Dans un message à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a salué la caractère pacifique des marches populaires, tout en appelant à la vigilance et à la protection de la patrie.
Il a indiqué à ce propos: « Nous avons enregistré, il y a quelques jours, la sortie de nombre de nos concitoyens et concitoyennes, à travers les différentes régions du pays, afin d’exprimer pacifiquement leurs opinions, et nous nous félicitons de cette maturité de nos concitoyens, y compris de nos jeunes, et du fait que le pluralisme démocratique, pour lequel nous avons tant milité, soit désormais une réalité palpable ». Rappelant que « l’Algérie a payé le prix fort pour le recouvrement de son indépendance et sa liberté et notre peuple a payé un lourd et douloureux tribut pour en préserver l’unité et le rétablissement de sa paix et stabilité, après une tragédie nationale sanglante », il a exhorté l’ensemble du peuple algérien « et en premier lieu les mères à veiller à la préservation de l’Algérie, en général, et de ses enfants en particulier ». Après avoir mis en avant l’impératif de « préserver la stabilité pour se consacrer, peuple et Pouvoir, au parachèvement de l’œuvre de construction et d’édification et pour réaliser davantage de succès et progrès », il a relevé que « nous sommes face à de nombreux défis économiques, sociaux et politiques afin de permettre à l’Algérie d’accéder à son légitime niveau de prospérité au profit de son peuple et de marquer sa présence économique sur les marchés internationaux, et partant, asseoir davantage sa place dans le concert des nations ». « En Algérie, le printemps est la saison des commémorations des haltes de notre combat et de nos victoires, et promouvoir la place de la femme est, pour nous, une partie de ce combat, qui est aujourd’hui la bataille de la construction et de l’édification », a ajouté le président de la République, exhortant les femmes algériennes « à demeurer aux premiers rangs de ce combat pacifique, le combat de la protection de la patrie, de la préservation de ses enfants, autrement dit le combat de l’Algérie ». Pour rappel, dans son message de candidature à l’élection présidentielle, le président Abdelaziz Bouteflika s’est dit « déterminé » en cas de sa réélection à « assumer la responsabilité historique de la concrétisation de l’exigence fondamentale du peuple, c’est-à-dire le changement du système », ajoutant que « dans cet esprit, je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien, plusieurs engagements ». En ce sens, il s’est engagé à organiser « une élection présidentielle anticipée conformément au calendrier arrêté par la conférence nationale indépendante. Je m’engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence. La date de cette élection présidentielle anticipée sera fixée par la conférence nationale », a souligné le Président Bouteflika dans son message, qui énuméré six engagements. Il s’est ainsi engagé à tenir « juste après l’élection présidentielle, d’une conférence nationale inclusive et indépendante pour débattre, élaborer et adopter des réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, devant constituer le socle du nouveau système rénovateur de l’Etat national algérien en harmonie avec les aspirations de notre peuple », de même que « l’élaboration et l’adoption par référendum populaire d’une nouvelle Constitution qui consacrera la naissance de la nouvelle République et du nouveau système algériens ». Le chef de l’Etat a en outre évoqué « la mise en œuvre rapide de politiques publiques garantissant une redistribution des richesses nationales plus juste et plus équitable et l’élimination de la marginalisation et de l’exclusion sociales, y compris le phénomène de la Harga, ainsi qu’une mobilisation nationale effective contre toutes les formes de corruption ». L’autre engagement pris par le Président consiste en « la prise de mesures concrètes pour faire de tous nos jeunes des acteurs et des bénéficiaires prioritaires dans la vie publique à tous les niveaux et dans toutes les sphères du développement économique et social », ainsi que « la révision de la loi électorale avec notamment la création d’un mécanisme indépendant d’organisation des élections qui aura la responsabilité exclusive de l’organisation des élections ». S’exprimant sur sa candidature, il a relevé qu' »il y a quelques jours et en réponse aux sollicitations des citoyens, de la classe politique et de la société civile, dans un esprit d’accomplissement d’un devoir ultime au service de notre pays et de notre peuple, j’ai annoncé ma candidature à l’élection présidentielle du mois d’avril prochain », soulignant que l’Algérie « est le plus grand honneur qui m’ait été fait tout au long de ma vie ». « Je vous invite instamment à écrire ensemble une nouvelle page de notre histoire en faisant de l’échéance électorale du 18 avril prochain l’acte de naissance d’une nouvelle république algérienne à laquelle le peuple algérien aspire », a-t-il souligné. A propos des marches populaires du 22 février et du 1er mars, le Président Bouteflika « a tenu saluer le civisme qui a caractérisé ces marches populaires » ainsi que « le comportement professionnel exemplaire des différents corps de sécurité ». « Je salue aussi l’attitude de tous nos concitoyens qui ont réservé l’expression de leur opinion pour le jour du scrutin à travers les urnes. Je tiens enfin à saluer l’Armée nationale populaire pour sa mobilisation en toutes circonstances dans l’accomplissement de ses missions constitutionnelles », a-t-il ajouté, affirmant qu’il reste « à l’écoute de toutes les opinions qui s’expriment dans notre société ». « Je fais le serment que je ne laisserai aucune force, politique ou économique, détourner le destin et les richesses de notre nation au profit d’intérêts personnels ou de groupes occultes », s’est en outre engagé le Président. « J’ai écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m’ont interpellé sur l’avenir de notre patrie. Ces jeunes dont beaucoup ont l’âge porteur de dignité et de générosité que j’avais au moment où j’ai rejoint les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale, ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent ». « J’ai le devoir et la volonté d’apaiser les cœurs et les esprits de mes compatriotes. Je le fais également en tant que président de la République pleinement respectueux de la volonté populaire qui m’a accordé l’insigne privilège de me porter à la magistrature suprême. Je le fais enfin en qualité de candidat à la prochaine élection présidentielle, avec conviction », a conclu le Président son message.