Conférence annuelle des diplomates à Paris: «La France ne doit rien céder en Afrique», a martelé le Président Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron s’est adressé, hier, aux ambassadeurs de France réunis à Paris. Il a rappelé que Paris est intervenue au Sahel en 2013 «sur demande» des pays africains. Le chef de l’État a aussi critiqué la position américaine au Niger alors que Washington a décidé de discuter avec les putschistes.

La France ne doit rien céder en Afrique, a martelé Emmanuel Macron. Lundi 28 août, devant les ambassadeurs réunis pour leur Conférence annuelle à Paris, le président de la République s’est emporté face aux tensions dans la région du Sahel. Et ce, notamment, à la suite du coup d’État au Niger, fin juillet. «Si la France n’était pas intervenue [dès 2013 au Sahel], nous ne parlerions pas aujourd’hui du Mali, du Burkina Faso ou du Niger… Ces États n’existeraient plus aujourd’hui», a-t-il jugé. Une déclaration qui fait écho directement aux accusations des régimes putschistes qui ont émergé dans la région ces derniers mois. Emmanuel Macron rappelant, en effet, que les opérations Serval et Barkhane ont été mises en place après des «demandes des États» africains qui allaient «être coupées en deux». «Si on l’oublie aujourd’hui et si l’on cède aux arguments inadmissibles de cette alliance baroque entre ces prétendus pan-africains avec les néo-impérialistes : on vit chez les fous», a-t-il estimé quelques instants plus tôt.

Lâcher un Président est aujourd’hui devenu à la mode

Le président de la République est également longuement revenu sur la situation au Niger. «C’est un coup d’État contre un président démocratiquement élu venu d’une ethnie minoritaire», a-t-il dénoncé. «Pris en otage dans le palais présidentiel» depuis plus le 26 juillet dernier. Mohamed Bazoum est un homme «intègre», selon Emmanuel Macron. Le chef de l’État français jugeant que «lâcher un Président» est aujourd’hui «devenu à la mode». Une façon pour lui de critiquer les positions de ses homologues internationaux, moins enclins à soutenir Mohamed Bazoum. Les États-Unis, par exemple, ont choisi la voie du dialogue avec les putschistes.

Qui est Sylvain Itté, l’ambassadeur de France que les putschistes veulent expulser ?

«On doit être clairs et cohérents : notre politique est la bonne», a-t-il estimé. En effet, la France continue de rejeter le nouveau régime en place et ne reconnait pas les putschistes comme incarnant l’autorité au Niger. À ce sujet, Emmanuel Macron a confirmé que l’ambassadeur Sylvain Itté resterait dans le pays «malgré les pressions des autorités illégitimes».