Alors qu’une base de données a été lancée en février dernier: L’action préventive contre le phénomène des violences faites aux femmes reste une priorité

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La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a indiqué, hier, à Alger, à l’ouverture du cycle de formation sur «l’utilisation de la base de données administratives Amane», que son département accordait la «priorité», dans le cadre de la lutte contre le phénomène des violences faites aux femmes.

La ministre qui s’est exprimée à l’ouverture du cycle de formation destiné aux acteurs sociaux et aux professionnels du secteur de la solidarité, intervenant dans la prise en charge des femmes victimes de violences et en situations de détresse a appelé à «l’incitation à la prise de conscience chez les citoyens et les familles», à l’égard du phénomè- ne des violences faites aux femmes. Elle a également relevé l’importance du travail de «médiation», la promotion de la culture de «tolérance» au sein de la population ainsi que «l’encouragement à la réintégration socioprofessionnelle» des femmes victimes d’atteintes à leurs intégrités physiques et /ou morales.

«Amane», un outil servant à recueillir les différents cas de violences

Selon la ministre, le lancement de la base de données Amane renforcerait les mécanismes et les dispositions inhérents à la prise en charge de cette catégorie fragilisée de la population, et que sans cet outil les efforts et acquis réalisés seraient de moindre efficacité». Cette base lancée en février dernier par le ministère de la Solidarité nationale avec le soutien technique et financier du Programme des Nations unies pour les femmes (ONU-Femmes), consiste à recueillir les différents cas de violences dont sont victimes les femmes à travers une base électronique permettant d’enregistrer et d’analyser les données collectées par les cellules d’écoute relevant des Directions de l’action sociale (DAS) du pays et du département ministériel qu’elle gère. «Amane» se présente comme un «outil d’orientation du travail» permettant l’élaboration de «programmes idoines, plus ciblés et plus adaptés aux besoins de prévention contre les violences à l’égard des femmes et de leur accompagnement», a expliqué la ministre. La mise en place de cet outil s’inscrit dans le cadre de la modernisation et de la numérisation du ministère de la Solidarité nationale, de la collecte de données relatives aux catégories de la population qui en dépendent, notamment les femmes afin de leur assurer une prise en charge «de qualité», a souligné Eddalia. Cet outil vise la standardisation et l’informatisation de la collecte des données administratives sur les femmes victimes de violence et/ou en situation de détresse. Elle s’inscrit dans le cadre d’un programme de coopération entre le gouvernement algérien et ONU-Femmes portant «Renforcement de l’effectivité de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes 2015-2018 ». Pour rappel, plus de 7500 femmes ont été victimes de violence en Algérie durant les neuf premiers mois de l’année passée, d’après les chiffres communiqués par la présidente du Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH), Fafa Sidi Lakhdar Benzerrouki, en marge d’une journée d’étude sur la violence à l’égard de la femme en Afrique, tenue à Alger, en novembre dernier. «Les services de sûreté ont recensé pas moins de 7586 cas de violence à l’égard des femmes depuis le début de l’année jusqu’au mois de septembre de l’année en cours», avait-telle déclaré à la presse. L’intervenante a estimé que ce chiffre est loin de la réalité, car de nombreuses femmes victimes de violence ne déposent pas plainte et ne recourent pas à la justice en raison de facteurs socioculturels, ajoutant que dans le plus part des cas les agresseurs sont des membres de la famille et des proches.