Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, et son homologue camerounais, Edgard Alain Mebe Ngo’o, ont tenu, hier, à Alger, une rencontre durant laquelle les deux parties ont évoqué les opportunités de coopération dans le secteur des transports et des travaux publics.
Outre les deux ministres, cette réunion de travail a regroupé des responsables du ministère camerounais des Transports avec leurs homologues algériens, du directeur général d’Air Algérie, de l’ambassadeur camerounais à Alger, Claude Joseph M’Bafou.
Zaâlane et le ministre camerounais des Transports se sont félicités des «bonnes» relations de coopération entre l’Algérie et le Cameroun, soulignant la nécessité pour les deux pays d’échanger leurs expériences dans le domaine des transports, notamment maritime
et aérien, ainsi que dans la formation.
A ce propos, Zaâlane a affirmé que l’Algérie et le Cameroun entretiennent des «relations politiques de haut niveau», ajoutant que cette réunion de travail est une opportunité pour renforcer davantage cette coopération et la rendre «plus prometteuse» dans les domaines d’intérêts communs liés principalement aux secteurs des transports et des travaux publics. Considérant que le secteur des transports constitue un levier important dans le développement économique et social, le ministre a soutenu que l’Algérie, consciente de cet enjeu, avait consenti, ces dernières années, de grands efforts dans le domaine des transports routier, aérien, maritime et ferroviaire, tout en accordant également un intérêt particulier au volet formation. Selon lui, tous ces efforts ont permis à l’Algérie d’acquérir
un savoir-faire et une «solide» expérience devant être partagés avec le Cameroun.
La visite de cette délégation camerounaise à Alger sera couronnée par la signature, aujourd’hui, d’un accord préparatoire dans le secteur des transports entre les deux pays (formation, expertise, échanges d’expérience entre les entreprises des deux pays…),
qui permettra d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales qui doivent être hissées au niveau des relations politiques, a indiqué Zaâlane.
Le nombre global de boursiers camerounais formés en Algérie depuis 1965 s’élève à 730
Mebe Ngo’o salue les relations historiques «solides» entre les deux pays, expliquant «notre visite en Algérie est le témoignage éloquent de la volonté politique de nos deux chefs d’Etat de voir se concrétiser et se consolider les excellentes relations d’amitié et de coopération entre les deux pays, qui sont appelées à se renforcer davantage».
Par ailleurs, le ministre camerounais a tenu à rappeler que son pays, qui ne dispose pas de ressources humaines suffisamment qualifiées, notamment dans les domaines techniques,
a bénéficié, depuis plusieurs années, d’un grand nombre de bourses octroyées par l’Algérie. Sur ce point, il a précisé que le nombre global de boursiers camerounais formés en Algérie depuis 1965 jusqu’à maintenant s’élevait à 730 boursiers, et ce, dans plusieurs domaines tels les hydrocarbures, la médecine vétérinaire, la météorologie (une vingtaine de bourses), les travaux publics, l’administration et l’hôtellerie ainsi que dans la formation dans les académies militaires. Le ministre camerounais a expliqué que sa visite, d’une durée de deux jours, devrait permettre d’identifier les pistes de coopération et de partenariat entre les deux pays en citant, notamment le transport aérien et maritime.
Lors de cette rencontre, le directeur général des transports auprès du ministère des Travaux publics et des Transports, Mourad Khoukhi, a fait un exposé dans lequel il a présenté l’expérience algérienne dans le développement de ce secteur (aérien, ferroviaire et maritime, notamment) tout en présentant le bilan de réalisation et des projets en cours des infrastructures, ainsi que les objectifs ciblés à moyen et long termes. Relevant la priorité accordée par le gouvernement au secteur des transports, il a avancé qu’une enveloppe financière de plus de 53 milliards $ a été allouée aux projets des transports dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019. Concernant les infrastructures liées aux transports, le même responsable a indiqué à la délégation camerounaise que 42 ports sont en activité en Algérie avec une capacité de transport de 25 millions de tonnes de marchandise annuellement.
En outre, a-t-il poursuivi, les deux compagnies maritimes nationales CNAN MED et CNAN NORD sont dotées de 20 navires. Il a également précisé que l’Algérie possède 36 aéroports composés de 16 internationaux et 20 nationaux, et est dotée de deux compagnies aériennes publiques (Air Algérie et Tassili Airlines). Concernant le transport ferroviaire, Khoukhi a fait part des projets d’extension de ce type de transport pour atteindre 12 000 km à l’horizon 2025, soit le triple des capacités actuelles qui sont de 4000 km.
Il a également fait savoir que 380 wagons spécialisés dans le transport de phosphate ont été fabriqués par l’entreprise FEROVIAL (Annaba). Dans une déclaration à la presse à l’issue de cette rencontre, le ministre camerounais a avancé que sa visite lui permet de bénéficier de l’expérience algérienne qu’il a qualifiée de «convaincante» au regard des progrès réalisés par l’Algérie dans ce domaine.
De son côté, Zaâlane a affirmé que l’Algérie est prête a travailler conjointement avec
le Cameroun et de coopérer avec ce dernier pour moderniser et renouveler le système
de transport de ce pays. Outre cette rencontre, le ministre camerounais et la délégation
qui l’accompagne effectueront des visites, notamment à l’aéroport international d’Alger, l’atelier de maintenance de la société nationale du transport ferroviaire (SNTF), l’entreprise publique de transport urbain d’Alger (ETUSA), l’école nationale supérieure maritime (ENSM), l’Office national de météorologie (ONM), le centre régional du contrôle
de la navigation et le centre de formation du groupe public de logistique de transport (Logitrans).