Création de plateformes migratoires – Kacimi réitère à nouveau le « refus catégorique » de l’Algérie

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 Le directeur du centre des opérations chargé du  dossier de la migration au ministère de l’Intérieur et des collectivités  locales, Hassan Kacimi, a réitéré, mercredi à Alger, la position de  l’Algérie de « refus catégorique » de la proposition de l’Union européenne  pour la création de plateformes migratoires, affirmant que le phénomène de  la migration clandestine exige une « solution globale ».

S’exprimant en marge de la troisième et dernière journée des travaux de la  conférence sous le thème: « Impliquer l’Afrique pour faire face à la crise  migratoire », M. Kacimi a indiqué que la proposition européenne de créer des  plateformes de migrants dans les pays nord-africains n’est pas une « vision  acceptable », ajoutant que l’Algérie avait fait des propositions visant à  prendre en charge le phénomène dans le cadre d’une « solution globale »  impliquant des projets de « développements, de création d’emploi et de  fixation des populations des pays africains ». Rappelant que le ministère des Affaires étrangères avait déjà exprimé la  position officielle de l’Algérie à ce sujet, M. Kacimi a affirmé que « la  résolution de la crise migratoire ne peut être basée uniquement sur  l’adoption de mesures sécuritaires ». « L’Algérie est entrain de déployer d’importants efforts dans ce cadre de  la coopération avec les pays africains et de la région pour aider au  règlement de cette crise en tenant compte des spécificités, du respect des  droits de l’Homme et des conventions internationales », a soutenu M. Kacemi. Il a, dans le même contexte, ajouté que l’Algérie « fait face à  d’importants flux de migrants, notamment au niveau des frontières sud du  pays ».

La création d’un espace africain de libre  circulation des personnes est une « ambition légitime

Auparavant, le même responsable a indiqué dans une intervention, lors de  la séance plénière, que la création d’un espace africain de libre  circulation des personnes est une « ambition légitime », précisant toutefois  que les Etats africains doivent d’abord préparer le terrain et faire face à  des « défis majeurs » pour concrétiser cet objectif. M. Kacimi a affirmé dans ce contexte que la création d’un espace africain  de libre circulation des personnes est une « exigence » qui nécessite de  garantir, entre autres, la sécurité des Etats et des personnes et de leurs  biens, expliquant que « les Etats européens avaient mis près de 70 ans pour  mettre en place l’espace Schengen, sans que les frontières ne disparaissent  totalement ». Evoquant les « défis majeurs » auxquels devront faire face les Etats  africains pour la « dématérialisation des frontières », le responsable du  ministère de l’Intérieur a cité la « détresse hydrique » dans les pays du  Sahel, où vivent, a-t-il relevé, 30 millions de personnes, qui sont  confrontés constamment à la sécheresse.  « Quatre pays africains, le Nigéria, le Cameron, le Tchad et le Niger  vivent autour du Lac du Tchad. Si le Lac s’assèche un jour, nous serions  amenés à assister à un exode, vers le Nord de l’Afrique, de 20 millions de  personnes », a alerté l’intervenant. Parmi les autres défis qui devront être également surmontés par les pays  africains, M. Kacimi a insisté sur la prise en charge de la « détresse  alimentaire » et les « maladies tropicales », tels que le paludisme et  l’Ebola, estimant que l’Afrique dispose de « la volonté et de moyens pour y  faire face ». L’autre préoccupation qui implique, selon lui, une coordination et une  préparation entre les Etats africains est celle de la lutte contre la  « criminalité transfrontalière », qui fragilise et porte atteinte à la  souveraineté de ces pays, a-t-il mentionné. « Nous sommes face à des entreprises criminelles spécialisées qui utilisent  des moyens technologiques et qui tirent des revenus de leurs activités  criminelles parfois plus importants que ceux de certains Etats du  continent », a-t-il argumenté, soutenant que l’Algérie dispose d’une  stratégie, à même de contribuer au développement dans les pays  frontaliers.

Amine H / Ag