Des  carences à tous les niveaux  du système sanitaire: Le secteur de la  santé malade en Algerie !

0
907

 

Le ministre de la Santé, de la population et de  la réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, a mis en avant, dimanche à Alger,  l’impératif de remédier à toutes les carences du système sanitaire, en faisant preuve de coordination, de rigueur et de haut sens des  responsabilités, afin d’assurer un Service public de qualité qui soit à la hauteur des aspirations du citoyen.

S’exprimant lors d’une rencontre avec les directeurs de la Santé et de la  population, le ministre a insisté sur le traitement des lacunes du système sanitaire, en faisant preuve de rigueur, de coordination et de haut sens des responsabilités à tous les niveaux », affirmant qu’il « est temps de  remédier aux lacunes enregistrées ». Il s’agit de « la mauvaise gestion, du manque d’organisation et de rigueur, de l’absentéisme, outre le manque de coordination entre les différentes structures de la Santé », a-t-il précisé, ajoutant que ces lacunes, qui sont  de véritables défis à relever, ne sont pas inévitables pour le secteur, eu égard aux compétences dont il recèle. Par ailleurs, le ministre a relevé un « grand écart » entre les affectations importantes consacrées par l’Etat et les résultats obtenus en terme de qualité des services escomptée par les citoyens, les professionnels de la  Santé et le décideur lui-même, soulignant l’impératif d’un diagnostic objectif et fiable des points forts et faibles du système sanitaire en vue de le promouvoir. « La dure réalité démontre malheureusement le mauvais accueil réservé au citoyen », a-t-il regretté, ajoutant que « les professionnels de la santé s’expriment souvent en langage incompris des citoyens ». Concernant les  rendez-vous, le malade est souvent surpris de ne pas trouver son médecin, après avoir parcouru une longue distance ou encore de la longue attente pour obtenir un rendez-vous, a-t-il encore déploré. Il a cité également « le pharmacien qui souvent vend le médicament au patient sans lui expliquer qu’il existe un médicament générique aussi efficace que la molécule mère ». S’adressant aux directeurs de la Santé, M. Miraoui a fait savoir que « la  seule chose que le citoyen espère, en arrivant à un établissement hospitalier, est de trouver une personne qui l’oriente, le soigne et suit son état de santé. Il souhaite aussi trouver son médicament et son médecin le jour de la consultation ». Pour le ministre, il est nécessaire de procéder à une évaluation à tous les niveaux dans le but de déterminer notamment les causes des dettes accumulées par certains établissements de santé, tandis que d’autres sont  sans dettes, ainsi que les raisons qui permettent à certains services de chirurgie d’effectuer des interventions chirurgicales, en dépit du manque de moyens, alors que d’autres services disposant des moyens nécessaires, mais qui n’en effectuent même pas la moitié. A cet effet, il a donné plusieurs orientations aux directeurs de la Santé, notamment ce qui concerne la gestion des établissements, à l’instar de la rationalisation des dépenses et du renforcement du dialogue avec les  partenaires sociaux, à travers la tenue de rencontres périodiques avec le partenaire social ainsi que la mise en place d’un système de suivi du mouvement des personnels, afin de réduire le phénomène de l’absentéisme, qui constitue, a-t-il dit, « une menace » pour l’efficacité et la crédibilité du système sanitaire. Dans le même sillage, le ministre a donné des instructions concernant l’organisation des transferts des patients entre les établissements de santé et la création de réseaux de soins au niveau des wilayas regroupant  toutes les spécialités, outre l’accélération de la formation des médecins généralistes pour l’obtention du diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS) en gynécologie et cardiopathies…etc. Concernant la saison estivale, M. Miraoui a rappelé la détermination de son département à úuvrer dans le cadre du programme national de prévention contre les maladies transmissibles et les intoxications alimentaires, en se focalisant sur les aspects liés à la prévention et à l’organisation de campagnes de sensibilisation en faveur des citoyens, en les invitant à  prendre des mesures simples qui les protègeraient contre ces maladies. Il a souligné, en outre, l’importance de la coordination entre les différents secteurs, en vue de concrétiser ce programme national. 

Yasmine Derbal