La Suisse demeure un partenaire « important » pour l’Algérie au cœur de l’Europe et le gouvernement algérien souhaite, dans le contexte économique actuel, voir les entreprises helvétiques s’impliquer « davantage » dans la stratégie de relance de l’industrie nationale. C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’industrie et des mines lors du « Business lunch » offert par la Secrétaire d’Etat à l’Economie de la Confédération Suisse. « Notre visite dans votre pays est le signe que les relations entre la confédération Suisse et l’Algérie cheminent vers un destin prometteur », a résumé Abdeslam Bouchouareb dans une allocution communiquée par la cellule de communication de son département ministériel. Il a rappelé devant l’assistance avoir énuméré, en novembre 2015, lors du 1er forum d’affaires à Alger, quelques secteurs, intéressants pour l’Algérie et affirme aujourd’hui être venu en Suisse avec des P-DG de quelques-uns des plus importants groupes intervenant dans l’agro-alimentaire, la pharmaceutique et le transport. « Si je suis le premier satisfait de voir les plus importants groupes suisses n’avoir d’égal à leur réussite que leur grande discrétion, je voudrais réitérer, ici à Berne, un souhait formulé lors de notre dernière rencontre à Alger : celui de voir cette formidable réussite commerciale s’engager résolument sur la voie de l’investissement. Le défi que nous devons nous donner dès à présent et sans hésiter, c’est bien celui de transformer la présence économique suisse en Algérie en investissements directs. Je crois sincèrement que la Suisse est capable de mieux faire en la matière et mon souhait est de voir une participation plus importante, plus active en Algérie », a-t-il expliqué en estimant « nécessaire » de saisir cette nouvelle opportunité qui se présente pour œuvrer « ensemble » au « renforcement » des liens entre les entreprises de nos deux pays. « Nous devons saisir cette opportunité d’autant que le cadre de la coopération existe dans sa globalité. Je pense ici à l’accord bilatéral sur la protection des investissements et celui visant à éviter les doubles impositions en matière d’impôts sur le revenu et la fortune. Ce sont deux accords qui contribuent à garantir la sécurité juridique dans le cadre des relations économiques et commerciales entre nos deux pays », a-t-il ajouté. Le ministre de l’industrie et des mines reconnait l’existence du coté suisse de « l’excellence » dans de nombreux domaines qui intéressent l’Algérie et considère que la construction de partenariats « solides » est « fondamentale » pour donner « du sens » à notre coopération. Pour lui, la puissance des partenariats attendue entre les deux pays doit s’appuyer sur des entreprises « performantes », « compétitives », sur un système productif « moderne » qui « capte » le plus de valeur ajoutée, porté par « l’innovation », réglé à « l’horloge de l’industrie mondiale » et tourné vers le « futur ». « Notre volonté autant que notre conviction est que le partenariat recherché entre nos entreprises s’inscrive dans une perspective de croissance partagée », a-t-il estimé.
L’Algérie est un véritable relais de croissance pour les entreprises suisses en dehors de l’Europe
Bouchouareb soutient par ailleurs que les deux pays peuvent construire ensemble d’excellentes « passerelles » vers les marchés de l’Afrique et de toute la région et affirme que la vigueur de la demande interne confortée par le choix stratégique du gouvernement de prioriser une démarche d’import-substitution, de diversification de l’économie et des exportations, sont des garants « forts » pour les entreprises qui choisissent de co-produire avec leurs partenaires algériens. « Le gouvernement travaille constamment à améliorer les conditions d’exercice des affaires. Cette année 2016, l’Algérie s’est donné une nouvelle constitution qui tranche le débat sur notre identité économique : une économie de marché assumée, garante de la liberté d’investir sans discrimination entre les opérateurs. L’ensemble du cadre juridique est en cours de révision profonde. Nous venons de promulguer un nouveau code des investissements plus souple, transparent et simplifié. Des incitations comme nulle autre pays n’offre sont accordées aux partenaires qui s’inscrivent dans la stratégie de diversification de l’économie nationale. Aux avantages accordés par la loi, l’Algérie dispose désormais d’infrastructures de base de haute qualité aussi bien routières, autoroutières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires que pour les télécommunications », a-t-il noté, citant à ce propos l’autoroute est-ouest dont il a expliqué à ses orateurs que « toutes les wilayas sont à moins d’une heure d’une zone destinée à accueillir dans un avenir proche un parc industriel moderne avec toutes les commodités voulues », la voie transsaharienne, « véritable dorsale » qui pénètre dans la profondeur du continent africain jusqu’à Lagos, au Nigéria, et « conférant à l’Algérie un autre atout que nul autre pays de la région nord n’offre en Afrique ». Pour Bouchouareb, l’Algérie c’est aussi un pays jeune qui a investi massivement dans la formation et les multinationales suisses déjà présentes apprécient la qualité de la ressource humaine. Il a révélé que chaque année, près d’un demi-million de diplômés sortent des universités et assuré que notre système de formation professionnelle développe une « grande » capacité « d’adaptation » et de « réceptivité » aux demandes de formations à la carte selon les exigences des entreprises et les spécificités de chaque métier. « L’Algérie est le pays par excellence pour bâtir des plates-formes industrielles orientées vers l’Afrique », a-t-il fini par lâcher.