L’Algérie compte plus d’un million et demi d’étudiants. Chaque année apporte son lot de nouveaux bacheliers qui peinent à s’inscrire dans les filières de leur choix. Les sciences médicales se taillant la part du lion, ils sont très nombreux les candidats à vouloir poursuive ces cursus de plus en plus inaccessibles. Pourtant, le pays manque de médecins, de chirurgiens-dentistes, paramédicaux, sages-femmes… comme vient de le confirmer la mort tragique de cette jeune femme du côté de Djelfa qui n’a pu accoucher faute de personnel médical et paramédical ! C’est tout le paradoxe d’un pays qui dépense énormément d’argent pour former des milliers de médecins et de préposés au corps médical alors que les hôpitaux et centres de santé manquent terriblement de praticiens. Cet épisode dramatique illustre parfaitement la gestion très approximative d’un secteur très sensible duquel dépendent des vies humaines. Car, enfin comment ne pas songer à remplacer un médecin ou une sage-femme en congé ? S’il y a manque de personnel, pourquoi ne pas recourir aux intérims en recrutant pour des périodes déterminées les nombreux médecins au chômage avec le statut de remplaçants ou de vacataires, comme le font les praticiens privés ? Les confrères sont unanimes à déplorer un état des lieux précaire des hôpitaux et certains n’hésitent pas à parler de mouroirs. Il y a pourtant une possibilité, celle d’instaurer une coordination solide entre l’université et le ministère de la Santé afin de quantifier avec précision les besoins en personnel médical et paramédical dans chaque zone jusqu’à la plus reculée. C’est à se demander comment se fait-il qu’avec tous ces diplômés, on manque de personnel au point de renvoyer des malades, ce qui constitue un acte très grave. D’ailleurs il n’y a pas que la Santé qui subit ce genre de déséquilibre entre l’offre et la demande. Le bâtiment, la culture, le sport et même l’école où certaines régions enclavées passent parfois des années blanches par manque d’enseignants… une affaire de coordination, tout simplement.