Le permis à points et les nouvelles dispositions émises à propos de la circulation atténueront-ils un tant soit peu les accidents qui sont devenus quotidiens? Rien qu’en une journée, nous comptabilisons 20 morts sur nos routes et si ce terrible accident de bus qui a fait 9 morts, peut être imputé à la fatigue du chauffeur, le reste est surtout dû à un total irrespect du code et le manque de civisme flagrant des Algériens. Il est rare qu’un automobiliste vous laisse sortir de votre place de stationnement et pire encore, la priorité n’est guère observée ni le stop ni encore le feu clignotant que beaucoup oublient…Si pour les bus qui font les longues distances, sont gérés par des propriétaires qui exploitent à fond leurs chauffeurs en leur faisant parcourir des distances incroyables sans prendre le temps de se reposer. Le risque de somnoler et de dormir au volant n’en est que plus grand. Pour le reste, il y a manifestement une mentalité qui domine, celle d’un égoïsme et d’un manque d’éducation visibles à l’œil nu. Il faut voir des chauffards slalomer sur l’autoroute avec des pointes de vitesse intolérables. L’Algérien du troisième millénaire a été moulé dans un modèle social qui fait fi de la vie collective, qui dénie à l’autre le droit d’exister, d’avoir des droits et le commun des conducteurs vous affirmera froidement que « tag ala men tag», pour dire la nouvelle mentalité qui régit le citoyen lambda, convaincu que seules la ruse, la combine et la débrouillardise font office de principes. Une société-jungle où le plus faible cède au plus fort. C’est la « loi » qui régit la route algérienne livrée à tous les malotrus, ceux-là qui roulent en rigolant au téléphone, qui vous font des queues de poisson au risque de vous envoyer dans les décors et qui lèvent la main en signe de protestation. On parle de permis à points et de lourdes amendes. Ces mesures dissuaderont-ils les chauffards? Ce n’est pas sûr parce que conduire, c’est un problème d’éducation aussi.
A.B. Hamid