Dernier match de la saison footballistique 2024 – 2025, la finale de la Coupe d’Algérie opposant l’USMA au CRB, ce samedi 5 juillet au stade Nelson-Mandela de Baraki, aurait pu constituer une affiche des plus alléchantes, mais malheureusement le contexte ne s’y prête pas, ni l’ambiance d’ailleurs. Intervenant une dizaine de jours seulement après le drame du 5-Juillet, ayant coûté la vie à quatre jeunes supporters du MCA, le cœur n’est pas vraiment aux festivités.
La ferveur est retombée au point où certains se sont demandés s’il n’était pas plus sage de la reporter à une date ultérieure. Il est vrai que le football national est en deuil, mais comme on dit, le spectacle doit continuer. Les organisateurs ont jugé bon de programmer la finale ce samedi pour en finir avec une saison dramatique qui ne restera pas gravée dans les annales. C’est dans ces conditions difficiles chargées de tristesse et d’amertume que les deux équipes algéroises se préparent pour ce rendez-vous ultime de la saison. Il faut dire que la confiance et la sérénité sont plus du côté des Belouizdadis grands favoris pour remporter le 10e trophée de leur histoire. En effet, tous les voyants sont au vert chez les Rouge et Blanc de la Capitale, contrairement à leur adversaire usmiste qui a connu une année mouvementée, instable à tous les niveaux plongeant le club dans le désarroi, au point où les dirigeants ne savent plus à quel saint se vouer. Ils espèrent néanmoins qu’avec le retour aux affaires de leur président emblématique, Said Allik, ils peuvent renverser la vapeur. Mais de nombreux observateurs estiment que son retour à l’USMA est un peu tardif, du moins pour cette saison. Il est vrai que la rupture est totale entre les joueurs, les supporters et la direction. Mais comme c’est une finale de Coupe d’Algérie, on essaye tant bien que mal de recoller les morceaux, de se mobiliser autour de l’équipe et s’accrocher à la chance que pourrait incarner la venue de Rolland Courbis, le dernier coach à avoir remporté la Coupe d’Algérie avec l’USMA en 2013 face à l’ennemi juré, le MCA. En désespoir de cause, les dirigeants usmistes ont fait appel au technicien français pour venir leur prêter main forte. A quelques jours de la finale, on ne sait pas comment il pourrait le faire, à moins d’un miracle ! D’autant qu’il n’est pas question pour lui d’être sur le banc. « Évidemment que ça me fait plaisir de les accompagner, mais en aucun cas je serai sur le banc. Par superstition, comme la dernière fois qu’ils ont gagné la Coupe d’Algérie, c’était quand on était ensemble, donc ils ont peut-être pensé que je pouvais leur porter chance. J’espère qu’ils ont raison et que je leur porterai chance », a déclaré Courbis sur la chaîne L’Equipe TV, avant de prendre l’avion à destination d’Alger. Sa seule présence suffira-t-elle à provoquer le déclic ? Rien n’est moins sûr. « Je vais dire aux joueurs deux ou trois mots et quelques détails qui peuvent être intéressants, et après on verra si je leur porte chance », a-t-il ajouté.L’USMA est réduite à la « baraka » de Courbis pour gagner la Coupe, au moment où le seul souci au Chabab est de savoir si son goleador, Mahious, sera qualifié ou pas pour disputer la finale, sachant que son prêt a expiré le 30 juin dernier.
Ali Nezlioui
