«Les exonérations douanières occasionnent de lourdes pertes fiscales à l’Algérie qui s’élève à 2 milliards de dollars annuellement, d’où la nécessité de revoir certaines clauses d’association avec l’Union européenne (UE)», a relevé Ali Bey Naceri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens, sur la Radio Chaîne III.
Il a alerté les pouvoirs publics des pertes douanières occasionnées chaque année par les termes de l’Accord d’association avec l’UE appliqués sur les produits algériens, observant que le niveau moyen des importations en provenance de l’UE se chiffre à 20 milliards de dollars et qu’il prévoit une exonération fiscale de 18%. S’exprimant, durant l’émission L’Invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne, l’intervenant note qu’en dépit de ses difficultés en liquidités, l’Algérie a continué à assumer cette perte, dont il estime la valeur à plus de 2 milliards de dollars et de s’interroger «jusqu’à quand le Trésor national pourrait supporter ce manque à gagner?». Face à cette situation, le président de l’Association des exportateurs estime que l’Algérie est en droit d’appliquer la réciprocité en imposant des taxes sur tous les produits importés à partir de cette zone. A propos de l’Accord d’association avec l’Union européenne, notamment après l’annonce du démantèlement tarifaire de 2020 avec une union de 33 pays européens (au lieu de 25 lors de la signature de cet Accord, ndlr), il considère qu’il représente le principal défi. «Faudrait-il, s’interroge- t-il, y rester ou bien le quitter ? «La réalité, relève-t-il, c’est qu’on a rien fait, depuis 2010, pour mettre nos entreprises en ordre de bataille», faute d’une étude d’impacts destinée à évaluer le contenu de cet accord.
Commentant l’annonce du Premier ministre d’aller de l’avant dans le sens d’une dynamisation des exportations hors hydrocarbures, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens fait état de «signaux d’espoirs », ajoutant que les opérateurs économiques attendent qu’elle soit concrétisée «par des actes sur le terrain». Naceri fait état de signaux positifs au niveau d’un certain nombre de ministères traduisant une volonté d’aller à la conquête de marchés à l’international.
Signalant toute la difficulté à investir ces marchés, l’orateur en appelle à un soutien et à une assistance sans faille des pouvoirs publics afin que les entreprises exportatrices réussissent leur pari. Il rappelle qu’il existe présentement un contingent de 281 produits, en quantités plus ou moins significatives, qui ont commencé à conquérir des marchés à l’extérieur, une dynamique, dit-il, qui reste à consolider en jouant sur la compétitivité.
De la nécessaire présence de représentations bancaires à l’étranger, celui-ci relève que l’absence de ces dernières constitue à ses yeux «le principal frein» aux entreprises potentiellement exportatrices.