2.- L’Algérie pourra-elle avoir un PIB de 400 milliards de dollars et produire plus de 200 milliards de mètres cubes gazeux entre 2029/2030 ?
2.1- Cela suppose plusieurs conditions. Premièrement, une croissance soutenue de plus de 4/5%/an 2025/2030 , une plus grande rigueur budgétaire, une meilleure allocation de l‘investissement devant s’insérer dans le cadre d’une planification stratégique et la lutte contre la corruption renvoyant au mode de gouvernance Un code d’investissement étant limité , il faut revoir le fonctionnement de l’écosystème , donc améliorer la gouvernance et d’investir dans les créneaux d’avenir les industries de la vie pour reprendre l’expression de Jacques Attali . De profondes réformes structurelles institutionnelles et miro- économique, devant s’attaquer au blocage numéro un de l’économie algérienne, l’hydre bureaucratique source des surcoûts des projets, devant synchroniser la gouvernance globale, la méso gouvernance intermédiaire, et la micro gouvernance passant par un système d’information rénové et la réforme des institutions centrales et locales pour une vision cohérente allant vers un réelle décentralisation pour une participation citoyenne par la création de six à sept grands pôles économiques régionaux , les ministres et Walis devant servir de régulateur et non de gestionnaires et pour une participation citoyenne et éviter le divorce Etat -citoyens. Deuxièmement, La mise en œuvre concrète des projets économiques notamment industriels , les infrastructures indispensables servant de soutien où selon le ministère des finances entre 2021 et 2023 l’investissement a été de 48 milliards de dollars étant prévu entre 2024/2027 un montant presque équivalent,, qui n’atteindront le seuil de rentabilité que vers 2028/2030, un minimum , après la première phase d’exploitation, de trois années pour les PMI/PME, sous réserve de lever les contraintes d’environnement et de 5/7 années pour les projets hautement capitalistiques et devant favoriser les projets rentables devant éviter ces assainissements répétés à fonds perdus d’entreprises publiques moribondes , l’Etat autant consacré selon un rapport du premier ministère ( source APS) durant les trente dernières années à fin 2020, un montant de 250 milliards de dollars, plus de 80% étant revenues à la case de départ. Sans être exhaustifs , nous avons , la raffinerie de Hassi Messaoud et d‘autres projets pétrochimiques à forte valeur ajoutée , le projet de Phosphate de Tébessa avec les réserves estimées entre 2,2 et 2,6 milliards de tonnes dont seulement 24 % de pentoxyde de phosphate, celui du zinc Tala Hamza-Oued Amizour ( réserves de 34 millions de tonnes ) et le fer de Gara Djebilet, des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes ( la quatrième réserve du monde) dont la teneur est de 58% mais présentant une forte teneur en phosphore nécessitant pour obtenir un minerai de qualité, une opération dite de déphosphoration pour le porter de 0,8% à 0,03%, et la ligne de chemin de fer qui ne sera opérationnelle que fin 2026, mais pour ces trois derniers projets outre leurs impacts polluants , descendre à l’aval pour la production de produits nobles et non exporter les produits à l’ état brut à et sans oublier les immenses potentialités de l’agriculture saharienne grâce à l’importante nappe phréatique, un océan un des vaste au monde 53.000 milliards de mètres cubes, 70% en Algérie, 20% en Libye et 10% en Tunisie, mais devant être réaliste – vent de sable, majorité eau saumâtre, cout de transport et préservation des produits périssables) devant avant tout préserver les meilleures terres au Nord qui diminuent comme une peau de chagrin face à une urbanisation effrénée. Troisièmement, Il ne faut pas être utopique les sources de financement proviendront pendant de longues années s des recettes des hydrocarbures qui évitant les erreurs du passé doivent favoriser une économie diversifiée dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux évitant les assainissements sans analyses objectives des entreprises publiques ont coûté selon le rapport officiel du premier ministère repris par l’APS au Trésor public, environ 250 milliards de dollars, durant les trente dernières années à fin 2020, dont plus de 90% sont revenues à la case de départ et plus de 65 milliards de dollars de réévaluation, les dix dernières années à fin 2020, faute de maîtrise de la gestion des projets et cela a continué entre 2022/2023, montrant que cela n’est pas une question de capital argent mais relevant du management stratégique.
2.2-Dans ce cadre se pose la question, l’Algérie n’étant pas un pays pétrolier environ 10 milliards de barils de réserves données du conseil des ministres de 2022 mais plus de 2400 milliards de mètres cubes gazeux , les conditions pour pouvoir produire 200 milliards m3 et exporter 100 milliards de m3 gazeux à l’horizon 2029/2030. Contrairement à certaines supputions annonçant 2026, le ministre de l’Energie et le PDG de Sonatrach ont annoncé une production de 200 milliards de mètres cubes gazeux dont 100 milliards de mètres cubes gazeux d’exportation entre 2029/2030, alors que pour la Banque mondiale, il est prévu que la production algérienne de gaz atteigne un peu plus de 116,5 milliards de m3 en 2024, près de 118,5 milliards de m3 en 2025 et 125 milliards de m3 en 2026. Précisons que selon les normes internationales, l’on doit injecter 20/25% soit 20/25 milliards de mètres cubes gazeux dans les puits pour éviter leur épuisement , la consommation intérieure représentant 50% en 2023, donc avec la consommation intérieure et 100 milliards de mètres cubes d’exportation l’on devra produire entre 200/210 milliards de mètres cubes gazeux. Premièrement : une plus grande efficacité énergétique permettant d’ économiser 10 à15% de la consommation de l’énergie locale. Deuxièmement : le développement de énergies renouvelables, avec en 2023 seulement entre ½%, solaire, éolien, hydrogène vert, bleu et blanc, afin de couvrir selon les prévisions du ministère de l’énergie, entre 2030/2035 , 35/40% de la consommation intérieure, la différence pouvant être exportée. Troisièmement : une nouvelle politique des subventions ciblée. Les prévisions de Sonelgaz prévoient plus de 80 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2030. Quatrièmement : de nouvelles découvertes par Sonatrach et en partenariat avec des firmes étrangères Sonatrach prévoyant d’investir entre 40/50 milliards de dollars durant les cinq prochaines années. Cinquièmement : l’exploitation du gaz de schiste dont les réserves selon des études américains de 19.800 milliards de mètres cubes gazeux dont 4500 milliards sont rentables, en Algérie sont situés essentiellement dans les bassins de Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et Tindouf. pourrait accroître cette production mais pas avant l’horizon 2030, mais sous condition de plusieurs paramètres., dont un débat national avec consensus social et la protection de l’’environnement
2.3- Car huit précisions sur le gaz de schiste s’imposent. Premièrement, la fracturation est obtenue par l’injection d’eau à haute pression (environ 300 bars à 2500/3000 mètres) contenant des additifs afin de rendre plus efficace la fracturation dont du sable de granulométrie adaptée, des biocides, des lubrifiants et des détergents afin d’augmenter la désorption du gaz. Deuxièmement : la rentabilité du gaz de schiste implique de la comparer à la structure des prix actuels au niveau international, prix très volatil ayant fluctué entre janvier et février 2024 entre 28 et 50 dollars le mégawattheure expliquant pour l’instant la préférence des contrats à moyen et long terme, ne pouvant pas parler d’un marché de gaz comme celui du pétrole, (marché segmenté géographiquement) les canalisations représentant en 2023 environ 65% de la commercialisation, mondiale, le GNL donnant plus d’autonomie dont le prix est supérieur de 2 à 3 dollars supérieur au GN allant vers 50% horizon 2030. Troisièmement : le gaz de schiste est concurrencé par d’autres énergies substituables et que les normes internationales donnent un coefficient de récupération moyen de 15/20% et exceptionnellement 30%, pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement, les réserves se calculent selon le couple prix international des énergies et coût et il faut perforer des centaines de puits pour avoir 1 à 2 milliards de mètres cubes gazeux par an, plus de 1000 puits pour dépasser plusieurs dizaines de milliards de mètres cubes gazeux, chaque puits ayant un volume de production spécifique. Quatrièmement, la durée de vie d’un puits ne dépasse pas cinq années devant se déplacer vers d’autres sites assistant à un perforage sur un espace déterminé comme un morceau de gruyère.. Par ailleurs, pour s’aligner sur le prix de cession actuel, l’on devra tenir compte de la profondeur pour la technique traditionnelle de la fracturation hydraulique , le coût n’est pas le même pour 600 mètres ou 2000/3000 mètres supposant le bétonnage. Cinquièmement, : l’exploitation de ce gaz, pour la fracturation hydraulique, implique de prendre en compte la forte consommation d’eau douce, et en cas d’eau saumâtre, il faut des unités de dessalement extrêmement coûteuses, autant que les techniques de recyclage de l’eau. Sixièmement, : il s’agit de prévoir les effets nocifs sur l’environnement, (émission de gaz à effet de serre), la fracturation des roches pouvant conduire à un déséquilibre spatial et écologique. Et en cas de non maîtrise technologique, elle peut infecter les nappes phréatiques au Sud, l’eau devenant impropre à la consommation avec des risques de maladies comme le cancer. Septièmement, peu de pays excepté les USA, maîtrisent, cette technologie, des négociations étant en cours avec Exxon Mobil, avec des lettres d’intention mais pas d’accords définitifs, et donc un co-partenariat incluant des clauses restrictives avec d’importantes pénalités en cas de non-respect de l’environnement et la formation des Algériens pour tout opérateur étranger. Afin d’éviter les effets négatifs de la fracturation hydraulique, l’Algérie doit selon l’étude menée sous ma direction, négocier d’abord réaliser un consensus social avec notamment les habitants du Sud. Huitièmement, l’exploitation nécessite d’améliorer l’amélioration de la technique de la fracturation hydraulique et d’autres techniques maîtrisées seulement par les USA qui pourraient protéger l’environnement, économiser l’eau et les produits chimiques. Les recherches s’orientent sur la réduction de la consommation d’eau, le traitement des eaux de surface, l’empreinte au sol, ainsi que la gestion des risques sismiques induits. Concernant le problème de l’eau qui constitue l’enjeu géostratégique fondamental du XXIème siècle (l’or bleu), selon les experts, trois types de fluides peuvent être utilisés à la place de l’eau : le gaz de pétrole liquéfié (GPL), essentiellement du propane, les mousses (foams) d’azote (N2) ou de dioxyde de carbone (CO2) et l’azote ou le dioxyde de carbone liquides. L’utilisation des gaz liquides permet de se passer complètement ou en grande partie d’eau et d’additifs chimiques. L’eau pourrait aussi être remplacée par du propane pur (non-inflammable), ce qui permettrait d’éliminer l’utilisation de produits chimiques. Nous avons la fracturation exothermique non-hydraulique (ou fracturation sèche) qui injecte de l’hélium liquide, des oxydes de métaux et des pierres ponce dans le puits, la fracturation à gaz pur peu nocive pour l’environnement surtout utilisée dans des formations de roche qui sont sensibles à l’eau à maximum 1500 m de profondeur ; la fracturation pneumatique qui injecte de l’air comprimé dans la roche-mère pour la désintégrer par ondes de chocs, n’utilisant pas d’eau, remplacée par l’air mais utilisant certains produits chimiques en nombre restreints ; enfin la stimulation par arc électrique (ou la fracturation hydroélectrique) qui libère le gaz en provoquant des microfissures dans la roche par ondes acoustiques, utilisant selon les experts très peu d’ eau, ni proppants ou produits chimiques, mais nécessitant beaucoup d’électricité.
En conclusion, Il y a lieu d’éviter l’illusion monétaire, la monnaie étant avant tout un rapport social, traduisant le rapport confiance Etat/citoyens, étant démontré que n’existe pas de corrélation entre les pays les plus riches et le niveau des réserves de change et que ce ne sont pas les pays qui ont une balance commerciale excédentaire qui connaissent un taux de croissance élevé.. La richesse de toute nation provient de la bonne gouvernance, d’un afflux important de l’investissement national et étranger créateur de valeur ajoutée reposant sur le travail et l’intelligence et aucun pays ne s’est développé grâce aux mythes des matières premières. Après avoir épuisé ses stocks d’or, avec la découverte de Christophe Colomb, l’Espagne a périclité pendant plusieurs siècles. L’Algérie doit profiter des indicateurs financiers positifs pour transformer les capitales argent richesses virtuelles en richesses réelles et le caractère social de l’Etat ne doit pas reposer uniquement sur la rente des hydrocarbures mais sur le travail et l’intelligence en conciliant l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale. Avec les profonds bouleversements mondiaux qui s’annoncent entre 2030/2040/2050 avec une nouvelle reconfiguration politique, économique et sociale, la , solution du redressement national se trouve la création d’un grand ministère d’Etat chargé de la planification autour de grands pôles économiques régionaux collant avec la réalité sociale interne et mondiale, pour une participation citoyenne fondement du retour à la confiance en les institutions de la république et condition d’ un rassemblement national pour faire face aux tensions géostratégiques, devant tenir compte des différentes sensibilités, l’unanimisme étant source de décadence, existant un lien dialectique entre sécurité et développement, La future stratégie , doit reposer fondamentalement sur une bonne gouvernance centrale et locale , la considération du savoir et une profonde moralisation de la société comme nous l’a enseigné le grand sociologue Ibn Khaldoun – lutte contre la corruption dont la numérisation est un moyen,( voir notre proposition déjà en 1983 qui n’ a vu le jour car s’attaquant à de puissants intérêts en tant que directeur général des études économiques et haut magistrat -premier conseiller à la Cour des comptes d’un tableau de la valeur reliés aux réseaux internationaux). L’Algérie a besoin qu’un regard juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli et sur ce qu’il s’agit d’accomplir encore au profit exclusif d’une patrie qui a besoin de réunir tous ses enfants autour d’un même projet, d’une même ambition et d’une même espérance concilier la sécurité nationale , l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale.
A.M (suite et fin )