Célébration de Yennayer: Des festivités à la hauteur de l’événement

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De nombreuses activités culturelles et artistiques ont été organisées marquant la célébration du nouvel an amazigh, Yennayer, à travers l’ensemble du territoire national. A ce titre, la wilaya de Timimoun a abrité la cérémonie de remise du prix du président de la République de la littérature et de la langue amazigh dans sa cinquième édition.

Ces activités mettent en avant le patrimoine amazigh national à travers diverses expositions mettant en lumière différents aspects de cet héritage authentique dans la région. A cette occasion, des spectacles folkloriques et des concerts musicaux sont organisés avec la participation de l’association pour la promotion de la culture amazighe de la wilaya de Naâma et du groupe musical S’guini. Par ailleurs, une exposition d’artisanat traditionnel met en exergue diverses expressions du patrimoine artisanal amazigh, telles que la fabrication d’objets en alfa, les tapisseries et les bijoux traditionnels.Les visiteurs sont également invités à déguster des plats locaux préparés pour l’occasion, tels que le « Mardoud » et le « R’fis », entre autres. Une conférence suivie de débat sur l’importance historique et culturelle du patrimoine amazigh a également été animée. Parallèlement à ces activités, plusieurs directions de wilaya, en coordination avec l’organisation nationale pour la protection du patrimoine culturel et le développement touristique, ont organisé une excursion touristique à la commune de Moghrar pour des visiteurs venus de 25 wilayas, afin de leur faire découvrir les monuments du patrimoine amazigh local.

Cet événement se tient sous le slogan « des profondeurs des ksour vers les horizons du tourisme ».

Il est à noter que plusieurs associations culturelles locales participent à ce programme festif, telles que « Aghram Akdim » de Tiout, « Tenanet » du Vieux ksar de Sfissifa, « Ighermaoun » de la commune d’Asla, « Titawin » pour le tourisme et le folklore, ainsi que « Farissat Es-Souhoub »  pour la promotion de la femme rurale. Dans la wilaya de Tlemcen, la célébration du nouvel an amazigh constitue une occasion patrimoniale traditionnelle séculaire que les familles valorisent à travers une série de coutumes et de pratiques ancestrales dans le but de préserver ce patrimoine culturel populaire. Les festivités de cette occasion annuelle dans la wilaya sont marquées par la préparation de plats traditionnels, tels que le « cherchem », un mélange de blé et de fèves, ainsi que le « thrid », le msemen, le baghrir, le mbessess, entre autres. Les tables tlemcéniennes sont décorées pour célébrer « Yennayer » avec la « khobza helwa » (pain sucré) appelée « qarisa », sur laquelle trône un œuf, symbolisant la fertilité et la prospérité. Les familles achètent aussi diverses sortes de fruits secs et de noix pour préparer la « Tbika » (un plateau traditionnel), qui est confectionnée avec des feuilles de palmier. On y mélange différentes sortes de fruits secs et l’on place un bébé de la famille au centre de ce plateau, un geste symbolique de chance et de bénédiction, a indiqué Yamina Maakel, présidente de l’association de la femme rurale de Beni S’nous. Avant les festivités de Yennayer, le marché de la « Kissariya » en plein centre-ville de Tlemcen, accueille une exposition de différents types de vêtements traditionnels kabyles, ornés de couleurs et de fils de diverses tailles, à des prix variés. La confection de ces tenues traditionnelles a évolué au fil des ans et est devenue une mode portée par les femmes et leurs filles lors de la célébration de Yennayer à Tlemcen, accompagnée de bijoux en argent pour immortaliser l’événement en photos, a indiqué Laalam Fatima, attachée de restauration au Centre national du costume interprétatif à la Casbah d’ »El Mechouar » à Tlemcen. Elle a précisé que ces tenues traditionnelles sont fabriquées en soie blanche et brodées de fils colorés. Autrefois, elles étaient entièrement brodées à la main, mais aujourd’hui, elles sont produites à l’aide de machines spéciales. Ce vêtement est généralement accompagné de la « fouta » (un tissu enveloppant) et de la « ceinture », une pièce de tissu qui entoure et couvre la robe, ainsi que du « burnous ». A cela s’ajoutent des bijoux en argent, tels que le « jbbin », un ornement porté sur le front, le « collier » et les « boutons colorés » qui sont placés autour du cou, les « Kholkhal  » (bracelets pour les pieds), les « ibizen » (boucles d’oreilles), le « thikhotham » (bague) et le « thourouzouith », un bijou porté sur la poitrine. La région de Beni S’nous est l’une des zones où les habitants préservent les traditions de « Yennayer » pour exprimer leur joie et leur optimisme vis-à-vis de l’abondance des produits agricoles, en organisant le « Carnaval Ayred », une célébration remontant à 1250 ans avant J.-C. Ce carnaval porte plusieurs noms et inclut diverses coutumes festives. Ainsi, les habitants de la région de Tefesra l’appellent « El Chakh », à Béni Bhadel il est connu sous le nom de « Hmar el Kermous » (l’âne de la figue de barbarie) et à Khemis il est désigné comme « Ayred El Koubra » (la grande Ayred).  Le professeur Abdelkrim Benaissa du département des arts à l’Université « Abou Bekr Belkaid » de Tlemcen a expliqué que cette célébration se distingue par la diversité des personnages et des masques utilisés. Ces festivités prennent la forme de spectacles semi-théâtraux organisés dans les ruelles et impasses de Beni S’nous et dans 12 autres régions, appelées « Ayred de Droubs  » (Ayred des ruelles). Par ailleurs, des rituels spécifiques se déroulent également à l’intérieur des maisons, appelés « Ieradia Tadrart » (Ayred des maisons). Les maisons dans lesquelles ces événements ont lieu sont conçues de manière à permettre aux personnes portant des masques d’entrer dans la cour et de se produire dans le hall central tout en racontant des histoires, des anecdotes et des blagues liées à l’occasion pour divertir les invités, a ajouté le professeur. D’autre part, la direction de la culture et des arts de Tlemcen organise également des expositions diverses sur les produits artisanaux traditionnels durant une semaine au Palais de la Culture « Abdelkrim Dali », en collaboration avec plusieurs institutions culturelles, ainsi que les directions du tourisme, de l’artisanat et de la jeunesse et des sports, pour célébrer « Yennayer », a indiqué le directeur de secteur, Amine Boudafla.

T. Benslimane

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