Le ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé de l’économie numérique et de la modernisation des systèmes financiers, Moatassem Boudiaf, a affirmé, hier que 500 000 mots de passe ont été attribués aux détenteurs de cartes depuis le lancement de la prestation du paiement électronique (e-paiement) en octobre dernier.
«A ce jour, nous totalisons 500 000 mots de passe attribués aux détenteurs de cartes et la campagne de sensibilisation débutera aujourd’hui à travers les ondes de la radio puis la télévision», a indiqué Boudiaf qui répondait aux questions des membres de la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors de l’examen du projet de loi de finances 2017 sous la présidence de Mahdjoub Bedda, son président. Il a précisé que le retard accusé dans le lancement de la campagne de sensibilisation devant accompagner l’opération du e-paiment pour ce qui est des factures était dû aux banques qui avaient opté d’abord pour l’attribution du mot de passe puis le lancement de la campagne. Le nombre des porteurs de cartes de l’e-paiement est estimé à 1 300 000 personnes. Boudiaf a estimé également que les campagnes de sensibilisation visaient le rétablissement de la confiance chez le citoyen afin de l’inciter à recourir au e-paiement au regard de ses divers avantages. «Il est primordial de réunir toutes les conditions susceptibles de recouvrer la confiance du citoyen quant à cette prestation qui s’est vu abandonnée en raison de l’inefficacité des appareils du e-paiement», a-t-il encore insisté. En octobre dernier, la prestation du e-paiement avait pris effet au niveau de 11 banques et 9 entreprises. La modernisation du système financier s’agissant des banques, des agences d’assurances et des centres d’information et de développement des systèmes qui permettront l’utilisation de ces informations entre les différentes entreprises et administrations représente l’«essence même de l’économie numérique».
500 000 mots de passe ont été attribués aux détenteurs de cartes
A la question d’un député sur l’interaction des tâches entre le ministère délégué et les autres secteurs, Boudiaf a exclu tout «croisement» entre ces institutions, annonçant à cette occasion, l’existence d’une stratégie en cours d’examen au niveau du gouvernement. Celle-ci sera conçue en collaboration avec toutes les parties et permettra de cristalliser une vision autour des moyens à mettre à disposition aux fins de développer et de moderniser ce système financier, a-t-il poursuivi. Le ministère suggère entre autres points au titre de cette stratégie, de doter l’économie numérique d’un texte de loi. Concernant la situation qui prévaut dans le secteur, il a estimé que la modernisation et la numérisation informatique restaient vulnérables car «nous ne possédons pas de centres de stockage d’informations à l’échelle nationale excepté certaines entreprises qui ont pris l’initiative d’en créer». D’autre part, le ministre délégué a indiqué que parmi les priorités du secteur figure la création en 2017, d’un centre qui renfermera à moyen terme toutes les informations liées au ministère des Finances, toutes structures confondues. S’agissant de la formation, il a tenu à faire remarquer qu’il était important d’investir dans l’élément humain, arguant que la spécificité de l’économie numérique requérait la formation de spécialistes et d’ingénieurs en économie numérique avec ses trois dimensions (technologique, professionnelle et juridique). Il a annoncé en outre, que dans le cadre de la transformation de certains lycées en écoles supérieures, «nous avons évoqué la possibilité de créer une école supérieure de l’économie numérique, mais cela demande du temps pour l’élaboration des contenus pédagogiques, des diplômes, des spécialités, des formateurs et des encadreurs». «L’idée a été retenue et a été proposée au gouvernement», a-t-il encore dit. Répondant aux préoccupations des membres de la commission autour de l’économie parallèle et du recouvrement fiscal, Boudiaf a affirmé que le développement des systèmes du e-paiment étaient susceptibles à moyen terme, d’absorber et de «manière considérable» l’évasion fiscale et de mettre fin au marché noir. Pour ce qui est du e-commerce, il a souligné l’existence d’une loi en cours d’élaboration au niveau du ministère des Postes et des Technologies de l’Information et de la Communication. S’exprimant sur le temps que prendra le développement de l’économie numérique, Boudiaf a déclaré que «la précipitation n’est pas bénéfique et ce qui importe est la mise en place de règles solides pour pouvoir avancer à pas sûrs». «Nous avons lancé d’orés et déjà le développement des entreprises des domaines de l’Etat concernant le cadastre des terres et d’ici l’année prochaine, un groupe de travail sera mis en place avec pour principale mission la numérisation de tout document au niveau de cette administration puis au niveau de la Direction générale des impôts et enfin la Direction générale du budget et celle de la comptabilité», a-t-il enfin conclu.
M.O.