Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a attribué le prix des droits de l’homme 2017 au défunt moudjahid Ahmed Medeghri en reconnaissance de son rôle dans la défense des valeurs et de la dignité humaine durant la guerre de libération et après l’indépendance, a indiqué la présidente du Conseil, Fafa Lakhdar Benzerrouki.
Organisée dans le cadre des festivités du 69 anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme, la cérémonie de distinction s’est déroulée samedi soir en présence de la famille du défunt Ahmed Medeghri, des membres du gouvernement et du conseiller à la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Algérie et des députés des deux chambres du parlement, et des représentants d’instances nationales et internationales des droits de l’homme et des organisations de la société civile.
Dans son allocution à cette occasion, Mme Benzerrouki a affirmé que le CNDH « a décerné » son prix 2017 des droits de l’Homme au défunt moudjahid, en reconnaissance de ses efforts dans la défense des valeurs et de la dignité humaine aussi bien durant son parcours révolutionnaire qu’après l’indépendance et durant la phase d’édification de l’Etat », ajoutant que le défunt avait œuvré après l’indépendance à faciliter « l’accès des Algériens à leurs droits fondamentaux et à une vie digne ». Ahmed Medeghri était connu pour « son combat pour les principes fondamentaux des droits de l’Homme notamment les droits à la vie, à la liberté, à la sécurité et l’égalité face à la loi », affirmant qu’il était « toujours à l’écoute des propositions et idées de ses collaborateurs et son souci majeur était d’assurer le bien être des citoyens et faciliter leurs relations avec l’administration et les relations sociales », demeurant ainsi « fidèle au serment fait à ses compagnons chouhada qui ont sacrifié leurs vies pour la liberté et l’indépendance ».
Né le 23 juillet 1934 à Oran, le moudjahid Ahmed Medeghri a décroché son baccalauréat en 1954 à Mascara. Il a rejoint la Guerre de révolution dans la wilaya V et occupa après l’indépendance plusieurs postes de responsabilités, notamment wali de Tlemcen en 1962, ministre de l’Intérieur la même année, puis ministre des Finances et de la planification (1969/1970), pour reprendre le portefeuille de l’Intérieur jusqu’à son décès le 10 décembre 1974. La présidente du CNDH a rappelé que le défunt Ahmed Medeghri a laissé un riche parcours et beaucoup de réalisations dont la mise en place des services d’état civil dans les régions du sud, l’organisation du premier recensement de la population, puis des premières élections, la mise en place du premier système de promotion de l’investissement national privé et la lutte contre les disparités régionales à travers le recours à des programmes spéciaux de développement au profit des zones enclavées, outre la création de l’Ecole nationale de l’administration (ENA), baptisé de son nom le 10 décembre 2014. Se félicitant de cette distinction, M. Omar Medeghri, frère du défunt, a qualifié de louable tradition les hommages rendus par l’Algérie à ces hommes qui ont contribué à sa libération et à son édification après l’indépendance.