Alger: Ouverture de l’exposition “De sous les décombres… Ghaza en couleurs”

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36 artistes venus de toutes les régions du pays ont uni leurs pinceaux et leurs voix pour donner à voir, à ressentir et à penser : une centaine d’œuvres plastiques  toiles, fresques, compositions auxquelles s’ajoutent deux installations artistiques puissamment évocatrices.

Le ministre, entourée des commissaires de l’exposition, de critiques d’art, d’étudiants en beaux-arts et de nombreux visiteurs venus parfois en famille, a longuement déambulé dans les allées du parcours. Devant chaque toile, un arrêt, une question, un échange avec l’artiste, une écoute attentive. L’exposition se distingue par la diversité des styles et des techniques : du réalisme cru à l’abstraction symbolique, du figuratif au collage conceptuel. Certaines toiles racontent le quotidien des enfants de Ghaza à travers des scènes d’école interrompues par les frappes ; d’autres montrent des visages anonymes portant les stigmates du siège, les regards perdus dans un avenir incertain. Et pourtant, dans la majorité des œuvres, une couleur revient : le vert, celui de l’espérance. Parmi les exposants, on retrouve plusieurs noms confirmés de la scène artistique nationale, mais aussi de jeunes talents prometteurs qui trouvent dans l’engagement pour la Palestine un élan de maturité artistique. Certains ont partagé avec le ministre leurs intentions, leur émotion face aux images des ruines de Ghaza et leur volonté de ne pas peindre « la guerre », mais « la vie sous les bombes ». Cette exposition, programmée jusqu’au 7 août, s’inscrit aussi dans une temporalité lourde de symboles : alors que les bombardements redoublent sur Ghaza et que les bilans humains s’alourdissent chaque jour, le geste artistique prend ici la forme d’un acte de résistance. Une façon pour l’Algérie artistique et citoyenne de dire : nous sommes là, à vos côtés, dans l’épreuve et dans l’espoir. Tout au long de la soirée, des visiteurs de tous âges se sont pressés dans la galerie Baya. Certains en silence, d’autres les larmes aux yeux. Un père expliquait à son enfant ce qu’est la Palestine, montrant une toile représentant un cerf-volant rouge s’élevant au-dessus d’un camp en ruines. « C’est peut-être la première fois que je vois mon enfant interroger le monde à travers une œuvre d’art », confiait-il. En quittant les lieux, plusieurs artistes ont évoqué le besoin de se rassembler à nouveau pour d’autres initiatives, d’autres hommages. L’exposition « De sous les décombres… Ghaza en couleurs » ne se veut pas un point final. C’est un point de départ : celui d’un engagement renouvelé, d’un dialogue esthétique avec les douleurs du monde, mais surtout, avec sa beauté résistante.

M.T

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