Bien que l’on en sache beaucoup sur les facteurs de risque qui peuvent accélérer le vieillissement cérébral, on en sait moins sur les moyens efficaces de préserver nos fonctions cognitives.
C’est prouvé : ce qui est bon pour le corps l’est aussi pour la matière grise, c’est pourquoi des changements tout simples dans notre régime alimentaire peuvent avoir des effets bénéfiques sur la santé de notre cerveau. Selon les recommandations des scientifiques il est par exemple essentiel de consommer beaucoup de fruits et de légumes, y compris les petits fruits et les légumes verts feuillus (laitue, chou frisé et épinards) et d’inclure quotidiennement des aliments comprenant des gras sains comme l’huile d’olive mais aussi de limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie et celle d’aliments riches en sucres et sel ajoutés. Parmi les nombreux effets bénéfiques mis à jour, il est établi que les nutriments présents dans les aliments que nous mangeons sont essentiels au développement des neurotransmetteurs, notamment ceux du bien-être comme la dopamine et la sérotonine. Mais il s’avère également selon la Recherche sur le Cerveau qu’ils jouent aussi un rôle protecteur sur les milliards de cellules qui constituent le cerveau, permettant un vieillissement plus harmonieux. Il convient de rappeler que les bienfaits pour la santé mentale retirés des aliments que nous mangeons dépendent des interactions positives entre tous les aliments consommés, pas uniquement de certains nutriments ou aliments précis. Cela dit, il serait possible de trouver dans les aliments certains nutriments essentiels ayant un effet spécifique sur la chimie du cerveau. Ce constat est notamment évoqué par des chercheurs de l’Université de l’Illinois et de l’Université du Nebraska-Lincoln qui ont eu l’idée de cartographier des analyses cérébrales en fonction de l’apport nutritionnel de 100 volontaires, à la recherche de liens entre certains régimes alimentaires et un vieillissement cérébral plus lent. Leurs résultats publiés dans Nature Publishing Group Aging ont permis d’identifier un profil nutritionnel spécifique chez les participants qui ont eu de meilleurs résultats sur le plan cognitif. « Le domaine émergent des neurosciences cognitives nutritionnelles vise à découvrir des aliments et des nutriments spécifiques qui favorisent la santé du cerveau tout au long de la vie. », a déclaré à Newsweek Aron Barbey, principal auteur de l’étude.
Quatre familles de nutriments bénéfiques pour le cerveau
L’étude en question a porté sur 100 participants en bonne santé cognitive, âgés de 65 à 75, ayant accepté de remplir un questionnaire contenant des informations démographiques, des mensurations corporelles et une activité physique. Leur plasma sanguin a également été collecté après une période de jeûne pour analyser plusieurs biomarqueurs nutritifs. Les participants ont aussi subi des évaluations cognitives et des IRM et il alors été découvert deux types de vieillissement cérébral : accéléré et plus lent que prévu. Ceux dont le vieillissement cérébral était plus lent avaient un profil nutritionnel distinct. « Cette recherche identifie un profil nutritionnel clé susceptible de ralentir le déclin cognitif chez les personnes âgées, offrant ainsi une voie prometteuse vers la conception d’interventions nutritionnelles favorisant un vieillissement cérébral sain. », ajoute l’expert. En quoi correspond-il ? En une combinaison d’acides gras (acides vaccénique, gondoïque, alpha-linolénique, elcosapentaénoïque, eicosadiénoïque et lignocérique), d’antioxydants, de caroténoïdes, deux formes de vitamine E et d’un nutriment appelé choline. Les « bons » acides gras se trouvent en grande quantité dans des huiles et aliments végétaux : huile d’olive, huile de colza, noix, noisettes, avocats, mais aussi dans le poisson gras. La vitamine E est quant à elle un terme commun pour une famille de huit substances dont la plus courante est l’alpha-tocophérol qui possèdent des activités antioxydantes différentes. L’Anses* indique à son sujet que sa principale propriété est sa fonction antioxydante, et ce même si « son pouvoir antioxydant dépend d’effets synergiques et complémentaires avec d’autres antioxydants tels que la vitamine C ou les caroténoïdes. » Parmi ses principales sources alimentaires figurent certaines huiles végétales, l’huile de foie morue et certains fruits à coque. Les caroténoïdes, notamment la lutéine et la zéaxanthine, sont des pigments végétaux présents dans les fruits jaune orangé comme les agrumes ou les tomates, ainsi que dans les légumes à feuilles vertes, tels que les épinards, les choux et les blettes. Enfin, la choline (présente dans les œufs, la viande et le poisson) est impliquée dans le métabolisme, le transport des lipides et la synthèse de neurotransmetteurs.