Aïn Madhi (Laghouat): Le ksar de Tariqa Tidjania , dans un état lamentable,  pillé, dégradé et complètement abandonné

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Le vieux ksar de la ville d’Aïn Madhi, située de 60 km au nord de Laghouat, est dans un état lamentable, il est pillé et dégradé et complètement abandonné.

Ce ksar, que les soufis de la «Tidjania» désignaient depuis plus de 900 ans, renferme des places archéologiques de très grande valeur, mais malheureusement ces dernières subissent les agressions naturelles du temps et celles, plus criminelles, des hommes. Cette situation a poussé certains petits-fils de Cheikh Ahmed Tidjani (fondateur de cette confrérie musulmane) à se mobiliser pour réclamer l’intervention des pouvoirs publics afin de restaurer ce patrimoine historique inestimable. «Ce ksar, vétuste à cause des matériaux de constructions ‘‘toub en argile’’ constituait durant des siècles, un lieu regorgeant d’activités religieuses, socioculturelles…Il est le témoin d’une importante partie de l’histoire de la région. Mais aujourd’hui, cela est en train de  disparaître…Sa restauration s’avère désormais une nécessité incontournable pour une pérennité de tel espace», réclame Tidjani Ali, l’un des petits-fils de Cheikh Ahmed Tidjani. Ce ksar est composé de plusieurs zaouïas, dont 4 sont actuellement en situation très dégradée. «Nous voulons corriger une idée gravée dans la tête des responsables, à savoir que la confrérie ( la Tariqa Tidjania) se limite à une seule zaouïa et une mosquée, mais réellement, elle compte moult zaouïas et mosquées implantées au niveau du ksar et qui jouaient, au fil du temps, différents rôles dans l’éducation des atouts majeurs de Tidjania, la mémorisation du Coran et la réception des invités suiveurs de la confrérie Tidjania, venus des quatre coins du monde», ajoute notre interlocuteur. Ces petits-fils mécontents s’interrogent sur l’avenir de ce trésor en péril qui recèle des maisons (zaouïas) qui sont des propriétés privées et qui ont leurs héritiers. «Nous avons reçu de l’ex-directeur de Laghouat une lettre contenant des ordres nous empêchant de toucher ces biens, et ce, après leur admission au sein du réseau mondial Unesco des villes apprenantes (GNLC).Une décision qui a aggravé de plus en plus la situation du ksar », explique Zin El Abidin Tijani, un des héritiers. Ces derniers  ne cessent pas de frapper à toutes les portes pour trouver une issue à la situation du ksar, en vain. «Nous lançons un cri de détresse au président de la République afin d’intervenir pour trouver une issue à la situation actuelle du ksar enfoui et délaissé… Nous réclamons sa restauration afin de sauvegarder une partie essentielle de l’histoire de Laghouat», insiste Zine El Abidin. Consciente de la valeur de ce trésor, en 2012, la direction de la culture de la wilaya de Laghouat a inscrit le ksar d’Aïn Madhi dans l’inventaire supplémentaire des monuments historiques à Laghouat.«Le ksar est classé officiellement au niveau local, il mérite, en effet, une attention particulière pour sa sauvegarde…», précise le directeur de la culture de Laghouat. Ce dernier a affirmé, dans le même sillage, qu’une partie importante de ce ksar a bénéficié d’un montant de 7 milliards de centimes pour sa restauration, dont 1,1 milliard a été déjà consommé. «La somme restante (59 millions de dinars) est allouée à la restauration de deux lots, ceux de la mosquée d’El Atik et le lieu de naissance de Cheikh Ahmed Tidjani, qui sera transformé prochainement en un musée…», explique-t-il.