L’adoption, avant-hier, du projet de loi organique relatif à l’Académie algérienne de la langue amazighe en Conseil des ministres, a été saluée par le Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA). Hier, le HCA s’est félicité de cette décision « historique ».
« Cette décision historique et acquis national, concrétisés à l’initiative du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a permis, d’une manière incontestable, le parachèvement du processus de réhabilitation de tamazight dans notre pays », a souligné le HCA dans un communiqué, ajoutant que « l’aboutissement de ce processus fondateur ouvre à tamazight, langue et culture (patrimoine de tous les Algériens), des perspectives considérables en termes de travail à réaliser dans la durée et dans de multiples domaines ».
A préciser que l’Académie est chargée notamment de recueillir le corpus national de la langue amazighe dans toutes ses variétés linguistiques, d’établir la normalisation de la langue amazighe à tous les niveaux de description et d’analyse linguistique, et d’élaborer un dictionnaire référentiel de la langue amazighe.
Le HCA considère que l’Académie algérienne de la langue amazighe « est une entité constitutionnelle spécialisée et un édifice de référence scientifique national incontournable, porteur de projets de recherches pour la normalisation de la langue amazighe et de son illustration, en faveur d’un enseignement accessible à tous dont le savoir puise sa force de son double attachement à l’usage et à la norme ».
Afin de mener à bien ses missions clairement prédéfinies, « l’Académie algérienne de la langue amazighe œuvre, dans une approche synergique de collaboration et d’échange avec les établissements et organes publics, ainsi que les académies et institutions linguistiques similaires », souligne la même source.
Le HCA relève également que « les missions de réhabilitation et de promotion de tamazight conférées, distinctement et respectivement, au HCA et à l’Académie algérienne de la langue amazighe impliquent, indubitablement, le concours complémentaire indissociable des deux instances, socle d’une entière réussite du processus de généralisation de tamazight et de sa socialisation ».
Le projet de cette loi organique définit les missions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de cette instance, placée auprès du Président de la République et dont la création est prévue par l’article 4 de la Constitution, amendée en 2016.
L’Académie compte 50 membres au plus, choisis parmi les experts et compétences avérés dans les domaines des sciences du langage et en rapport avec la langue amazighe et les sciences connexes. Elle disposera d’un Conseil, d’un Président, d’un Bureau et de Commissions spécialisées.