L’Algérie compte actuellement 3,2 millions de retraités, selon le directeur général de la Caisse nationale de retraite (CNR), Slimane Melouka qui s’exprimait hier, sur les ondes de la Radio nationale. Selon ce responsable la situation financière de la CNR « s’est dégradée » et le déficit en termes de recettes « s’est accru nettement».
La situation financière de la CNR, qui était très favorable dans les années 2010 et 2012, explique-t-il, s’est dégradée malheureusement, à partir de 2014 et 2015 pour atteindre un niveau assez important dans les années 2016, 2017 après le départ massif avant l’âge légal de plus d’un million de personnes, a-t-il ajouté. M.Melouka a indiqué qu’un nombre de mesures ont été prises pour remédier à cette situation, à l’image des apports effectués par les autres caisses de sécurité sociale et puis récemment en 2018 par un apport de l’Etat assez important qui vient s’ajouter à un apport régulier qui se fait de la part de l’Etat et qui tourne autour de 15% des dépenses. Pour rappel, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, avait annoncé récemment que la revalorisation des pensions de retraite pour l’année 2018 est maintenue et sera modulable avec des taux allant de 0,5 à 5% en fonction du montant de la pension. L’incidence financière de cette revalorisation est de l’ordre de 22 milliards DA, avait-il ajouté. Le gouvernement avait également inscrit 500 milliards DA à verser à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) pour lui rembourser une partie des montants qu’elle a prêtés à la Caisse nationale de retraite (CNR). Le DG du CNR a indiqué que «cet apport se fait aujourd’hui de manière conjoncturelle, il se pourrait qu’il soit reconduit si l’Etat reprendra cette décision dans la Loi de Finances 2019», mais entre temps, a-t-il dit, «il faudrait penser à mettre en place des mesures additionnelles telles que cela a été le cas pour la taxe sur les importations des produits revendus en l’état et dont nous verrons les retombées dans les jours qui viennent». «Il y a des réformes qui ont été réalisées à l’exemple du taux de 1% qui a été rajouté à la branche retraite en 2015 et qui a permis un apport de 30 milliards de dinars supplémentaires annuellement», a-t-il relevé. Il a estimé «les départs à la retraite pour l’exercice 2018 aux environs de 50.000, en baisse par rapport aux années 2015 et 2016 qui ont vu des départs entre 150.000 et 200.000 personnes». «Pour 2010, la dépense en matière de retraite tournait autour de 350 milliards de DA, pour une recette de 370 milliards de DA, alors qu’en en 2012, grâce aux augmentations salariales de époque, la dépense n’atteignait pas les 600 milliards de DA pour une recette de 650 milliards de DA», a-t-il noté. Actuellement, les recettes de la caisse «tournent autour de 700 milliards de DA en droits contributifs et en aide de l’Etat et une dépense qui va dépasser à la fin 2018 les 1.200 milliards de DA», dit-il, estimant que «le déficit s’est accru nettement».
Selma D.