Les accidents de la route survenus en 2016 ne sont pas les seuls à avoir ôté la vie à plus d’une centaine de personne. Des statistiques réalisées relèvent que les activités minières comptent autant de décès.
Ainsi, selon un responsable de l’Agence nationale des activités minières (ANAM), le secteur totalise le décès de «87 personnes», survenus entre «2010 et 2016». Par année, le nombre des accidents enregistrés en 2010 a été de 398 cas et le décès de treize personnes. En 2011, le bilan des accidents a augmenté pour atteindre «442 cas» dont neuf décès. L’année suivante, aura enregistré le même bilan. En 2012 neuf personnes opérant dans la filière trouveront la mort contre un seul cas dans les mines. L’année 2013 a compté le bilan le plus lourd avec vingt individus décédés et ce, malgré la baisse du nombre des accidents. Pour ce qui est des années suivantes, la même source informe qu’en 2014, «373 accidents et 12 décès ont été enregistré, contre 348 accidents et 17 décès en 2015 et 393 accidents et 7 décès en 2016». Les wilayas qui ont connu le plus grand nombre de décès dans les carrières et mine sont essentiellement «Sétif, Tiaret, Bordj Bou-Arréridj, Mila et Boumerdès avec au moins quatre morts par wilaya de 2010 à 2016». Un membre du Comité de direction de l’Anam, relèvera les causes principales de ces accidents. Mohammed El Habib Sekher, évoquera donc les «mauvaises manipulations et manœuvres, les glissades, les chutes, les chutes de pierres, les percussions par des objets, les heurts, le roulage (déplacements par véhicules au niveau de la carrière), les projections de pierres, les explosions, les électrocutions et les éboulements».
Le même responsable rappelle toutefois, que la police des mines, dont le rôle est de veiller au contrôle technique et administratif des activités minières, veille à sanctionner les fauteurs ne respectant pas les règles de sécurité. Il cite pour cela la suspension d’activité de «54 carrières et mines» entre 2010 à 2016, alors que 9 autres ont fait l’objet de mise en demeure. Selon lui, toutes les carrières où des décès ont été enregistrés ont été fermées immédiatement jusqu’à la mise en œuvre totale des directives émises par la police des mines. Il importe de rappeler que le nombre des accidents de travail est quelque peu en hausse. Le directeur général de la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), Hassen Tidjani Haddam, avait annoncé, lors d’une journée de formation et d’information au profit des membres des commissions paritaires d’hygiène et de sécurité (CPHS), tenue en décembre dernier, qu’une «moyenne de 50 000 accidents de travail sont déclarés annuellement» à la Caisse nationale dont plus de «600 accidents mortels». L’ampleur de la situation interpelle et exige à ce que plus d’actions de pré- vention en vue de minimiser les risques et le nombre des accidents, soient engagées.