Benhabiles à propos des ONG accusant l’Algérie de «rapatriements arbitraires» : «Elles se trompent de cible»

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Le Croissant-Rouge algérien hausse le ton et répond aux organisations non gouvernementales (ONG) qui accusent l’Algérie de «rapatriements arbitraires» de migrants illégaux subsahariens. La présidente du CRA, Saïda Benhabiles, a dénoncé, hier, «la campagne de dénigrement menée contre l’Algérie».

«Ces ONG qui accusent l’Algérie de rapatriements arbitraires de migrants illégaux subsahariens, se trompent de cible, car notre pays est mieux placé que quiconque pour être accusé de mauvais traitements envers ces personnes déplacées», a déclaré Benhabiles tout en regrettant que «les souffrances de ces personnes déplacées soient exploitées à des fins politiques et partisanes». «Au lieu de dénigrer l’Algérie, qui a toujours travaillé conformément au droit humanitaire international», a-t-elle dit, «ces ONG devraient plutôt chercher qui a provoqué ce désastre humanitaire et qui est derrière ces flux de migrants», a-t-elle poursuivi. Une moyenne de 90 000 migrants clandestins arrive chaque année en Algérie, selon Hacene Kacimi, directeur chargé de la migration au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire. Il a ajouté que durant les cinq dernières années, le nombre de ces migrants a connu une «hausse considérable et inquiétante pour dépasser les 400 000 personnes», considérant ce phénomène comme «une véritable préoccupation pour les autorités aussi bien sécuritaires que politiques».

L’Algérie face aux «déplacements massifs de populations»

Kacimi avait fait observer que l’Algérie «n’est plus dans une situation de flux migratoire, mais de déplacements massifs de populations», tout en se demandant s’il existait un pays dans le monde «qui pourrait accepter un tel flux de clandestins sur son territoire». Pour rappel, en mars dernier, dans un message à l’ouverture de la 35e session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur au centre international des conférences (Alger), lu en son nom par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis l’accent sur la nécessité d’«intensifier» les efforts arabes face au phénomène de la migration clandestine, à travers, notamment une approche commune basée sur le «strict respect» de la loi et des Droits de l’Homme. Il a fait observer que «de nombreux pays arabes sont devenus la destination de vagues incessantes de migrants étrangers poussés par les conditions sécuritaires prévalant dans leurs pays à émigrer vers nos pays soit pour s’y installer temporairement soit pour transiter vers d’autres destinations». «S’il est clairement établi que ce phénomène est lié à une situation humanitaire particulière qu’il est de notre devoir de considérer et, par conséquent, prendre en charge ces migrants, il est indiscutable que nous ne pouvons fermer les yeux sur l’activité des réseaux criminels qui exploitent la vulnérabilité de ces migrants, dans des actions visant la sécurité et la stabilité de nos pays», a insisté le Président Bouteflika. A cette occasion, le chef de l’Etat, est revenu sur les principes humanitaires de l’Algérie. «L’Algérie de part ses principes humanitaires, la culture d’hospitalité innée chez notre peuple et par devoir de protection envers les victimes des conflits et des troubles, a très tôt accueilli les réfugiés venus de différentes régions et permis aux ressortissants des pays secoués par les conflits d’accéder à son territoire et de s’y établir». Selon le Président de la République a ajouté que «l’Algérie a veillé à trouver des solutions pratiques et adéquates pour prendre en charge le phénomène de migration et des migrants, selon une vision globale qui prend en considération les exigences en matière de sécurité, de développement et de respect de la dignité humaine, tout en focalisant sur la dimension humaine des migrants et des réfugiés, véritables victimes des crises qui les ont conduits à emprunter cette voie».

350 000 familles démunies recensées à travers le pays

La présidente du Croissant-Rouge algérien a appelé à l’élaboration d’un fichier national sur les familles démunies en Algérie pour une meilleure prise en charge des personnes nécessiteuses. Benhabilès a indiqué que suite à un travail mené au niveau local, 350 000 familles démunies ont été recensées à travers le pays. S’agissant du programme du CRA pour le mois de Ramadhan, la présidente du CRA a expliqué que les activités de solidarité «dépendront de l’apport des donateurs, ce qui déterminera le nombre de familles qui peuvent bénéficier de ces aides», étant donné que le CRA ne bénéficie pas de la subvention de l’Etat, a-t-elle précisé tout en souhaitant de voir le nombre de bénéficiaires dépasser celui de l’année dernière, qui était à hauteur de 100 000 familles. A cette occasion,  Benhabiles a plaidé pour que ces aides «ne soient pas conjoncturelles», appelant à la sensibilisation de tous ceux qui peuvent y apporter leur contribution.