La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Fafa Benzerrouki a fait savoir, jeudi à Alger, que son instance avait été destinataire, depuis sa création, de 1339 plaintes pour dépassements et violations des droits de l’Homme.
Animant une conférence à l’Ecole nationale d’administration (ENA) sur le travail du CNDH, Mme Benzerrouki a indiqué que son instance qui est chargé de la réception des plaintes pour atteinte aux droits de l’Homme, avait reçu, depuis sa création en 2017, 1339 plaintes, dont 954 avaient été prises en charge. A ce propos, la conférencière a mis l’accent sur l’importance, pour les citoyens, de connaître leurs droits et de se rapprocher, en cas de dépassements, du Conseil qui est une instance constitutionnelle ayant pour mission la prise en charge des plaintes déposées par toute personne résidant sur le territoire national, pour les transmettre aux autorités administratives concernées, et le cas échéant, aux autorités judiciaires compétentes. Créé en vertu de la Constitution 2016, le CNDH effectue, en outre, à travers ses délégations exécutives, des visites inopinées aux lieux et points d’hébergement des réfugiés, rappelle Mme Benzerrouki qui a évoqué les rapports « entachés de préjugés » contre l’Algérie, élaborés par des ONG qui « se contentent de présenter des rapports fondés sur des correspondances dont la source est souvent inconnue, sans prendre pour autant la peine de se déplacer sur le terrain pour constater les cas signalés », a-t-elle souligné. Elle a expliqué, à cet égard, que ces rapports « tendancieux » étaient parmi les raisons à l’origine de la dégradation au rang B du CNDH dans le classement des Principes de Paris, qui sont la principale source des règles de fonctionnement des institutions nationales des droits de l’Homme, un rang, a-t-elle précisé, synonyme de « conformité partielle » de l’action du CNDH à ces Principes. La présidente du CNDH a indiqué, dans ce sens, que « rien ne peut venir à bout des efforts de l’Algérie pour regagner sa place A », d’autant qu’elle » œuvre sans relâche à l’application des recommandations issues dans ce sens », citant la constitutionnalisation de son institution et l’élargissement de ses pouvoirs, outre le recours à l’élection de son président par ses pairs au lieu de la nomination et autres mesures. Institué par le dernier amendement constitutionnel, le CNDH est une institution nationale indépendante jouissant de l’autonomie administrative et financière placée auprès du président de la République garant de la constitution. L’article 199 de la Constitution stipule que le Conseil assure une mission de surveillance, d’alerte précoce et d’évaluation en matière de respect des droits de l’Homme. Sans préjudice des attributions du pouvoir judiciaire, le Conseil examine toute situation d’atteinte aux droits de l’Homme constatée ou portée à sa connaissance et entreprend toute action appropriée. Le CNDH compte 38 membres choisis par le président de la République et les présidents des deux chambres du parlement, outre des membres parmi les associations activant dans le domaine des droits de l’Homme, les syndicats, les organisations professionnelles et autres.
Toumi.A