Le sport en otage

0
1590

La saison sportive s’est achevée sur une note de controverses au parfum de scandales. Le football comme de bien entendu, se taille la part du lion et les dernières rencontres ont été entachées de petits arrangements entre clubs concernés par le maintien -ou la relégation- et d’autres assurés d’avoir sauvé leur saison. On a ainsi assisté à de véritables mascarades en guise de matchs de football où des équipes tout juste moyennes sont allées vaincre par des scores très lourds à l’extérieur. Les spectateurs ont vu de leurs propres yeux comment des joueurs payés une fortune ont simulé le jeu et laissé circuler le ballon parce que le résultat était déjà arrangé. Tous ces traficotages ont eu lieu sans que les instances concernées ni la tutelle déclenchent la moindre enquête. La saison est donc entérinée et les résultats définitifs officialisés. On songe déjà à la prochaine. Le voilà l’état de notre football en particulier et de notre sport en général qui a connu une énorme régression ces dernières années, depuis l’instauration de ce pseudo-professionnalisme qui coûte des sommes faramineuses tout en étant dans l’incapacité chronique de fournir la moindre ossature à l’équipe nationale. L’erreur fondamentale a été d’opter pour une élite, plus exactement un élitisme sans en avoir les bases indispensables que sont la formation et la prise en charge effective des petites catégories. Ainsi, on a assisté à des situations ubuesques où des joueurs prétendument pros touchent chacun en une saison l’équivalent de tout un budget des juniors ou des cadets ! De plus, il n’y a pas que le football qui subisse cette déshérence. Toutes les disciplines ont été dévoyées par un esprit mercantile basé sur la recherche exclusive du résultat au détriment du travail de fond qui consiste à multiplier les centres de formation afin de laisser émerger le maximum de champions. Mais à l’instar de l’économie, le sport s’est mis lui aussi à importer à tout-va des champions dans toutes les disciplines pour nous représenter. Tant qu’il y a de l’argent…