De son auteur Mohamd Djaafar «Long… est le chemin»,  un roman qui  relate une phase de vie des Algériens durant les  années 1930

0
1296

 «Long… est le chemin» est le nouveau roman de l’écrivain Mohamed Djaafar.  Publié récemment à compte d’auteur, à travers ses 420 pages,  ce roman  relate des tranches de vie entrelacées de plusieurs familles luttant pour leur survie  dans une bourgade imaginaire de l’Algérie, colonisée depuis un siècle.

Il s’agit du deuxième ouvrage après son premier roman publié en 2014  «Les oiseaux de la nuit». Mohamed Djaafar est né à Bordj Bou Arreridj en 1955. Il a suivi des études de  droit à Alger avant de poursuivre son cursus en Belgique.  A travers ce titre, il invite ses lecteurs à découvrir une période  méconnue de l’histoire authentique et hautement humaine des Algériens dans  les années 1930 à travers le prisme de personnages hauts en couleurs aux  prises avec un quotidien des plus difficiles. En plus des récits qui mettent au jour une période méconnue et des  «générations oubliées» de l’histoire «coincées entre la colonisation et la  deuxième guerre mondiale», ce roman renseigne sur un univers et un mode de  vie ancré dans l’imaginaire collectif algérien. « Long…est le chemin» plonge le lecteur dans l’habitat et le mode de vie  authentique d’un village qui ne connaissait pas encore l’électricité et où  l’agriculture vivrière nourrit des habitants qui comptent chacun sur un  métier artisanal pour subvenir aux besoins des siens. S’il évoque clairement les déboires de la population avec les autorités  coloniales, la discrimination et l’exploitation, l’auteur a réussi à  dissoudre les affres de la colonisation dans le quotidien des habitants,  axe principal du récit, tel qu’ils l’on vécu.

Un parcours restituant l’univers des ouvriers algériens immigrés 

Dans le village de Webbane, le récit s’articule autour de la famille de  Slimane, ouvrier du chemin de fer se tuant à la tâche, malgré une petite  invalidité, avec la hantise de voir ses trois enfants manquer de nourriture  ou de voir son aîné Bouzid abandonner l’école. Lahlali, le frère de Slimane, obtient une autorisation pour aller  travailler dans les houillères du nord de la France. Son voyage et son parcours restituent l’univers des premiers ouvriers algériens immigrés  débarquant dans un pays où tout leur est étranger. Une année avant de passer son certificat de fin d’études primaires, le  jeune Bouzid devient l’écrivain public du village rédigeant des lettres aux  maris, frères, et pères partis travailler en France, ce qui en fait le  confident de tous les habitants du village. Bouzid se retrouve impliqué dans une ancienne liaison amoureuse entre son  oncle et Rita la gitane, dans la vie de Bariza abandonnée avec deux enfants  et qui ne trouve de salut que dans la prostitution, ou encore dans la  rédaction d’affiches et de messages pour les militants du Parti du peuple  algérien. Le diplôme de Bouzid se révèle être une solution aux problèmes de nombreux  habitants du village, le jeune garçon est sollicité pour différents emplois  et apporte une aide considérable au foyer et à ces proches. C’est également par Bouzid, seul personne sachant lire, que le village  apprend l’arrivée de la guerre avant que le crieur public n’annonce la  mobilisation générale, avant que les événements du roman ne s’enchaînent  relatant la guerre, le militantisme pour l’indépendance de l’Algérie et la  Révolution de Novembre vue par les villageois de Webbane.

Selma D.