En France, la campagne électorale tourne au surréalisme. Un candidat rattrapé par ses frasques et sa rapine qui continue à braver la justice en criant au complot, une candidate elle aussi mouillée dans des malversations et qui refuse de répondre de ses actes. Comme par hasard, François Fillon et Marine Le Pen, qui ont maille à partir avec l’appareil judiciaire, sont les seuls qui prônent l’exclusion et mènent campagne sur fond de racisme ordinaire, surfant sur la paupérisation de beaucoup de Français pour leur expliquer que c’est la faute des immigrés s’ils n’ont pas de travail. Malheureusement, ce genre de discours fait mouche auprès des nouveaux pauvres, des chômeurs de plus en plus nombreux et de tous les désespérés que la mondialisation a laissés en rade. Cette rapacité à exploiter la détresse des candidats que la presse – et plus exactement, un journal Le Canard enchaîné a heureusement démasqués, renseigne sur leur mauvaise foi. Nous sommes donc loin de ces débats à haute teneur que se livraient les candidats des deux sensibilités, la droite et la gauche. D’ailleurs, celle-ci s’est disloquée dans les abysses et les exigences de la mondialisation et en voulant s’aligner sur les données ultralibérales, elle s’est fourvoyée et a perdu son âme et son électorat. Ce dernier composé du gros des agriculteurs et d’une bonne partie des intellectuels ainsi que du monde du travail, a vite fait de se détourner des discours ambigus des leaders et le pire, c’est que cette base électorale risque fort de voter Front national. Parce que ni les libéraux ni les socialistes n’ont réussi jusqu’à aujourd’hui à fédérer les Français hostiles dans leur majorité aux guerres que livre l’Etat dans ces contrées du Moyen-Orient et du Maghreb. Lesquelles guerres coûtent très cher au contribuable. De quoi sortir de nombreux nouveaux pauvres de leur désespérante situation.