Canada Treize pays appellent à une réforme urgente de l’OMC

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 Les ministres du Commerce de treize pays des  cinq continents ont appelé jeudi à Ottawa à une réforme urgente de  l’Organisation mondiale du commerce (OMC) face à une « situation (qui) n’est  plus viable », entre montée du protectionnisme et règles inadaptées.

« Nous sommes profondément préoccupés par les récents développements dans  le domaine du commerce international, et en particulier par la montée du  protectionnisme, qui a des conséquences néfastes pour l’OMC et qui met en  péril l’ensemble du système commercial multilatéral », déclarent les  ministres du Commerce de l’Australie, du Brésil, du Canada, du Chili, de la  Corée du Sud, du Japon, du Kenya, du Mexique, de la Nouvelle-Zélande, de la  Norvège, de Singapour, de la Suisse et de l’Union européenne. Le gouvernement canadien de Justin Trudeau avait convié ces pays à deux  jours de réflexion afin d' »identifier des moyens concrets pour améliorer  l’OMC à court, moyen et long terme », selon une source officielle. Le manque de réformes des règles du commerce international nourrit les  tensions au risque de saper la croissance de l’économie mondiale et le  recul de la pauvreté, ont mis en garde en garde l’OMC, le Fonds monétaire  international (FMI) et la Banque mondiale dans un rapport conjoint publié  le 30 septembre. Au terme de deux jours de rencontre, les treize pays ont donc reconnu dans  une déclaration commune que « les tensions commerciales croissantes  (étaient) liées à des changements majeurs dans le contexte commercial  mondial », avec en ligne de mire le repli protectionniste des Etats-Unis. Se disant « déterminés à prendre des mesures rapides et concertées pour  relever ces défis sans précédent et rétablir la confiance », les  participants de la rencontre d’Ottawa ont identifié trois domaines exigeant  « un examen urgent ». « Premièrement, nous insistons sur le fait que le système de règlement des  différends est une pierre d’assise de l’OMC », notent-ils alors que les  Etats-Unis ont refusé la nomination de nouveaux juges à son Organe de  règlement des différends (ORD), ce qui présente « un risque pour le système  de l’OMC dans son ensemble ». Si ce blocage persistait, la cour arbitrale pourrait se retrouver  paralysée fin 2019. « Deuxièmement, il faut redynamiser le mécanisme de négociation de l’OMC »,  indique la déclaration conjointe, estimant que les règles de l’OMC devaient  « être mises à jour pour mieux tenir compte des réalités du XXIe siècle »  comme le développement durable. « Troisièmement, nous devrions renforcer le suivi et la transparence des  politiques commerciales des membres de l’OMC », relèvent les treize qui  doivent se retrouver en janvier 2019.