Le prêche du vendredi à la Grande Mosquée a été consacré au divorce. Il faut dire que le chiffre est effarant pour que l’institution du culte en arrive à en faire le sujet essentiel. Quelque 67 000 cas de divorce sont enregistrés chaque année dans tout le pays. C’est énorme et ce chiffre traduit surtout la grande régression que subit le mariage ces dernières années. Un rituel qui relève beaucoup plus de l’étalage de fausses richesses afin d’en mettre plein la vue aux voisins et à la famille, plutôt d’une union mûrement réfléchie et appelée à durer toute la vie. Ainsi, après la fête, le trousseau coûtant très cher, la salle louée une fortune, le repas de centaines de personnes… Le réveil est souvent brutal ! Et le jeune coupe se trouve confronté à des problèmes qui lui échappent complètement, la cohabitation très difficile avec les parents, les dettes de la noce qu’il faut payer, et le reste, la découverte de l’autre qu’on n’a pas eu le temps de bien connaitre… alors, évidemment, le mariage bat de l’aile et on prend inévitablement le chemin du tribunal où la procédure devient longue et difficile surtout s’il y a des enfants en jeu. Alors ce qu’on a cru être des sentiments, cède la place à la haine, à l’outrage et à la découverte des pires défauts chez l’autre.Tout cela parce les jeunes promis l’un à l’autre ne prennent pas le temps de se connaître et se réfugient vite dans l’institution considérée comme hallal, à savoir le mariage. La société étant ce qu’elle est avec ses nombreux interdits et ses tabous, les jeunes évitent de «s’exposer» aux yeux de la foule devenue très intolérante et hostile à la vue d’un couple. Quand l’université elle-même se met à pourchasser tout étudiant en train de discuter avec une étudiante, assis sur un banc, c’est qu’il ne faut pas s’attendre à de la tolérance de la part d’une société de plus en plus rébarbative.
