L’OIM a exprimé sa disponibilité à soutenir davantage les autorités algériennes dans la mise en place de mécanismes d’identification et de référence pour les migrants en situation particulièrement vulnérable.
Après une résistance qui a duré plusieurs mois, l’Algérie a fini par autoriser les organes de l’ONU à visiter les centres de transit pour migrants. Jeudi, des experts de l’Organisation des Nations unies pour les migrations (OIM), et de la délégation du HCR en Algérie ont visité les centres de transit de Zéralda et de Tamanrasset. Cette mission, d’après un communiqué de l’ONU, a permis d’observer les conditions dans lesquelles un groupe de 297 ressortissants nigériens a été transféré de la ville d’Alger à Tamanrasset. Ce convoi de retour a été organisé par les autorités algériennes du 28 juin au 3 juillet 2018. «A la suite de ce transfert, l’OIM et le HCR ont été informés du transfert de 355 Nigériens à Aïn Guezzam pour leur retour au Niger en coopération avec le gouvernement du Niger qui a signé, rappelons-le, une convention avec les autorités algériennes consistant à organiser le retour des migrants originaires de Niger dans leur pays», indique le document de l’ONU rendu public, ce vendredi. Le document précise que c’est la première fois que HCR et de l’OIM mènent ce genre de visites en Algérie. Les autorités algériennes ont fourni des explications sur le fonctionnement de ces centres et des opérations de retour des migrants dans leur pays d’origine. «Les deux agences ont reçu des informations détaillées des autorités algériennes sur les services fournis dans ces centres et ont été témoins des mécanismes de coordination entre les différents services et ministères concernés. La mission a également servi de cadre au dialogue avec les autorités», note le communiqué. Commentant cette première visite, le HCR a noté la nécessité d’une coopération renforcée dans le sud de l’Algérie et la mise en place de procédures pour l’identification et l’orientation des personnes ayant besoin d’une protection internationale. L’OIM a souligné, de son côté, sa disponibilité à soutenir davantage les autorités algériennes dans la mise en place de mécanismes d’identification et de référence pour les migrants en situation particulièrement vulnérable ou ayant des besoins spécifiques demandant une assistance dans tout le pays. «l’OIM et le HCR estiment qu’il est crucial de maintenir un dialogue positif et appellent à un renforcement des efforts avec les autorités algériennes pour faire face aux défis et contraintes liées à la gestion des flux migratoires en Algérie», souligne la même source. Dans ses recommandations, le HCR a réaffirmé la nécessité de renforcer le mécanisme d’asile et les conditions de protection des demandeurs d’asile et les réfugiés en Algérie, et ce, conformément aux principes et normes internationaux applicables en matière de réfugiés et de Droits de l’Homme. «L’OIM est déterminée à soutenir davantage les efforts coordonnés en vue de fournir une assistance directe aux migrants, notamment via son cadre d’aide au retour volontaire et à la réintégration, et de promouvoir et de faciliter le dialogue international et régional sur la gouvernance des migrations», proposent-ils. Ils enchaînent : «Les deux agences restent convaincues que ce dialogue contribuera à renforcer les efforts concertés en matière de migration et d’asile en Algérie». Organes de l’ONU, ONG de défense des Droits de l’Homme et médias étrangers font état régulièrement d’atteintes aux droits des migrants subsahariens. Ils accusent les autorités algériennes d’avoir procédé à des expulsions en masse en violation des normes des Droits de l’Homme et des droits des réfugiés. Des accusations rejetées en bloc par les autorités algériennes qui insistent sur le respect des procé- dures d’expulsion mondialement reconnues. M. M.