Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira lundi en séance privée pour discuter de la situation sécuritaire et humanitaire au Soudan, sur fond d’une grave escalade de la violence dans plusieurs régions du pays, en particulier dans la ville d’El-Fasher, capitale de l’Etat du Darfour-Nord.
La sous-secrétaire générale pour l’Afrique au département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et au département des opérations de paix (DPPA-DPO), Martha Ama Akyaa Pobee, et la sous-secrétaire générale pour les affaires humanitaires, Joyce Msuya, devraient faire un exposé. Le Soudan devrait participer en vertu de l’article 37 du règlement intérieur provisoire du Conseil. La réunion de ce lundi a pour toile de fond une grave escalade de la violence dans plusieurs régions du Soudan, en particulier dans la ville d’El-Fasher, capitale de l’Etat du Darfour-Nord. Un an après le début du conflit qui a éclaté le 15 avril 2023 entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), un groupe paramilitaire, les combats continuent d’avoir des conséquences dévastatrices po ur les civils. Au 14 avril, plus de 15.500 personnes auraient été tuées depuis le début du conflit, selon le Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED), une organisation non gouvernementale qui recueille des données sur les conflits. Ces derniers jours, plusieurs responsables de l’ONU ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’éventualité d’une reprise des combats à grande échelle à El-Fasher et aux conséquences humanitaires qui en résulteraient. Lors de la réunion du lundi, la sous-secrétaire générale pour les affaires humanitaires devrait faire le point sur la situation humanitaire dans la région à la lumière de l’évolution de la situation en matière de sécurité. Le 19 avril, les membres du Conseil se sont réunis pour discuter de la situation au Soudan, à la demande du Royaume-Uni. Dans ses remarques, Mme Msuya a déclaré que le 13 avril, après des semaines de tensions croissantes et de frappes aériennes, des milices affiliées à RSF ont attaqué et brûlé des villages à l’ouest d’El-Fasher. Depuis lors, a-t-elle ajouté, des affrontements continuent d’être signalés dans les parties est et nord de la ville. Elle a également noté que la poursuite de la violence représente un danger extrême et immédiat pour les 800.000 civils résidant dans la ville et risque de déclencher d’autres violences dans d’autres parties du Darfour, où plus de neuf millions de personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire.