Plusieurs mesures ont été prises par le secteur des ressources en eau pour réduire les déperditions cette denrée vitale, dont le besoin est immense conjugué au climat aride et semi-aride. Le constat est que près de 30% de perte sont enregistrées annuellement à cause de la vétusté des réseaux
Le directeur de l’alimentation en eau potable auprès du ministère des Ressources en eau, Omar Bougueroua, a indiqué dans un entretien accordé à l’APS que le secteur des Ressources en eau a lancé simultanément quatre (4) grandes actions dont celles visant à préserver cette ressource non abondante et à lutter contre son utilisation illicite. Annuellement, un volume total de 10,6 milliards de m3 est consommé dans le pays à raison de 7 milliards de m3 pour l’agriculture, de 3,2 milliards de m3 pour l’alimentation en eau potable (AEP) et de 0,4 milliard de m3 pour le secteur industriel. Parmi les actions lancées, cite le même responsable, la réhabilitation et la modernisation des réseaux de distribution de l’eau potable au niveau national pour minimiser les pertes, ajoutant que « les pertes physiques sur les réseaux et les installations à l’échelle nationale représentent actuellement près de 30% en raison essentiellement de la vétusté des réseaux ». Ces efforts visent à baisser ce taux de déperdition à 18%, permettant un gain d’un (1) million de m3/jour, avance-t-il. Les réseaux des grandes villes font actuellement l’objet de cette réhabilitation. 39 villes (chefs-lieux de wilayas) sont en phase d’étude alors que dans 19 autres villes, les travaux sont presque achevés, révèle M. Bougueroua. S’agissant de la deuxième action mise en œuvre, elle consiste en la réparation des fuites par les établissements concernés par l’alimentation en eau potable telles l’Algérienne des eaux (ADE), la Société des eaux et d’assainissement d’Alger (Seaal) et la Société des eaux d’Oran (Seor). Complémentaire à la première mesure, cette action devrait permettre l’entretien en continu des réseaux d’eau potable en cas d’endommagements des canalisations et des fuites, détaille le même responsable. Dans cette optique, le ministère des Ressources en eau a instruit l’ADE d’opérer un redéploiement de son personnel à partir de ses « effectifs nombreux » enregistrés dans les activités de gardiennage et de sécurité, tout en renforçant les effectifs spécialisés dans le cúur du métier (plomberie notamment) à travers des formations spécialisées. Selon lui, l’ADE a d’ores et déjà œuvre dans le sens de la professionnalisation des métiers de l’eau en formant 2.200 de ses agents. Aujourd’hui, cette entreprise dispose de 177 brigades de surveillance des réseaux à travers les 44 unités dont elle dispose. Ainsi, depuis le lancement de cette opération en 2017, il a été recensé 146.000 fuites. Concernant la troisième action, elle porte sur l’éradication des piquages illicites des canalisations de distribution de l’eau et la réparation de fuites. Il s’agit de l’installation d’un dispositif opérationnel avec des cellules de veille et de surveillance au niveau des 48 wilayas
10.600 cas de branchements illicites
Sur ce point, le même responsable estime que cette mesure devrait réduire ces piquages illicites et récupérer plus de 200.000 m3/jour, soit presque l’équivalent de la consommation d’une wilaya de densité populaire moyenne. Sur la période allant entre janvier 2017 et février 2018, les cellules de veille et de surveillance ont effectué près de 54.000 sorties. Ce qui a permis de déceler 10.600 cas de branchements illicites alors que des actions ont été introduites en justice contre leurs auteurs, et un volume de 4,5 millions de m3 d’eau a été récupéré. En quatrième lieu, le secteur s’attelle à l’installation de compteurs d’eau dans les lieux où leur absence est relevée, permettant de facturer sa consommation.
S.D