L’Algérie célèbre le 1er Novembre 2025 l’anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale. La France reconnaît l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet et celle-ci est proclamée le 5 juillet 1962. Après plusieurs décennies d’indépendance politique, l’Algérie est toujours à la recherche de son destin, une transition inachevée et les défis qui l’attendent, avec un monde en plein bouleversement préfigurant d’importantes mutations géostratégiques, entre 2022/2030.
1.- Toute politique de développement sur la période 2025/2030 n’aura de chance d’aboutir que par la refonte de l’État fondé sur la MORALE et un minimum de consensus social pour la mise en œuvre, tout projet étant forcément porté par les acteurs politiques, sociaux et économiques.
D’où l’importance pour l’Algérie de se défaire du mythe de la rente issue des exportations de matières premières brutes et semi-brutes et de celui de l’importance des réserves de change issues de la rente comme signe de développement. Rappelons-nous le déclin de l’Espagne pendant plus d’un siècle, après avoir épuisé ses stocks d’or venus d’Amérique; les cas du Venezuela, premier réservoir mondial de pétrole en semi-faillite, et de tous ces pays riches en minerais de l’Afrique en sous-développement. Voyez l’expérience de la Roumanie communiste de Nicolae Ceausescu, avec une dette nulle, mais une corruption généralisée et une économie en ruine. Comme il faudra aussi éviter l’illusion monétaire face aux tensions financières et budgétaires inévitables entre 2025/2026 où selon les prévisions de l’AIE , des baisses de prix ess cours des hydrocarbures sont prévues procurant avec les dérivées inclus pour 67% dans la rubrique hors hydrocarbures, donnant un total de 98% . Une nation ne pouvant distribuer plus que ce qu’elle produit, attention donc à la dérive salariale ne pouvant que conduire à la dérive inflationniste qui pénalise les couches défavorisées et sans relancer la machine économique. Cependant, durant cette conjoncture difficile, la cohésion sociale est vitale, et il faudra tenir compte de la pression démographique, souvent oubliée, étant une véritable bombe à retardement, plus de 5O millions d’habitants horion 2030, devant avoir un taux de croissance minimum de 7/5% par an sur au moins 5 années pour absorber la demande d’emplois additionnelle qui s’ajoute au taux de chômage actuel entre 350 000/400 000 emplois par an. Aussi, il y a lieu de procéder sans complaisance à un examen très lucide de la situation pour mieux réagir dans plusieurs segments de la vie économique et sociale, tels l’éducation-formation, la santé, la modernisation de l’agriculture, la culture financière des acteurs économiques, l’efficacité de l’administration, la relance des entreprises à travers une nouvelle politique industrielle, lutter contre les déséquilibres régionaux et les inégalités sociales, la formation civique et politique de la jeunesse et tant d’autres domaines. Avec le développement des réseaux sociaux, les partis traditionnels et les sociétés civiles servent de moins en moins d’intermédiation sociale et cela n’est pas propre à l’Algérie: l’opposition est atomisée et les nombreux micro-partis et organisations dites «société civile» peu efficaces pour mobiliser la population, déconnectés de la réalité du nouveau monde. Une profonde restructuration de la société devra s’adapter à la perpétuelle évolution, n’existant pas de situation statique. Lorsqu’un État émet des règles qui ne correspondent pas à la réalité de la société, celle-ci émet ses propres règles avec le développement de la sphère informelle. Cela s’applique également à tous les secteurs, notamment le commerce contrôlé à plus de 60% par cette sphère.
2-D’où l’importance des stratégies d’adaptions a par rapport aux mutations internes,( la société algérienne notamment la jeunesse majoritaire parabolée, ouverte sur le monde a évolué ) qu’internationales où nous devrions assister entre 2025/2O2O/2O4O à de profonds bouleversements géostratégiques et socio-économiques, autour de sept axes directeurs.
Premièrement, cette adaptation devra reposer sur une réelle décentralisation, à ne pas confondre avec décontraction par la création de nouvelles structures administratives, une réorganisation institutionnelle centrale et locale autour de six à sept grands pôles économiques régionaux homogènes, dont la dynamisation reposera sur de centres de recherche développement régionaux.
Deuxièmement, une nouvelle vision dans le domaine économique, social, culturel, diplomatique, miliaire et sécuritaire , dans les relations internationales et la pratique des affaires, n’existant pas de sentiment, l’attrait de l’investissement productif, – y compris les services à valeur ajoutée, et qu’il soit étranger ou national repose principalement sur une visibilité dans la démarche socioéconomique à moyen et long terme, évitant des décisions au gré de la conjoncture d’où l’urgence de profondes réformes structurelles institutionnelles, macro-et micro- économiques.
Troisièmement, la levée des obstacles bureaucratiques centraux et locaux à travers la généralisation de la numérisation qui constituent le facteur essentiel du blocage en évitant des changements récurrents des cadres juridiques, la mentalité du bureaucrate, en panne d’idées est de croire faussement que ‘est en élaborant de nouvelles lois que l’on produit le changement l’investisseur agissant en temps réel, en fonction des opportunités à travers le monde, et pas seulement en Algérie.
Quatrièmement, sur la réforme du système financier, lieu de distribution de la rente l’enjeu énorme du pouvoir car lieu de distribution de la rente des hydrocarbures ne devant pas se limiter à des aspects organisationnels techniques;
Cinquièmement, La prospérité ou le déclin des civilisations de l’Orient et de l’Occident a clairement montré qu’une nation sans son élite est comme un corps sans âme. Tout en encourageant la recherche science théorique du primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle, ne devant pas confondre quantité et qualité la réforme du système socio-éducatif , leu par excellence de la production de la valeur à terme collant avec l’environnement afin d ‘éviter des diplômés chômeurs et l’exode de cerveaux, réforme fondée sur les nouvelles technologies. Disposer d’une main-d’œuvre non qualifiée à bon marché n’étant plus un atout d’actualité avec l’avènement de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur l’économie de la connaissance dont l’intelligence artificielle qui devrait bouleverser la gestion des gestions des institutions, des entreprises, la structure de l’emploi et nos comportements.
Sixièmement, miser sur l’efficacité des start-up, mais devant éviter les erreurs du passé car malgré des compétences, elle restera limitée sans une base économique et des institutions efficientes adaptées au digital et à l’intelligence économique, et les expériences passées ayant montré clairement que malgré de nombreux avantages, de tous ces organismes dédiés à l’emploi des jeunes, les impacts ont été très faibles avec de nombreuses faillites et le non remboursement des prêts bancaires
Septièmement, , résoudre l’épineux problème du foncier, car actuellement le mètre carré est trop cher et souvent les autorités attribuent du terrain sans viabilisation ni utilités: routes, téléphone, gaz, électricité.
3.-Quelle conclusion tirer?
Les expériences historiques montrent clairement que le régime politique – à ne pas confondre avec l’État, au sens épistémologique du terme – qui est un sous-ensemble du système politique, que les tensions qu’il connaît , ou celles qu’il est appelé à connaître, doivent être recherchées dans les dysfonctionnements qui surgissent périodiquement, et depuis longtemps, au plus haut niveau de l’État, évoluant en fonction des rapports de forces et cela n’est pas propre à l’Algérie . Il ne s’agit pas de renier les traditions positives qui, moulées dans la trajectoire de la modernité, peuvent être facteurs de développement. Depuis fort longtemps et pas seulement durant la période actuelle, l’Algérie semble chavirer un moment et reprendre avec hésitation ses équilibres à un autre moment. Pourtant, au-dessus de tout, l’Algérie reste un pays dynamique, plein de vitalité, qui se cherche et cherche sa voie. La nouvelle stratégie d’adaptation, doit prendre en charge la nouvelle architecture des relations internationales et les mutations internes de la société algérienne et tenir compte de notre histoire fondement de la connaissance et de l’action future. Je réitère la proposition que j’ai faite en 1983 lorsque je dirigeais les départements des études économiques et des contrats, en tant que haut magistrat, premier conseiller à la Cour des comptes, chargé du contrôle du programme de l’habitat en coordination avec le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Habitat et les 31 walis de l’époque entre 1982/1983 et le dossier des surestaries en relation avec le ministère du Commerce, j’avais proposé à la Présidence de l’époque la mise en place d’un ministère d’Etat ou un commissariat chargé de la planification stratégique, indépendant du gouvernement sous l’égide des plus hautes autorités de l’Etat et afin de lutter contre les surfacturations que l’on ne combat pas par des autorisations administratives, source de corruption un tableau de la valeur avec la numérisation pour permettre l’interconnexion des différents secteurs concernés.
Pour terminer, en ce moment de commémoration de la fête du 01 novembre 1954, gloire à nos valeureux martyrs qui ont permis l’indépendance de l’Algérie, évitons tant la sinistrose que l’autosatisfaction si on veut réaliser le redressement national devant dresser un bilan objectif loin de tout populisme dévastateur. Tous les observateurs objectifs cartésiens s’accordent à reconnaître un divorce entre les dépenses monétaires et les impacts économiques et sociaux, et ce depuis l’indépendance politique à ce jour, un rapport de l’OCDE montrant que ‘l’Algérie dépense deux fois pour avoir le même résultat comparée à des similaires, du fait de la non-maîtrise de la gestion avec des surcoûts exorbitants. Il faut reconnaître également qu’existent des poches de pauvreté et une répartition inégalitaire du revenu national et la corruption qui gangrène le corps social. Cependant, de 1963 à ce jour, contrairement à certaines analyses malveillantes, l’Algérie a connu d’importantes réalisations, mais également des imperfections qu’il s’agit de corriger. Quelle était la situation de l’économie, de l’éducation, des infrastructures, des branchements en gaz et électricité, en 1962, la population était alors de 11,62 millions d’habitants, dont 95% d’analphabètes et 8O% vivaient dans des taudis.
A.M






