Deux stratégies validées par la science pour lutter contre l’épuisement au travail

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Travailler moins pour être plus efficace ? La science offre parfois des solutions simples mais brillantes. Maintenir un niveau d’engagement optimal au travail sans compromettre son bien-être est une question cruciale.

Des chercheurs des universités de Wake Forest (Caroline du Nord), Virginia Commonwealth (Virginie) et Northeastern (Massachusetts) ont exploré cette problématique dans une étude publiée en novembre 2024 dans la revue Contemporary Accounting Research. Ils ont analysé le comportement de 44 experts-comptables durant les années 2020 et 2021, en comparant leurs actions pendant les périodes calmes et celles de forte sollicitation.

L’importance des micro-pauses

L’étude révèle l’efficacité des micro-pauses dans l’environnement professionnel. Ces pauses, d’une durée d’environ une minute, se regroupent en quatre catégories : relaxation physique, repas, interactions sociales brèves et activités cognitives légères. Chaque type contribue à la récupération mentale. Les chercheurs ont mesuré la fatigue des participants sur une échelle standardisée de 1 à 5. Pendant les périodes de forte activité, ceux pratiquant des micro-pauses avaient un score moyen de fatigue de 3,28, contre 3,95 pour ceux n’en prenant pas, soit une réduction de 17 %. L’écart est encore plus marqué dans les moments de surcharge de travail, atteignant une diminution de 25 % : les pratiquants réguliers des micro-pauses présentent un score moyen de 2,96 contre 3,95 pour le groupe témoin. Les micro-pauses améliorent également la qualité du sommeil. Un index composite intégrant plusieurs paramètres (durée d’endormissement, continuité du repos, sensation de récupération) montre une progression de 15 % chez les pratiquants réguliers, leur score passant de 3,43 à 3,95 sur une échelle de 5 points. Ce meilleur sommeil réduit les niveaux de fatigue matinale de 11 % en moyenne (score de 2,49 contre 2,79 pour le groupe témoin), créant un cercle vertueux de récupération.

Le rôle crucial du soutien managérial

Les micro-pauses, bien qu’essentielles, ne suffisent pas. Le soutien hiérarchique joue un rôle déterminant dans la prévention de l’épuisement professionnel. Les chercheurs ont identifié trois dimensions interdépendantes qui caractérisent un soutien managérial efficace : Disponibilité authentique : Un manager attentif aux difficultés quotidiennes de son équipe, capable d’interventions concrètes et personnalisées, peut réduire les niveaux de fatigue perçue de 15 %. Reconnaissance explicite des efforts : Cette reconnaissance, au-delà des simples félicitations formelles, valorise les contributions individuelles. Elle agit comme un puissant modulateur du stress, notamment en périodes de forte intensité. Attention au bien-être des employés : Détecter précocement les signes de fatigue et ajuster l’organisation en conséquence favorise la résilience. Les équipes bénéficiant de ces ajustements présentent des niveaux de fatigue inférieurs de 27 % en période de surcharge.

Vers un changement des pratiques professionnelles

Les enseignements de cette étude invitent à repenser les environnements de travail en intégrant ces stratégies validées par la science. En France, où le burn-out prend des proportions alarmantes, ces mesures pourraient avoir un impact significatif. Selon une étude de 2022 du cabinet Empreinte Humaine, 2,5 millions de personnes seraient concernées par le burn-out, et l’institut de veille sanitaire estime à 34 000 les cas parmi les 480 000 salariés souffrant de troubles psychiques. Ainsi, l’application concrète de ces pratiques pourrait non seulement réduire l’épuisement professionnel, mais également améliorer durablement le bien-être des employés. N’est-il pas temps d’écouter la science et de transformer nos habitudes de travail ?

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