Si l’Algérie n’a pas pu remporter le trophée, elle a, en revanche, réussi son examen en tant qu’organisatrice du CHAN. Tout le monde est unanime à reconnaître le grand potentiel de l’Algérie en tant que pays hôte.
«C’est la meilleure édition de tous les temps», a martelé le président de la CAF qui remercie au passage les Algériens pour leur dévouement et leur mobilisation. «L’Algérie a réussi son pari en matière d’organisation. Ce CHAN-2022 a été un grand succès, non seulement en matière d’organisation logistique, mais également avec la présence du public algérien qui a donné une touche très spéciale à cette 7e édition. Je remercie chaleureusement le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour son soutien indéfectible pour la réussite de ce rendez-vous africain», a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse tenue juste avant la finale ayant opposé l’Algérie au Sénégal. Il est clair que le dossier de l’Algérie pour abriter la CAN 2025, présente désormais de solides arguments, mais est-ce suffisant pour rafler la mise ? Rien n’est moins sûr. Sur le sujet, le patron de la CAF a préféré botter en touche. «Notre Comité exécutif prendra une décision indépendante et crédible concernant l’organisation de la CAN 2025 après une évaluation minutieuse. Nous devons nous concentrer sur la manière dont nous pouvons utiliser le football pour construire notre peuple et unir l’Afrique», a-t-il rétorqué. Il faut dire qu’entre l’Algérie et le Maroc, le dirigeant sud-africain ne veut pas se prononcer. Il est même embarrassé par cette rivalité toxique et la lutte fratricide que se livrent les deux pays nord-africains. Les deux candidats ont chacun les capacités et les ressources pour organiser la CAN 2025, il sera difficile de les départager sans heurter l’un des deux. Visiblement, le président de la CAF ne veut pas perdre un allié de taille, même s’il pourra se cacher derrière son Comité exécutif qui sera appelé à trancher la question au courant du mois de mars. Initialement, il était prévu que la CAF rende son verdict le 10 février, mais elle a préféré le décaler au mois prochain «pour permettre au cabinet privé chargé de mener les missions d’inspection dans les différentes nations candidates (Algérie, Maroc, Zambie, Afrique du Sud, Nigeria-Bénin)». C’est du moins ce que l’instance faîtière a annoncé officiellement, mais la vraie raison est que les responsables de la CAF, qui se trouvent actuellement au Maroc pour assister à la Coupe du monde des clubs de la Fifa, ne veulent pas prendre leur décision depuis un pays qui postule à abriter la CAN. «Imaginez que ce soit le Maroc qui soit choisi pour accueillir la CAN 2025. Faire cette annonce depuis le Royaume, cela n’aurait pas été bien perçu en Algérie. Mieux vaut attendre quelques semaines et donner le nom de l’organisateur depuis un pays qui n’est pas candidat», a soufflé un dirigeant de la CAF au magazine Jeune Afrique. Rarement une décision a été aussi difficile à prendre pour la CAF. Et si pour ménager la chèvre et le chou, elle décide tout simplement de désigner un autre pays pour organiser la CAN 2025 ? Une hypothèse à ne pas écarter. La Confédération africaine de handball a fait de même avec les deux pays en leur retirant l’organisation du championnat d’Afrique pour le confier à l’Egypte.
Ali Nezlioui
