Ils nous ont habitués au tarif minimum depuis le début de la compétition, les Verts ont attendu la demi-finale pour ouvrir les vannes et « inonder » les buts adverses. La défense du Niger, qui a pourtant fait ses preuves jusque-là, a pris l’eau de toutes parts.
On ne s’attendait pas à un aussi large succès (5-0), des camarades de Mahious (auteur d’un doublé). Ils l’ont fait pour faire taire les critiques qui n’ont cessé de perturber leur parcours. On leur reprochait leur manque d’efficacité, voilà qui répond à leurs détracteurs. «Dans l’ensemble, marquer cinq buts est bon pour le moral. Je suis très satisfait de mon équipe d’autant plus que les joueurs en avaient marre d’entendre parler de leur inefficacité chronique», dira Bougherra à ce propos. Même le coach du Niger, Harouna Doula, ne s’attendait pas à une telle déroute de son équipe. «Après une telle défaite, tout ce que je peux dire, c’est que rien n’a fonctionné. Nous n’avons pas été capables de récupérer le ballon. C’est incompréhensible de perdre autant de ballons. Nous avons trop respecté l’équipe algérienne. Ils nous ont donné une leçon», a-t-il confié à la fin de la rencontre. Sans doute un match référence pour la bande de Madjid Bougherra plus que jamais lancée vers son objectif suprême. Plus qu’une étape avant le sacre, mais ce sera la marche à ne pas rater. «Je remercie les joueurs, le mérite leur revient. Ils ont appliqué ce qu’on leur a demandé. Il fallait presser haut et ils l’ont fait, on les a harcelés. Ils ont fait preuve de maturité tactique car notre système de jeu n’est pas facile à gérer, c’est ça qui nous a aidés à gagner largement», a expliqué le coach national qui est sur le point de remporter son deuxième titre avec sa sélection, après la Coupe arabe remportée au Qatar en 2021. Mais on n’en est pas encore là, il reste la finale à gérer, soit probablement le match le plus compliqué à remporter. Le métronome Mrezigue et ses coéquipiers ont pu rendre le match facile. Il n’y avait pratiquement plus de suspense avant la fin de la première mi-temps terminée sur le score fleuve de 4 à 0 en faveur des Algériens. Pour une fois, les supporters n’ont pas eu à tenir leur ventre craignant une égalisation de l’adversaire, comme ce fut le cas lors des tours précédents. L’équipe nationale semble monter en puissance. Les joueurs prennent conscience de leurs qualités au fil des matchs. La confiance s’est installée, ce qui est de bon augure avant la finale prévue ce samedi (20h30), au stade Nelson-Mandela à Baraki face au Sénégal, vainqueur de l’autre demi-finale face à Madagascar (1-0). Une finale Algérie-Sénégal, ça évoque certainement des souvenirs agréables aux Algériens, car elle leur rappelle sûrement le sacre africain en Egypte en 2019. Mais cette fois, le contexte est différent surtout qu’il ne s’agit pas de l’équipe A. Toutefois, il n’est pas question de dévaloriser le CHAN, surtout par rapport à l’engouement que la compétition suscite chez les supporters. Ce serait une sacrée performance, si l’équipe nationale parvient à soulever le trophée chez elle devant son public. C’est bien de renouer avec le succès, notamment après l’amère déception de l’élimination de la Coupe du monde. Pour ce faire, les Verts doivent oublier leur large victoire contre le Niger et se remobiliser pour la finale. Il reste un dernier effort à fournir pour aller chercher le graal. Un dernier sacrifice avant la délivrance.
Ali Nezlioui
