’hui maîtrisés ». Rappelant la position de la France qui a « pris acte » des propositions qu’à  formulées le Président Bouteflika en déposant sa candidature, le chef de la  diplomatie française a estimé que la France doit « laisser le processus  électoral se dérouler ». Il a affirmé, à ce titre, que les manifestations enregistrées ces derniers  jours à travers différentes régions d’Algérie « sont restées pacifiques » et  que « les forces de sécurité ont apporté une réponse mesurée ». « Je souhaite vivement que cet esprit de responsabilité puisse perdurer et  que le peuple algérien trouve les voies de sortie de cette crise », a-t-il  ajouté.  A son tour, la ministre Chargée des Affaires de l’Europe, Nathalie  Loiseau, a réaffirmé, mardi soir, que ce n’est pas à la France de dire aux  Algériens « ce qu’ils doivent faire et de choisir leur destin à leur place »,  soulignant qu’elle ne doit pas être dans « l’ingérence ».  « Il me semble que nous devrions tous, sur ces bancs, être d’accord avec  cette affirmation », a-t-elle répondu à une députée lors d’une session  ordinaire à l’Assemblée nationale française. Tout en soutenant que l’Algérie est un partenaire « important » de l’Union  européenne comme de la France, elle a conclu en ces termes : « Aujourd’hui,  des élections se profilent en Algérie, et nous sommes attentifs à la  situation de ce pays. (…) Nous souhaitons que les aspirations du peuple  algérien puissent être entendues ».