Bensalah convoque le corps électoral  pour le 4 juillet 2019: Le  rendez-vous que le peuple ne peut en aucun cas  raté

0
987

Le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, a  convoqué le corps électoral pour l’élection présidentielle qui se tiendra  le 4 juillet prochain, mettant ainsi en branle le processus qui permettra  de combler le vide institutionnel né de la démission du président de la  République, Abdelaziz Bouteflika.

    Le président Bouteflika avait remis sa démission le 2 avril après  plusieurs semaines de manifestations au cours desquelles les citoyens ont  exprimé leur ferme opposition à l’option d’un 5ème mandat ou à celle du  prolongement du 4ème, qui devrait expirer le 28 avril en cours.   La convocation du corps électoral intervient au lendemain de la  réunion des deux chambres du Parlement qui a pris acte de la déclaration de  vacance définitive du poste de président de la République, en application  des dispositions de l’article 102 de la Constitution, en vertu duquel le  président du Conseil de la Nation assume les fonctions de chef de l’Etat  pour une durée de 90 jours.   Dans une allocution prononcée mardi, M. Bensalah, qui ne peut selon la  Constitution, se porter candidat à l’élection présidentielle, a fait part  de son intention de créer « en priorité et en urgence », en concertation avec  la classe politique et la société civile, une institution nationale  collégiale, « souveraine » dans ses décisions, à laquelle sera dévolue la  mission de réunir les conditions d’organisation d’élections nationales  « honnêtes et transparentes ».  Le chef de l’Etat a tenu à préciser que le rôle du gouvernement et des  services administratifs concernés se limitera à « soutenir et accompagner »  cette institution dans l’accomplissement de ses missions « en toute  liberté », affirmant tendre une « main sincère et loyale » à tout un chacun  pour surmonter les divergences et s’investir dans une action collective  dont l’objectif est de « poser les fondements de l’Algérie du futur ». M. Bensalah a appelé la classe politique et les citoyens à participer avec  « confiance » pour construire ensemble le nouvel édifice juridique qui  ouvrira la voie à la mise en place d’un « tout nouveau système politique  répondant aux aspirations de notre peuple ». De son côté, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre  de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire  (ANP), a assuré ce mercredi à Oran que l’ANP accompagnera la période de  transition destinée à la préparation de l’élection présidentielle et  veillera à son suivi dans « le strict respect des règles de transparence et  d’intégrité et des lois de la République ».

 Jeter les bases d’un Etat de droit et d’institutions

 « La période de transition destinée à la préparation des élections  présidentielles, se fera avec l’accompagnement de l’ANP, qui veillera au  suivi de cette phase, au regard de la confiance réciproque entre le peuple  et son armée, dans un climat de sérénité et dans le strict respect des  règles de transparence et d’intégrité et des lois de la République », a  souligné Gaïd Salah dans une allocution prononcée au siège du Commandement  de la 2ème Région militaire. Pour lui, cette phase déterminante « requiert de l’ensemble des enfants du  peuple algérien fidèle de faire preuve de patience, de conscience et de  lucidité afin de réaliser les revendications populaires, guider le pays  vers la paix et jeter les bases d’un Etat de droit et d’institutions ». Cependant, les partis de l’opposition ont exprimé leur rejet de  l’installation de M. Bensalah en qualité de chef de l’Etat, estimant que  cette démarche est « incompatible » avec les revendications du peuple

Algérien, cette personnalité représentant « un des symboles » du système dont  le peuple algérien réclame le départ.  Les partis de l’opposition ont estimé aussi que l’approche  constitutionnelle dans la résolution de la crise mènera à « l’impasse », le  problème étant fondamentalement d’ordre politique.  Concernant le processus électoral et sur un plan technique, la déclaration  de candidature du postulant à l’élection présidentielle doit être déposée,  conformément à l’article 140 de la loi organique portant régime électoral,  au plus tard, dans les 45 jours qui suivent la publication du décret  présidentiel portant convocation du corps électoral. Pour que son dossier soit validé par le Conseil constitutionnel, le  postulant à la candidature doit présenter soit une liste comprenant 600  signatures individuelles d’élus d’Assemblées populaires locales (APC et  APW) ou parlementaires, réparties au moins à travers 25 wilayas, soit une  liste comportant 60.000 signatures individuelles, au moins, d’électeurs.  Ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, 25 wilayas  avec un nombre minimal de signatures exigées pour chacune des wilayas qui  ne saurait être inférieur à 1.500. Les autres pièces du dossier sont, notamment, un certificat de nationalité  algérienne d’origine de l’intéressé, une déclaration sur l’honneur  attestant que intéressé possède uniquement la nationalité algérienne  d’origine et qu’il n’a jamais possédé une autre nationalité et une  déclaration sur l’honneur attestant que l’intéressé est de confession  musulmane. Le prétendant à la candidature doit, également, fournir un certificat de  nationalité algérienne d’origine de son conjoint, un certificat médical  délivré à l’intéressé par des médecins assermentés, une déclaration sur  l’honneur attestant de la résidence exclusive, pendant dix (10) ans, au  moins, sans interruption, précédant immédiatement le dépôt de candidature  de l’intéressé.  Le dossier comprend, aussi, une déclaration publique sur le patrimoine  mobilier et immobilier de l’intéressé à l’intérieur et à l’extérieur du  pays, une attestation de participation à la Révolution du 1er novembre 1954  pour les candidats nés avant juillet 1942, une attestation de non  implication des parents du candidat né, après le 1er juillet 1942, dans des  actes hostiles à la Révolution, ainsi qu’un engagement écrit et signé par  le candidat de respecter les principes de la Constitution.

T.M